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mardi 9 septembre 2014

MARCEL FAURE - 0136 à 0140 de La danse des jours et des mots


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Samedi 4 février 2012 

Cher Marcel,
Merci avant tout pour ce comment, cordialement articulé et long.
Tu vois, souvent ici, on oublie que suis italienne et avec une formation culturelle, pas extraterrienne, mais differente.
Alors, je crois que si j'étais Japonaise je serais arrivée ici avec mon bagage de Tangas, Haikus, Gogyohka, etc. donc avec une forma mentis pour l'approche à la poésie, purifié, minimaliste et loin des tressements rimes, pieds.
Moi j'ai étudié la poésie d'Homère en hexamètre dactylique, Dante en terza rima et ses endecasyllabes, mais j'ai aussi profité de la poésie hermétique de Ungaretti, Quasimodo, Montale, Saba.
Chez eux le sens est recherché au maximum avec une distillation, un polissent jusqu'à l'essentiel avec le support des analogies.
Mais je vais encore plus loin...
Comme je crois que la poésie peut être crée par tous, selon l'intérêt, la formation et la sensibilité, je trouve qu'aujourd'hui nos jeunes consomment aussi leur dose quotidienne de poésie plus au moins riche de contenu, originelle et enrichissantes auteurs de chansons pop, comme autrefois les auteurs du mélodrame ou de l'opéra font de la poésie.
On a Cohen, Brel, Brassens, De André, Ferré, Conte, De Gregori... Lennon et encore...
Alors si l'Alexandrin que, moi aussi parfois je cache dans mes examêtres, ne pourra jamais être mon compagnon poétique, j'ose dire que la poésie moderne elle est vive et belle, même si on la repère loin de lieux de culte d'autrefois.
A plus et encore merci.
Galatéa belga.



Dimanche 5 février 2012 

Oui, la chanson moderne rejoint souvent la poésie, et la musique donne de la couleur aux mots. Pour être entendus, beaucoup de poètes sont passés par là, ceux que vous citez, d'autres encore, moins connus, mais souvent talentueux, je pense à Jean Vasca entre autres.
Vous parlez de votre culture italienne et de sa richesse pour souligner que chaque culture possède ses richesses et influence ses citoyens. Mais au-delà de cette culture, un linguiste français dont j'ai oublié le nom, souligne que la structure générale d'une langue, conditionne les grandes lignes de cette culture. Ainsi nous Italiens, Espagnols, Roumains, Français avons une culture assez proche les uns des autres et avons parfois du mal à entrer dans les formes de pensées des Anglais ou des Américains du nord.
Parmi les poètes italiens que vous citez, le seul que je connaisse un peu est Eugénio Montale que je ne trouve pas si hermétique que cela. Une citation de lui pour terminer :
" Il faut trop de vies pour en faire une. "

Amitiés, 
Marcel.



Lundi 6 février 2012 

Oui, Marcel nous avons beaucoup en commun comme cultures mais aussi de différences qui nous enrichissent chaque fois on entre en contact et on explore plus.
Quand on parle de poésie hermétique italienne le mots hermétique signifie avant tout désir de dire le plus possible peu de mots polis et résonnants...


Par exemple

Ungaretti dans 



Soldati

Si sta come

d'autunno

sugli alberi

le foglie


Soldat

On est 

comme en automne

sur les arbres

les feuilles


Ou encore Quasimodo



Ognuno resta solo sul cuore della dellla terra

trafitto da un raggio di sole

ed è subito sera


Chacun reste seul sur le cœur de la terre

Transpercé par un rayon de soleil

et soudain c'est le soir.



