Chronique
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Principes de base, classification simplifiée des thèmes et des styles dans l'histoire de la peinture figurative : quelques exemples emblématiques
La peinture classique est classée par genre, celui-ci définit ainsi son sujet. Le plus noble des genres est la peinture religieuse et d’histoire, « le grand genre ». Le Couronnementde l’empereur Napoléon et de l’impératrice(1805-07), par David, (tableau gigantesque 621 x 979) en est la plus belle illustration.
Sont représentées deux cent figures de grandeur nature ; « on marche dans le tableau» se félicitait Napoléon 1er. A chaque époque son style, qu’une classification toujours arbitraire tend à caricaturer, il reste un outil pédagogique nécessaire pour la clarté d’un exposé.
De la peinture d’histoire à la nature morte
L’extension et le détournement de la peintured’histoire fait passer du récit à l’allégorie, souvent mêlée à des narrations historiques ; les plafonds de Versailles abondent de cette personnalisation de villes, de régions, de batailles…Dans un grand élan lyrique l’Allégorie de la Richesse (Vouet 1634) sujet à portée héroïque est un hymne à la vie peint pour Louis XIII à Saint Germain en Laye. La Liberté guidant le peuple (Delacroix 1830) commémore les trois glorieuses, sujet plus moderne, l'allégorie se fait plus discrète.
Le portrait d’apparat au caractère officiel destiné à l’exposition publique, a un rôle social et porte les insignes d’un rang, d’une fonction, le parangon du genre : le portrait de Louis XIV (H. Rigaud 1701) Le portrait et l’autoportrait si bien pratiqués par les peintres hollandais et ceux de la Renaissance posent l’homme au centre de la création, personnages illustres ou inconnus, dont l’identité interroge ; LaJoconde en est l’archétype le plus fameux.
Suivent dans la hiérarchie des genres le paysage, la scène de genre, sœur cadette de la peinture d’histoire, qui présente la vie simple, celle décrite par Greuze, la bambochade ou l’éloge de l’intime incarné par Vermeer. La nature morte complète la liste dans cet ordre de gradation. Les Vanités appartiennent à cette dernière catégorie mais portent en elles un message philosophique qui est une méditation sur la mort et qui leur permettent de rester des valeurs nobles.
Quelques clefs selon le style
Les artistes, que l’on nomme Primitifs au 14ème, sont au service d’un dogme, d’un symbolisme religieux et reçoivent les commandes de l’Eglise. L’espace de l’oeuvre se limite à deux dimensions, la perspective est absente. Les personnages sont souvent trop grands, hiérarchisés en fonction de leur statut religieux ou social, sans souci de réalisme sur un fond doré datant de la tradition byzantine et du Moyen Age. Le goût de l’organisation formelle privilégie la symétrie ; la prédilection pour le haut, lieu noble et beau dans la morale chrétienne, est celle des élus. Le tout s’agrémente d’une surcharge décorative que l’Artgothique international maintient dans un style brillant et superficiel.
A laRenaissance la redéfinition d’un nouvel humanisme permet aux artistes d’acquérir une autonomie esthétique et une imitation de la réalité plus grandes. L’espace est rationalisé par des techniques de perspective linéaire et atmosphérique. La rigueur à l’antique et la sobriété des couleurs caractérisent ses débuts. Elle consacre de grands génies dont la liste serait trop longue, en Flandre, VanEyck principalement et en Italie, Botticelli, L. de Vinci, Raphaël, M. Ange pour les plus grands. Elle atteint son apogée avec l’influence culturelle de Rome au milieu du 16ème.
Le Maniérisme au 16ème qu’illustre parfaitement L’enlèvementdu corps de saint Marc (Tintoret 1562) déconcerte par la création d’un univers irréaliste presque visionnaire, par le décentrement de la composition où la ligne serpentine domine; les corps des personnages subissent des déformations anatomiques. Puis les violents coups de projecteur duCaravagisme accompagnent une nouvelle révolution dite "ténébriste", qui exalte et oppose la couleur et la lumière aux clairs obscurs et aux ombres colorées. Caravage introduit dans la peinture religieuse plus de vérité dans la représentation des personnages idéalisés par la Renaissance.
Le pictural et la surcharge s’imposent dans l’artbaroque, opposé au classicisme, les définitions que proposent les historiens vont du plus simple au plus compliqué faisant intervenir des critères telle que la profondeur, la composition, son unité et sa lisibilité. La période Rococo transmet, elle, un message épicurien, au service de la galanterie et du libertinage du 18ème . Elle laisse place, par un retour à des valeurs plus sûres, au Néoclassicisme, au Romantisme et à un Réalisme considéré audacieux par ses contemporains, dernier courant majeur avant l’Impressionnisme et la vitalité stylistique du 20ème.
Pour certains auteurs, ce classement des styles suivrait une logique cyclique de l’histoire de l’art qui, d’une période primitive, sorte de balbutiements au stade expérimental, verrait s’épanouir un style classique, au sommet de son art, pour ensuite se perdre dans la décadence : « le baroque parle le même langage que la Renaissance mais c’est un langage dégénéré ». Avant l’avènement d’un nouveau stade primitif qui introduirait un nouveau cycle.
On peut s'interroger à l’aube du XXIe siècle sur la période dans laquelle se situerait l’art d’aujourd’hui?
Quand la voix soutient l'image elle permet à celle-ci de se lire avec plus de facilité!
RépondreSupprimerBravo pour ce travail Tippi