MISE EN VOIX DE MARCEL FAURE D'UN ÉPISODE
Lundi 14 mai 2012
Oubliée la mélancolie du miroir. Se lève en France un peu
d'espoir. Les premières mesures de notre nouveau président, vont
toucher les plus pauvres sans rien renier de ce principe égalitaire
qui m'est cher.
Et
cette déclaration de François Hollande : " j'aime les gens."
Voilà une phrase qui, si elle dicte sa politique pendant le prochain
quinquennat, est plus importante que n'importe quel programme.
Oui,
je vous l'avoue aujourd'hui, au soir de ce 6 mai, j'ai versé une
larme, comme je l'avais fait à l'annonce de la victoire de François
Mitterrand, ou à la libération de Nelson Mandela, comme à la chute
du mur de Berlin.
En
certaines circonstances, l'espoir est plus fort que tout et croise un
instant nos rêves les plus fous.
Et
je nomme poème ce
J'aime
les gens.
Qui se
suffit à lui même.
Mardi 15 mai 2012
Griffonnages
dans le ciel, des avions passent très haut, si haut qu'il faut
tendre l'oreille pour percevoir le bruit émoussé des moteurs. Nous
cueillons les fleurs de l'aubépine à proximité d'un lotissement
désert. De l'autre côté d'une haie touffue, le hennissement d'un
cheval nous surprend. Puis rien d'autre que le silence ensoleillé.
Plus
bas, la Loire pose son coude sur l'arche d'un pont et disparaît
happée par son prochain méandre.
Le
soir venu, Lloydia déguste son infusion et s'endort sous l'effet
bénéfique de la plante. Et moi, empêtré dans le septentrion,
j'entame un long goutte à goutte avec les mots.
Mercredi 16 mai 2012
Gémissements
de ma jeunesse qui voudrait encore m'offrir quelques pépites. Mais
l'émerveillement ne vient jamais du passé. Insensé celui qui rêve
à reculons.
Jeudi 17 mai 2012
Parfois je croise des vers montés sur talons aiguilles. Ils
balancent de la rime comme certaines balancent du croupion. Et s'ils
sont d'amour, ils me draguent. Alors je les suis dans tous les
méandres du poème.
Vendredi 18 mai 2012
Je
suis comme la brume après la pluie,
Léger,
volatile, caressant.
Je
suis comme la terre après l'orage,
Odorant,
débordant de promesses.
Je
suis comme la mer après un grain,
Inchangé,
apaisé,
Roulant
toujours les mêmes galets
Je
suis comme le jour
Qui
tombe et se relève,
Neuf,
Mais
fier d'avoir vécu.
Et je
m'engouffre dans le clair de l'aube.
Textes protégés et déposés
Des mots poétiques, des mots choisis pour une très belle danse des mots.
RépondreSupprimer"Insensé celui qui rêve à reculons" est une trouvaille!
Merci pour ces mots choisis et ces lectures