Ô
Ô mon
âme stupide !
Qu’as-tu
donc fait à ces vieux Dieux cupides
Pour
que de l’Eden promis ils te rejettent à ces mortes-eaux et
à ses terribles acides ?
Bois
flotté dérivant aux écumes noir-sang du bleu liquide…
Ô cruelles
ratures d’un rouge destin !
Ho,
linotte falote ?
Qu’attends-tu
là de ces prières idiotes
Qui
de ta pauvre paillotte montent et tournent et retournent à la morne
flotte ?
Sons
sans fonds se dispersant aux échos du vent et des mouettes, loin, si
loin des vertes côtes …
Ô stupide
créature d’un rouge destin !
Ohé,
écrivaine à la peine !
Qui
donc es-tu pour jouer à la Reine
Et
croire ainsi à toutes ces choses vaines ?
Une
goutte à la mer, océan de mots creux et de lames sans sirène…
Ô falote
césure d’un rouge destin !
Oups,
rêveuse sans gloire…
Qui
diable pourrait ici vibrer à tes antiques histoires,
Tant
de sombres verbiages pour si peu de victoires ?
Petits
instantanés de vie à fleur de mots et de peau –écorchée
la peau qui 's’en-taira' au sans-espoir…
Ô peine
vive d’un rouge destin !
Ouh la
vilaine !
Qui
donc est-elle pour oser ainsi quelques nouveaux thèmes ?
Une
ligne coupée aux pointillés des ‘Je t’aime’
Et
quelques chapitres sans rime ni raison voués au seul et
grand anathème…
Ô rêveuse
anonyme d’un rouge destin !
Oh coquine
mesquine !
Qu’attends-tu
donc de ces phrases sanguines
Qui
de tes rages intestines montent et tournent et retournent au lit des
clandestines ?
Traits
sans esprit coulant en noires suées au sillon de ta plume-mine…
Ô vile
haine d’un rouge destin !
Ô mon
cœur emporté !
Que
t’ai-je donc fait pour que toujours tu veuilles t’envoler ;
Pour
que du noble silence tu prétendes sans trêve troubler le repos
guerrier ?
Main
fuyante ou mains pleines qui s’agitent et s’inventent
‘d’ailleurs’
au grain du papier :
Utopia,
Babylone, Atlantide -ou quelques iles mystérieuses
où il ferait bon s’aimer !
Ô mesquine
magie d’un rouge destin !
Ô me
taire à…
-
Ho !
Hé …
Hein ?
Bon !
-
… ???
-
Si tu veux te taire, fais-le ; mais merde, fais-le en silence !
Parce
que ras-le-bol de tes jérémiades…
En
un mot comme en cent : la ferme, tu nous fais chi-er !
C’est
vrai, ça : on a beau être des Dieux… A votre image, ou
l’inverse ?
Tu
vois, à force de t’entendre chialer, on ne sait plus même où on
en est –c’est tout dire!
-
Mais qui…que… ?
-
Ben quoi ?
Qu’est-ce
que tu croyais ?
T
u nous invoques, on te répond, pauvre pomme !
Et
pas tout droit tombée du Jardin des Hespérides, la pomme,
crois-moi !
-
Mais…
-
Mais rien du tout !
«Madame»
se tait en gueulant, «Madame» rit en pleurant…
«Madame»
a tout d’un crapaud sur le dos, oui : qui gesticule à nous
gonfler les …
Enfin
bref -et quand je dis «bref», c’est tout ce qu’on te
demande!
-
Et si… ?
- Et
si…
Et
si…
Si
tu continues, ça va saigner comme au temps de nos chers Atrides,
point final !
Jacqueline
Wautier,
- Tous droits réservés – ce texte, comme tous sur le blog de l'auteure, est protégé par les règles et droits de la propriété intellectuelle.
Mais
je rends à «Tippi» ce qui est à «Tippi Rod» : ce texte
est né d’un sujet qu’elle propose en défi(Ô –
Une
interjection qui ouvre toutes les portes de vos exclamations !
En 1200 mots maximum ! aux
auteurs d’Ipagination (dont je ne suis plus, rappelons-le !).
Reste que son sujet a éveillé cette idée, et que je la salue
amicalement sur nos blogs respectifs !
Je l'ai déjà dit ailleurs mais récidive car je n'avais pas entendu ton texte, chère Jacqueline, porté par la merveilleuse voix de la fée Tippi ! Ton texte est tout simplement superbe et l'entendre lui ajoute comme toujours avec la fée Tippi toute sa dimension aussi casquette bien bas aux deux artistes !!!! Bisous à vous et excellente semaine !!
RépondreSupprimerJacqueline
RépondreSupprimerTe voilà dans la bouche de Tippi, j'aime toujours autant ton écriture . Merci et ne t'arrete pas d'écrire ces "fragments" de la vie, de l'infini comme tu le dis si bien. Merci
Java
Merci Eponine et Java de vos visites commentées, c'est très sympa !
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