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mardi 30 septembre 2014

MARCEL FAURE - 0146 à 0150 de La danse des jours et des mots





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Mardi 14 février 2012 

Un banc mouillé de soleil. Un soldat de plomb étendu sur le sable. Un pied l'écrase, l'enfonce plus profondément, le tue encore. Des enfants s'affrontent à l'épée de bois, au pistolet en plastique. Je te tue. Tu es mort. Tous les pigeons ont fui.
Un banc forteresse imprenable. Premier territoire à défendre. Méchant. Salaud. Une première amitié brisée. Maman il m'a fait mal. Et ma mère qui répondait : t'avais qu'à pas jouer avec lui. Aujourd'hui les mamans modernes s'invectivent. Menaces de plaintes. Ça peut rapporter gros un bobo d'enfant.
Sur le banc, les deux garnements réconciliés partagent un gâteau pendant que les mamans continuent de se crêper le chignon. Et moi je vois des images de guerres, d'enfants soldats. J'ai mal.
Pourtant, enfant j'ai joué moi aussi à ces jeux de grands. Général, je manoeuvrais des armées de boutons. Mes troupes passaient du guéridon à la chaise, montaient une embuscade sous la table et se rangeaient sagement dans une boite métallique, à grands coups de balai.
Ces boutons, il m'en reste encore quelques-uns dans la malle à couture. Parfois ils s'aèrent le temps d'une veste. Toujours soigneusement récupérés, c'est mon enfance que je recycle indéfiniment.



Mercredi 15 février 2012 

Photographies prises avec le télescope de Hubble. Comme si l'on regardait au travers d'un caléidoscope. Images que le profane ne sait interpréter. Féeries abstraites pour nous et qui représentent pourtant ce réel qui n'est plus. À l'échelle de l'univers, nous n'intéresserons probablement jamais personne. À l'échelle de la Voie lactée, nous n'aurions même pas le rôle d'un poil à gratter. Et pourtant, cela nous démange toujours d'être le centre du monde.
L'œil du chat nous regarde, tapi au-delà de notre entendement. Il ne paraît pas hostile, seulement attentif à ce que nous sommes. Des équations si nombreuses entre cette représentation du ciel et nous. On croit toucher les étoiles du doigt, avec des mots, avec un tableau. L'art n'est qu'une pâle imitation de la beauté des nébuleuses et de l'implacable violence des soleils qui explosent. Dans la course vers l'infini, de quoi nous rapprochons-nous si ce n'est de nous-mêmes et de l'humilité que nous devrions adopter devant tous les mystères à découvrir.
Photographies de Chris et de ses enfants, beautés des hommes, grandeur des regards innocents. En chaque homme l'immensité des possibles. L'exploration infinie des âmes. Déjà dans le sourire de ses deux filles, un nuage. La terre vue, du ciel, est belle avec ou sans nuages.
Soudain les correspondances fictives deviennent plus réelles. Et Chris si vivant, les mêmes yeux rieurs que ses garçons et ce sourire prêt à croquer l'avenir. Rien que notre bon vieux soleil à nous, et la terre et l'eau.




Jeudi 16 février 2012 

La symphonie des mondes se déroule tranquillement sans se soucier de nos convulsions. Je m'écarte du mieux que je peux du point de fusion où s'agglutinent les passions, les désirs, les regrets. Astéroïde fou, ma trajectoire incontrôlée poursuit sa course d'encre noire.
Dans ce désordre apparent, je rencontre des frères, des sœurs, on se frôle un instant, on échange la couleur de nos yeux, l'adresse d'une île déserte, la date du prochain arc en ciel... et notre amour désespéré des hommes. Au milieu des charniers de la consommation, nous survivons.
À l'âge des cavernes aussi nous aurions survécu, nous avons survécu. Nous sommes les fils des mots essentiels catapultés dans la mémoire collective. Enfance, amour, partage et quelques autres, comme autant d'étoiles dans le gris des jours.



Vendredi 17 février 2012 

Chaque jour, il nous faut convaincre la maman de Camélya de lâcher du lest. L'aînée des poussinettes ne doit pas vivre dans ce brouillard permanent qui m'a englué si longtemps. Il faut qu'elle parte en classe verte. Elle serait d'ailleurs la seule à se morfondre sur les bancs désertés par ses amies.
L'argent ? Non, non, maman se fait un point d'honneur à assumer. Le matériel qu'il faut réunir et emporter ? Nous avons de quoi fournir en sacs de couchage, sacs à dos, trousses de toilette... La religion ? Non, pas vraiment, Camélya sait reconnaître un morceau de porc dans son assiette et les astuces d'évitement pour ne pas l'avaler, et puis, souvent, il suffit de dire.
Alors ? C'est maman qui a peur, qu'il faut rassurer. Non elle ne se perdra pas dans les bois, oui la maîtresse a l'habitude, non ce ne sont pas trois jours de vacances. Mais l'argument qui semble décisif, c'est le retard pris à l'école. Pour coucouner les petiotes, il nous faut coucouner la mère et ne jamais baisser la garde.
Plus d'un mois avant le départ. Affaire à suivre... Armer le propulseur à idées jusqu'aux dents, sans oublier toute la panoplie des sourires, et compter sur Camélya qui va tanner sa mère et jouer sur l'effet d'usure.




