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Samedi 4 février 2012
Cher Marcel,
Merci
avant tout pour ce comment, cordialement articulé et long.
Tu vois, souvent
ici, on oublie que suis italienne et avec une formation culturelle,
pas extraterrienne, mais differente.
Alors, je crois
que si j'étais Japonaise je serais arrivée ici avec mon bagage de
Tangas, Haikus, Gogyohka, etc. donc avec une forma mentis pour
l'approche à la poésie, purifié, minimaliste et loin des
tressements rimes, pieds.
Moi j'ai étudié
la poésie d'Homère en hexamètre dactylique, Dante en terza rima et
ses endecasyllabes, mais j'ai aussi profité de la poésie hermétique
de Ungaretti, Quasimodo, Montale, Saba.
Chez eux le sens
est recherché au maximum avec une distillation, un polissent jusqu'à
l'essentiel avec le support des analogies.
Mais je vais
encore plus loin...
Comme je crois que
la poésie peut être crée par tous, selon l'intérêt, la formation
et la sensibilité, je trouve qu'aujourd'hui nos jeunes consomment
aussi leur dose quotidienne de poésie plus au moins riche de
contenu, originelle et enrichissantes auteurs de chansons pop, comme
autrefois les auteurs du mélodrame ou de l'opéra font de la poésie.
On a Cohen, Brel,
Brassens, De André, Ferré, Conte, De Gregori... Lennon et encore...
Alors si
l'Alexandrin que, moi aussi parfois je cache dans mes examêtres,
ne pourra jamais être mon compagnon poétique, j'ose dire que la
poésie moderne elle est vive et belle, même si on la repère
loin de lieux de culte d'autrefois.
A plus et encore
merci.
Galatéa
belga.
Dimanche 5 février 2012
Oui,
la chanson moderne rejoint souvent la poésie, et la musique donne de
la couleur aux mots. Pour être entendus, beaucoup de poètes sont
passés par là, ceux que vous citez, d'autres encore, moins connus,
mais souvent talentueux, je pense à Jean Vasca entre autres.
Vous parlez de votre culture italienne et de sa richesse pour
souligner que chaque culture possède ses richesses et influence ses
citoyens. Mais au-delà de cette culture, un linguiste français dont
j'ai oublié le nom, souligne que la structure générale d'une
langue, conditionne les grandes lignes de cette culture. Ainsi nous
Italiens, Espagnols, Roumains, Français avons une culture assez
proche les uns des autres et avons parfois du mal à entrer dans les
formes de pensées des Anglais ou des Américains du nord.
Parmi les poètes italiens que vous citez, le seul que je connaisse
un peu est Eugénio Montale que je ne trouve pas si hermétique que
cela. Une citation de lui pour terminer :
" Il faut trop de vies pour en faire une. "
Amitiés,
Marcel.
Lundi 6 février 2012
Oui, Marcel nous
avons beaucoup en commun comme cultures mais aussi de différences
qui nous enrichissent chaque fois on entre en contact et on explore
plus.
Quand on parle de
poésie hermétique italienne le mots hermétique signifie avant tout
désir de dire le plus possible peu de mots polis et
résonnants...
Par exemple
Ungaretti dans
Soldati
Si
sta come
d'autunno
sugli alberi
le foglie
Soldat
On
est
comme en automne
sur les arbres
les feuilles
Ou encore Quasimodo
Ognuno resta
solo sul cuore della dellla terra
trafitto da un raggio di sole
ed
è subito sera
Chacun reste seul
sur le cœur de la terre
Transpercé par un rayon de soleil
et
soudain c'est le soir.
Galatéa
belga
Mardi 7 février 2012
Bonjours
Marcel
J'essaie, de me
donner des explications sur moi-même, de voir si c'est une question
de formation, de personnalité ou des gènes qui me font sentir mal à
l'aise en écrivant un texte qui ne respecte pas mon humeur du moment
et toutes mes fractures intérieures.
Pour moi
l'écriture est comme le tracé d'un sismographe qui reproduit, le
plus fidèlement possible, ce qui me passe dans la tête et que mes
tripes aussi partagent.
