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mardi 2 décembre 2014

MARCEL FAURE - 0166 à 0170 de La danse des jours et des mots


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Lundi 5 mars 2012 

Hier, sympathique café d'ennui, nous nous sommes réchauffés à notre conversation d'il y a quinze jours, combien nous étions attentifs aux autres. Nous en sommes presque venus à compter les sourires que nous distribuons quotidiennement. Bref, un grand moment d'autosatisfaction.
Si nous ne voulons pas critiquer les autres, que nous reste-t-il à part se raconter; alors, après quelques précautions oratoires, on y va de bon cœur.
Non mais c'est pas pour dire, - et ceux là qui ont déménagé à la cloche de bois, en laissant une épaisseur de cinq centimètres de déjections. Ils avaient une bonne douzaine de chats clandestins et personne ne le savait. – Non mais c'est pas pour dire, et celui-ci qui ne vous retient jamais la porte de l'ascenseur et surtout pas quand vous avez les bras chargés de course. Et cette autre jamais contente, toujours râlant contre tout et contre tous. - Non mais c'est pas pour dire, les pipis de chiens dans l'ascenseur - même y paraîtrait que c'est pas que des chiens ...
Nous sommes les meilleurs voisins du monde mais de temps à autre, ça fait du bien de dire du mal, ce qui ne nous empêchera pas de rendre un service à la râleuse, comme au claqueur de porte et de sourire encore et encore pour que la douceur gagne du terrain entre nous.



Mardi 6 mars 2012 

Notre vie soudain, la vraie, celle que nous renvoie la réalité, toujours à s'écorcher les uns les autres, presque par réflexe, comme un écho d'instinct qui nous poursuit.
Et cette joie si profonde lorsque chacun s'inquiète de l'autre et se soutient.



Mercredi 7 mars 2012 

Désolé si parfois je suis trop grave et que s'engouffrent ici les soubresauts de mon âme enchevêtrée. J'avance sur une route sans savoir où elle me conduit, mais je sais que c'est au plus profond de moi que je suis au plus proche de vous. Vivre est une aventure collective.



Jeudi 8 mars 2012 

M'isoler de tout. Je retiens ma respiration et je ferme les yeux. L'air attend sa revanche. Champion d'apnée ? Non pas vraiment. L'air s'insinue. Je lâche prise. Mes poumons explosent, avalent goulûment. La violente intrusion de l'air accélère mon pouls. Alors j'ouvre lentement les yeux. Dans la transparence pâle de l'aube, Pierre-Sur-Haute semble tout proche. Sur son sommet encore enneigé, je distingue la silhouette floue d'une antenne.
Les plantes hésitent à déployer leurs bourgeons. Trompées par la douceur inhabituelle de janvier, les primevères avaient fait une première tentative. Un cerisier avait envoyé un unique bourgeon en éclaireur. Son éclosion avait fait "la une" de certains journaux et avait permis de belles images au journal télé régional. Mais l'on est, comme d'habitude resté dans le superficiel. Pas un mot sur le réchauffement climatique.
Février a donné raison à cette indolence de l'information. Un froid terrible et quelques gymnases ont ouvert leurs portes pour les sans-abris. On a aussi fêté la Saint Valentin dans la démesure commerciale habituelle. Moi rien.
J'ai lu comme un regret dans tes yeux. Tu avais oublié ce jour-là combien les roses kenyanes tuent d'ouvriers agricoles sous-payés qui travaillent engrais et pesticides sans protection. J'étais partagé entre le remords de t'avoir déçue et l'idée de ces pauvres bougres trimant pour notre plaisir.
Alors aujourd'hui, je craque, je te dirai mille fois je t'aime et dépenserai sans compter chez le fleuriste de la Grand Rue. Je t'aime toi mon sommet, ma pierre blanche et mon printemps, ma primevère toujours en fleurs.
Zut, je me suis fait avoir par le petit commerce, il paraît que le 8 mars, c'est la fête des femmes. Bientôt nous irons ramasser les premières jonquilles et là, tu seras vraiment en communion avec tout ce que tu aimes. Je te suivrai des yeux et tu feras, à toi seule, une édition spéciale de mon journal intime.



Vendredi 9 mars 2012 

Mon os de lecture rongé
Je me laisse submerger par la montée des encres
Et je reste amarré dans un coin du poème.

Et, comme l'a écrit Montale, " voila disparu les cercles d'anxiété."
Pourquoi suis-je allé fouiller dans mes vieux vinyles ? Je réécoute Herbert Pagani, un chanteur et peintre italien mort en 1988. Italien ? Presque pas. Il est né en Libye dans une famille juive mais le divorce de ses parents promène son enfance entre la France et l'Allemagne. Par ses traductions, il fait connaître en Italie Brel, Barbara, Mouloudji, Polnareff et bien d'autres. Il disait aussi : "Si vous ne pouvez acheter mes disques, volez-les. " Ce qui lui a valu la foudre des grandes maisons d'édition.
Ses chansons n'ont pas pris une ride, voire sont de plus en plus d'actualité. Ma préférée reste encore "Concerto d'Italie", de petites cartes postales formant un tout cohérent, sur l'Italie, ses touristes et ses petites gens.


Mon vieux vinyle craque, je vais passer l'après-midi à faire un transfert sur CD.










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2 commentaires:

  1. Je me suis délectée comme toujours à la lecture de cette tranche de vie si généreuse et si lucide ! Un régal de douceur dans ce monde de brutes ! Foi de Gavroche CHAPEAU BIEN BAS à tous les deux ! J'aime cette écriture vivante et altruiste à souhait ! Merciii ma Tippi de nous offrir de si belles pépites et merciiii à toi Marcel pour écrire de si jolis mots là où il faut et quand il le faut !!

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    1. Merci Eponine ! Toujours un enchantement de lire tes commentaires très caquettisés ! Ah mais que vois-je ? Tu as troqué la casquette pour le chapeau ! Soit ! Nous nous aimons tes visites chère Gavrochette ! J'espère que tu vois parfois nos réponses !

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