Samedi 18 février 2012 

Si j'avais dû penser ce monde, je t'aurais inventée et je t'aurais nommée Lloydia. Alors j'aurais dû aussi inventer les fleurs et les plantes, les rivières et les fleuves, et les mers, et les océans, et les lacs pour refléter la lune et les étoiles. Mais c'était déjà fait, alors je me suis contenté de t'aimer et chaque colline, chaque montagne m'a renvoyé l'écho de ton nom.
Et tu remplis chaque page de ma vie.












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vendredi 26 septembre 2014

LOŸS ET JOËLLE PÉTILLOT, L'AMOUR, L'ART ET LA TRANSMISSION - DU BONHEUR EN ÉCHO




ÉMOTION, BONHEUR, HONNEUR POUR VOTRE ÉCHO


MERCI DU FOND DU CŒUR



Cliquez sur ce violoniste dessiné par Loÿs Pétillot pour découvrir également son talent et son humour de plume





Puis cliquez maintenant sur ces si jolis traits esquissés de l'amour d'un père pour sa fille émerveillée et heureuse, et ainsi découvrir mots et passions de la petite Joëlle Pétillot devenue grande !







Tous droits réservés 
sur ces deux dessins de l'artiste Loïs Pétillot






JOËLLE PÉTILLOT - GEORGES DE LA TOUR











Georges de la Tour


Le premier homme de ma vie restera à jamais pour moi une silhouette nerveuse, bouffarde de marin vissée au bec, visage mince et anguleux barré d’un sourire trop rare, et de longues mains aux doigts pleins sachant tout dessiner. J’ai grandi à ses côtés en trouvant, comme tout enfant, absolument normal tout ce qui l’entourait, la flopée de livres sur divers peintres, celle sur le far-west que je dévorais ; et cela parce que mon dessinateur de père, illustrateur fin et précis, ayant donné vie de son crayon agile à nombre d’histoires de cette époque, n’eût pas conçu tant il avait une haute idée de son métier, de dessiner « un indien ». Le moindre sioux ou cheyenne était représenté avec les attributs, vêtements, armes et chevaux d’un sioux, ou d’un cheyenne. Et s’il s’agissait d’un navajo... Eh bien il dessinait un navajo, certainement pas un apache.






Personne ne dessinait les chevaux comme lui.



Dans les divers ateliers qui furent les siens, se trouvait entre autres livres une petite brochure, probablement un catalogue d’exposition très ancien.

Les reproductions ternies n’en demeuraient pas moins fascinantes, et je tournais et retournais ces pages odorantes, fleurant le passé et l’inaccessible, où figuraient des personnages pensifs noyés d’une étrange pénombre. Une pénombre illuminée. La source de lumière, souvent masquée, était le plus souvent une chandelle, et la main de l’artiste était si habile qu’il me semblait la voir vaciller.



Oui, c’est ainsi que je fis connaissance avec la pénombre. Mais pas n’importe laquelle. La fausse obscurité, la lumière sourde, l’or diffus régnant sur les visages terriens et absolus nés d’un peintre au nom simple et doux que je répétais à l’envie, comme on fait d’un lieu mystérieux : Georges de la Tour.

Je me souviens qu’une note honorable en version latine me valut la promesse d’aller voir un jour, en vrai, quelques toiles accrochées sur les murs vénérables du Louvre.

Ce fut ainsi que je plantai mes douze ans pétrifiés face à une nativité dont la simplicité rustique me toucha, quand les ors et les colonnes entourant les madones aux voilages insolents de richesses me laissèrent, sans jeu de mot, de marbre.



Je suis restée un moment, terrassée par la douceur.



Les carnations veloutés, la grâce paysanne de cette Vierge enfin humaine, le sommeil profond de ce nouveau né qui se ressemblait, loin, si loin de ces petites choses graisseuses tenues par de maussades Marie sur certaines toiles apercues dans les salles précédentes, seigneur, ces bébés plein de plis ressemblaient à des vieillards miniature, pire, à des sharpeï.



Là , la lumière tombant en douceur sur les visages, la rondeur, ce bébé charmant que l’on voulait prendre un moment... La paix sur les hommes de bonne volonté, pourvu qu’ils aient une chandelle à portée de mains, et qu’ils la masquent un peu.