Galatéa belga





Mardi 7 février 2012 

Bonjours Marcel
J'essaie, de me donner des explications sur moi-même, de voir si c'est une question de formation, de personnalité ou des gènes qui me font sentir mal à l'aise en écrivant un texte qui ne respecte pas mon humeur du moment et toutes mes fractures intérieures.
Pour moi l'écriture est comme le tracé d'un sismographe qui reproduit, le plus fidèlement possible, ce qui me passe dans la tête et que mes tripes aussi partagent. 
J'ai déjà affirmé que je déteste mes poèmes qui me viennent en rime. Je sais qu'ils ont copié de la musicalité ailleurs, ils reproduisent des échos qui n'appartiennent pas à ma voix.
Je fais des hypothèses absolument discutables, mais je crois avoir le droit de dire comme je fais et comme je désire faire mes miettes de poétesse de gouttière ou de remplisseuse de pages Word. 
Quand j'écris, partout ! Je n'ai jamais un schéma classique devant mes yeux qui me demande d'aller avant et en arrière pour être complété, avec dignité et précision. J'écris et après je change la position des mots ou modifie le texte avec des synonymes.

Les images, la longueur du vers sont déjà là au premier jet !

Enfin, si j'écris c'est parce que j'ai envie de communiquer comme toujours, bavardeuse comme je suis.
Ici, étant sur un site de poésie, je fais mon mieux, comme je sais faire pour communiquer avec des vers et en lisant ce que les autres proposent, comme ils savent et ...aiment faire. 

Galatéa belga.


Entre fiction et réalité, nous perdons souvent le sens de ce que pourrait être un vrai dialogue entre les hommes. Réseaux faussement dits " sociaux ", nous nous croyons à l'abri dans l'œil cyclopéen du Net. Si communiquer est une prise de risques, pouvoir nous parler plus facilement est une richesse. Comme le souligne Galatéa, à quoi cela servirait-il si nous n'utilisions pas les outils de communication modernes pour mieux nous enrichir, en apprenant à mieux connaître l'autre.
Sortant du brouillard des sites, quelque part en Belgique, ce visage que je ne connais pas, me semble pourtant familier. Cette avidité d'être soi-même, cette soif de partager, cette peur aussi de se brûler, autant d'obstacles à surmonter.
Fragilement posé sur une seule patte notre héron médite sur l'eau qui dort. Je frappe dans mes mains. Il s'envole droit vers le Nord. Sa silhouette s'atténue... disparaît.
Galatéa, vois-tu ces larges ailles bleue cendrées. A l'autre bout de l'étang, il se pose dans la grande héronnière. Veille sur lui amie, alors que de la main tu indiques l'autre rive, loin, là-bas au-delà de l'eau calme, ... tout au Sud, visible de toi seule, cette île de feu où ton cœur se consume.




Mercredi 8 février 2012   

Et ces rêves bizarres, fiction ou réalité ? Ainsi cette nuit, mon père, si réel que même réveillé, je le voyais encore.
Il marche dans la rue des Deux Amis. Sur ses lèvres l'esquisse d'un sourire mi-timide mi-espiègle, se réjouissant du bon tour qu'il me joue en réapparaissant si longtemps après sa mort. Sur sa tête dégarnie, son éternel béret, il marche s'aidant de sa canne, celle que j'ai encore dans le débarras et qui m'attend. Sa veste élimée ouverte sur la chemise, les bretelles qui soutiennent le pantalon, mais le portrait ne serait pas complet sans cette ceinture flanelle dont il s'entourait la taille et qui se débrouillait toujours pour déborder quelque part.
C'est le rituel du matin. Il se saisit de la large bande de tissu que ma mère a soigneusement réenroulée la veille au soir. De son coude gauche, il bloque le bout sous son aisselle et de sa main droite, en maintenant assez serré, il s'entoure les reins et le ventre d'un solide soutien. Ainsi il aura chaud et ses douleurs lombaires seront soulagées.
Bon, la rue des Deux Amis, juste en face du 6 bis de la rue Du Coin, Il s'éloigne. Un peu avant que je ne le perde de vue, il croise une jeune fille. Tous deux s'arrêtent et discutent ensemble un long moment. Chacun continue son chemin, la jeune fille dans ma direction.
Cette silhouette, cette façon de marcher sur de très hauts talons, cette élégance de haute couture et enfin ce visage que... Vanessa Paradis !

Que vient-elle faire dans ce rêve alors qu'elle n'était pas encore née quand mon père est décédé.






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