J'ai déjà
affirmé que je déteste mes poèmes qui me viennent en rime. Je
sais qu'ils ont copié de la musicalité ailleurs, ils reproduisent
des échos qui n'appartiennent pas à ma voix.
Je fais des
hypothèses absolument discutables, mais je crois avoir le droit de
dire comme je fais et comme je désire faire mes miettes de poétesse
de gouttière ou de remplisseuse de pages Word.
Quand j'écris,
partout ! Je n'ai jamais un schéma classique devant mes yeux qui me
demande d'aller avant et en arrière pour être complété, avec
dignité et précision. J'écris et après je change la position des
mots ou modifie le texte avec des synonymes.
Les images, la
longueur du vers sont déjà là au premier jet !
Enfin, si j'écris
c'est parce que j'ai envie de communiquer comme toujours, bavardeuse
comme je suis.
Ici, étant sur un
site de poésie, je fais mon mieux, comme je sais faire pour
communiquer avec des vers et en lisant ce que les autres proposent,
comme ils savent et ...aiment faire.
Galatéa belga.
Entre
fiction et réalité, nous perdons souvent le sens de ce que pourrait
être un vrai dialogue entre les hommes. Réseaux faussement dits "
sociaux ", nous nous croyons à l'abri dans l'œil cyclopéen du
Net. Si communiquer est une prise de risques, pouvoir nous parler
plus facilement est une richesse. Comme le souligne Galatéa, à quoi
cela servirait-il si nous n'utilisions pas les outils de
communication modernes pour mieux nous enrichir, en apprenant à
mieux connaître l'autre.
Sortant
du brouillard des sites, quelque part en Belgique, ce visage que je
ne connais pas, me semble pourtant familier. Cette avidité d'être
soi-même, cette soif de partager, cette peur aussi de se brûler,
autant d'obstacles à surmonter.
Fragilement
posé sur une seule patte notre héron médite sur l'eau qui dort. Je
frappe dans mes mains. Il s'envole droit vers le Nord. Sa silhouette
s'atténue... disparaît.
Galatéa, vois-tu ces larges ailles bleue cendrées. A l'autre bout
de l'étang, il se pose dans la grande héronnière. Veille sur lui
amie, alors que de la main tu indiques l'autre rive, loin, là-bas
au-delà de l'eau calme, ... tout au Sud, visible de toi seule, cette
île de feu où ton cœur se consume.
Mercredi 8 février 2012
Et
ces rêves bizarres, fiction ou réalité ? Ainsi cette nuit, mon
père, si réel que même réveillé, je le voyais encore.
Il
marche dans la rue des Deux Amis. Sur ses lèvres l'esquisse d'un
sourire mi-timide mi-espiègle, se réjouissant du bon tour qu'il me
joue en réapparaissant si longtemps après sa mort. Sur sa tête
dégarnie, son éternel béret, il marche s'aidant de sa canne, celle
que j'ai encore dans le débarras et qui m'attend. Sa veste élimée
ouverte sur la chemise, les bretelles qui soutiennent le pantalon,
mais le portrait ne serait pas complet sans cette ceinture flanelle
dont il s'entourait la taille et qui se débrouillait toujours pour
déborder quelque part.
C'est
le rituel du matin. Il se saisit de la large bande de tissu que ma
mère a soigneusement réenroulée la veille au soir. De son coude
gauche, il bloque le bout sous son aisselle et de sa main droite, en
maintenant assez serré, il s'entoure les reins et le ventre d'un
solide soutien. Ainsi il aura chaud et ses douleurs lombaires seront
soulagées.
Bon,
la rue des Deux Amis, juste en face du 6 bis de la rue Du Coin, Il
s'éloigne. Un peu avant que je ne le perde de vue, il croise une
jeune fille. Tous deux s'arrêtent et discutent ensemble un long
moment. Chacun continue son chemin, la jeune fille dans ma direction.
Cette
silhouette, cette façon de marcher sur de très hauts talons, cette
élégance de haute couture et enfin ce visage que... Vanessa Paradis
!
Que
vient-elle faire dans ce rêve alors qu'elle n'était pas encore née
quand mon père est décédé.
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