Aliza à Paris
À l’internaute curieux qui passe par ici…
J’aime le parfum de la terre après
la pluie
Les sous-bois ombragés au petit matin
La grande Polonaise de Chopin
Le chocolat noir aux noisettes entières
L’amour, le donner, le recevoir et le
faire.
La mer en hiver, lorsqu’elle se met
en rage.
La vie.
J’aime mes amis et l’amitié qui
circule entre nous.
Les roses jaunes, même celles qui sont
fanées.
Le scrabble et les parlotes autour de
la table.
L’arrivée à Paris après une longue
absence.
Les librairies, celles où l’on peut
fouiner.
Florence, pour les souvenirs que j’en
aie.
L’écriture lorsqu’elle m’habite
et demande à s’aérer.
Mon ordinateur lorsqu’il répond au
moindre clic.
Les feuilles mortes qui crissent sous
mes pas,
Et celles chantées par Yves Montand.
La flûte de Galway et celle de Rampal,
Toutes les musiques qui me font vibrer.
Je n’aime pas le racisme et la
discrimination,
Les guerres, les attentats, les mises
en garde.
Je n’aime pas les petits choux dits
de Bruxelles
(rien à voir avec la ville que j’aime
beaucoup).
Les ragots, les on-dit qui passent de
bouche à oreille.
L’écriture lorsqu’elle est prise
de paralysie infantile.
Mon ordinateur lorsqu’il fait sa tête
de mule.
Faire le ménage, ranger mes tiroirs,
déménager.
Je n’aime pas la mer lorsque je suis
sur un bateau.
La musique moderne, non je ne l’aime
pas.
La bêtise, l’entêtement, la
méchanceté,
La bêtise… ah oui ! Je l’ai
déjà dit.
Par-dessus tout j’aime ma vie, que
j’ai tricotée comme un grand chandail, en pure laine vierge,
rugueuse mais chaude, une maille à l’endroit une maille à
l’envers. Un rang au point de mousse, un rang au point de ri-res.
J’ai souvent perdu des mailles mais, en général, je les ai
rattrapées. Les manches sont, peut-être, trop longues et les
emmanchures trop étroites. Les points sont irréguliers et les rangs
se chevauchent, il y a même quelques trous qui laissent passer
l’air… Pourtant j’ai fait ce que j’ai pu avec les matières
premières données ; ni plus ni moins. Et ce chandail, qui
parfois pèse et qui est souvent mal fichu, avec ses couleurs un peu
passées et ses formes avachies, a tout de même des bons côtés. Il
est confortable, il a même une pointe d’originalité (évidemment
puisque c’est du sur mesures), et surtout il se déploie et étreint
ceux que j’aime : mes enfants, mes petits-enfants, mes amis
et, bien sûr, mes aminautes. Je n’en changerais pour rien au
monde… d’ailleurs de toute façon j’ai perdu le ticket de
caisse.
©Aliza Claude Lahav
Décembre 2005
Aliza, j'aime aussi les roses jaunes, mes préférées avec les orangées ! Quant aux petits choux, que je rissolerai demain avec une tranche de lard, j'avoue, je les aime également, comme l'image de ce chandail tricoté aux rangs de la vie !
RépondreSupprimerMerci chère Zibelyne, si j'écrivais ce texte maintenant j'ajouterais que j'aime les amis/es qui osent venir aux rencontres le visage enjolivé de belles couleurs pleines d'humour... oui j'aime!
SupprimerPff, je vois que tu te souviens, entre autres, de ma bouille..., mais, tu sais, ma devise est...oser !
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