Le mot du jour

Qui suis-je?


LA VOIX DE L'ÉCHO

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vendredi 20 mars 2015

TippiRod - VISITE À MELENCOLIA









Melencolia 500 - Emecka MK





Viens,
Viens !
Approche-toi, n'aie pas peur !
J'ai fait le plein de solitude, je suis rassasié pour un petit moment de cette nourriture qui, tu le sais m'est indispensable. Mais ne sois pas timide, entre, c'est grand ouvert !

Oh je te sens impressionnée Petite ! Surtout ne le sois pas ! Ne te fie pas à ma grandeur apparente. Justement je suis infiniment petit. Tu vois ce gros bonhomme bien rond, il est le grain de sable que ma vie représente. Oui ! Toute sa bonhommie m'enveloppe, l'érosion des jours en douceurs personnifiée. Et pas que ! Alors viens ! Donne-moi ton œil et laisse-moi te guider pour ne pas que tu trébuches dans tout mon fatras, et raconte-moi, oui, raconte-moi...

Laisse-tout dehors Petite, viens sans rien, juste toi et ton regard naïf...Espiègle... Complice...

Oh je t'ai fait peur, je le vois à ta moue ! Eh bien emporte tout alors, je te fais confiance, je sais que ton imagination saura se débarrasser du superflu !

Hop te voilà ! Ah directement tu choisis la balance ! Coquine ! Il faut que tu te sentes chez toi tout de suite ! Bon et bien, assieds-toi au moins... Le plateau droit, soit ! Je pose un doigt sur le gauche pour maintenir ton équilibre.

Allez, je suis impatient ! Raconte-moi...

Oui ! J'ai des lacets à mes souliers ! Que tu es drôle ! Tu crois vraiment que c'est primordial ! Ah ok je te rappelle ces grosses peluches habillées avec ce genre de chaussures ! Tu vois, c'est l'expression même de ma bonhommie, je suis roudoudou pour toi ! Laisse-toi aller ! Vas-y, vas-y, c'est bien par là que j'aime que tu m'emmènes !

Comment ça trop de choses ! Eh ! Paresseuse ! Allez secoue-toi la plume, enfin !

Ma tête ? Le yin et le yang ? La lune et le soleil...Bleu le soleil, ah bon ! Une tête de canard sur un air de penseur ? Oui !!! Si tu veux !
Un canard coquin ? Un canard qui sait tout qui sait rien ? Un canard heureux, un canard plongeant, un canard gourmand... Bon ! Allez laisse ma tête tranquille et va voir plus loin si j'y suis toujours !

Ah je savais que ça t'intriguerait ! Des armoiries ? Tu crois ? Tu optes pour un bouclier-écusson. Tu vois des serrures, des silhouettes ? Ah ? Je suis préservé et ne laisse entrer les choses, les gens, les informations, qu'avec prudence. Et parfois je mets le bouclier de côté, comme maintenant, pour me laisser ouvert... Vite, faut peut-être qu'on se protège ! Que personne ne vienne interrompre ton chemin ! Ah ce n'est pas grave ? C'est fait pour ? « Interractivité » que tu appelles cela, d'accord.


Un œil ? Encore ! Tu me fais le coup à chaque fois ! Un tube de peinture déguisé en palette, d'accord. Juste du noir et blanc... L'expression pure.
Tu relies tes premiers fils de lecture... La balance, ma figure, cette palette... Le pour le contre, la justice et le doute, la certitude et l'inexpérience infinie...

C'est au tour de la cloche d'accrocher ton imagination. Hé ! Te voilà te balançant à son battant, tes minuscules genoux remontés et agrippés autour de lui ! Attention, tu vas tomber ou bien te cogner de chaque côté de la paroi. Comment ça « Chutt ! » ? Tu entends une musique ? Non ? Quoi « ballot, elle sort de la palette, la musique ! » Un peu de respect dit donc!Te voilà bien cavalière sur ta clochette ! ça te raconte... ça te raconte quoi ? Des secrets ! Des secrets ? Je sais très bien ? Mais non je ne sais pas ! J'ai qu'à savoir ! Eh bien dis donc je ne sais pas si je te réinviterai ! Que j'enlève mon poing de ma joue ? Mais je ne peux pas, j'ai pas fini de penser !

Tu m'énerves ! Pourquoi tu ne me parles pas du temps ? Tu veux faire ta rebelle ? Ne me dis pas que tu n'as pas vu le cadran avec les chiffres romains ? Je suis certain que c'est ce que tu as vu en premier ! Ah ben non je suis bête, je prends la plus grande place ! Je tape à l'oeil dès l'arrivée de mon visiteur ! Tu n'es pas une visiteuse. Tu es ma contemplatrice, tu es ma conteuse de rêves. Tu n'as pas le droit de ne pas voir le temps qui s'écoule tout autour de moi. Tu as tous les droits ? Pff !


Ah noooooon !!! Pas sur les aiguilles, tu vois bien qu'elles sont fragiles! Tu vas les CASSER... TU VAS LES ABIMER...

...Tu vas tomber ! Oui ben tu n'es pas vraie de vraie, tandis que mes aiguilles elles sont réelles et j'y tiens comme à la prunelle de mon œil. Ben oui, on va pas se mentir, je n'ai qu'un œil ! Mais t'inquiètes, c'est le bon ! Ben voyons, t'avais pas remarqué ! Tu crois que le second est caché ? Tu vois la poutre d'une plànète qui s'en échappe ? Pourquoi cet œil de peinture noire et blanche que tu crois deviner ne serait-il pas le mien ? C'est un regard extérieur de moi sur moi. Repose-toi ! Tu t'égares sur des chemins qui ne sont pas les tiens. Ne cherche pas à m'épater, reste-toi, ça me suffit tellement !

Je t'ai vexée. T'es où ?

Reviens !

Partie lire ? Partie lire quoi ? Il y a des livres ici, des fois que ça non plus tu ne l'aurais pas remarqué !



Melencolia -  Albrecht Dürer


T'es déçue ? Faut pas ! Rien ne s'invente vraiment Petite, tout s'interprète, que fais-tu toi en ce moment. Tu me cherches des ailes sur la tête ! Je suis un bon gros grain de sable, je te l'ai dit !

Tu aimes l'automne ! Ça te redonne le sourire ! Te voilà comme j'aime ! Un peu démunie, toujours tendre, naïve, espiègle...

Eh ! Ne t'en va pas, t'as pas fini !

T'as rien vu encore !

Tu reviendras, dis ?

Elle est partie

Dans un sourire par un trou de mes serrures, là derrière, à travers ce qu'elle appelle mon bouclier





Surtout, vous, ne partez pas sans cliquer sur le tableau de Emecka !
Vous y attend tout autre chose. L'univers de l'artiste et son inspiration, quelques citations également du peintre Albrecht Dürer



C'était ma façon de saluer ce printemps nouveau, en célébrant une fois encore le Poète aux pinceaux musiciens.





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