Le silence aussi. Georges de la Tour est le peintre de la lumière, celui de l’ombre, et du silence.



J’ai su d’autres peintres plus tard, éprouvé d’autres claques, connu d’autres rencontres de la même profondeur, sur la route d’Emmaüs, avec les pélerins peints par le Caravage, par exemple...

Mais jamais ce moment précis de la découverte, cet instant où ce que l’on croit connaître , parce qu’on a tourné vingt fois les pages d’une brochure usée, pulvérise toutes certitudes en faisant naître un regard.



Il me faut dire un peu plus : ce moment prenait aussi toute sa mesure parce que je l’ai vécu la main dans celle de mon père, cette grande et belle main aux doigts noueux qui savaient tout dessiner.



Cette main devenue bien trop légère depuis, sur mon épaule.




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LOŸS PÉTILLOT - XI B







STALAG - ARTISTE PEINTRE LOŸS PÉTILLOT





"Onze B. 
C'est le nom du stalag où un tout jeune homme a passé cinq ans barbelés en Allemagne, loin des siens, ,entre 1939 et 1944. Ce poème, écrit en ces temps difficiles, portait son espoir. Il nous est transmis par sa fille, Joëlle Pétillot. "






XI B


Ils surgirent tout d'un coup
après le pain d'épices
en passant par le vasistas
(l'habitude des portillons automatiques)

Ce fut d'abord un vélophage de la Garennes-Colombes
qui humait l'Auto avec un tarin à piquer des gauffres
un vrai museau de resquilleur
Il atterrit, les pieds dans le plat,
(le vieux plat qui n'a qu'une oreille
et où mourait doucement une pomme de terre
chaque jour renaissante)
Un gentil zéphyr d'avant-guerre
l'avait raflé au métro St Lazare
alors qu'il sortait par l'entrée
pour attraper le midi vingt-trois.

Nous le serrions sur notre coeur
notre coeur poussiéreux
gros de larmes de quatre ans
quand il s'écria :
"poussez pas !"


Un petit vieillard
serrant d'une manche prudente
une serviette fatiguée
le téléscopait par derrière
Il s'excusa vaguement
le saluant d'un melon myope
et partit
d'un pas menu et circonflexe
de professeur de mathématiques
tourner autour du poêle
qu'il prenait pour une vespasienne

"De la belle !de la belle ! rien que de la belle !
eraillait une voix de vin blanc-citron
C'était la marchande de laitues.
Le corsage blanc étalé sur son commerce,
elle ombrait le trottoir de la rue Lepic
d'une jupe en cloche
Un accroche-coeur bien ciré
posait sur son front
un point d'interrogation castillan
Une grosse bulle d'indifférence
où se reflétaient les arches du Palais Royal
enfermait une sarrigue séculaire
tâtant dune main de momie
la liste des lots non réclamés
qui passait la tête par la poche de son ventre
Sémaphore aux armes de Lutèce
double comète argentée,
l'agent Leclerc
stoppait d'un trille impérieux
une cohorte de scarabés ronflant
se flairant le croupion
se tâtant du pare-choc
La Simca, poisson pilote
collait au ventre du Madeleine-Bastille
requin vert au nez de bull-dog.
Le cabriolet deux cent un louchait de ses yeux jaunes
sur une matrone-panhard
en robe de mariée
tirant ses jupes sur des pieds ballons
Un éphèbe casqué de gomina
contenait, d'un discret gant de pécari,
une mercédès écarlate ;
elle rotait à petits ronrons
par un oesophage annelé
lui traversant six fois
un nez en ciseau à froid.

Un insecte équilibriste à thorax de laine
sinuant comme un toréro,
se bloquait des deux roues
devant une ligne de champignons blancs.
Il repartit, à l'arraché,
pour essaimer la "sixième"
dans des séchoirs
où des dames mangées d'ombre
pendaient une presse cosmopolite
avec des pinces à linge.
Un Noir de la place Blanche
corps de flanelle grise
glissant sur des fuseaux crevettes
 

arborait une petite tête de Prosper brûlé
coiffée d'épinards.
Une fille aux lèvres impossibles
promenait un incendie d'Oréal
à travers des vieillards truqués
et des sauterelles asexuées
sorties du fashionable;
elle fendait la foule d'un sein cônique,
comme une figure de proue.

Derrière un bouquet de coucous
un cocu à carreaux
montait un tandem aluminium
 
gréé d'une poupée aux cuisses de café crème
(Toto de Billancourt
qui la filait depuis Fontainebleau
avait découvert ce jour là
qu'il y avait des biches au bois)


Un Potawe au golf courait la gueuse,
Yves le Boulanger la soulevait
entre le pouce et l'index
le front frangé comme un bébé japonais
et le clairon au poing gauche
Un Jules à la sauvette sortait d'un pébroque subtil
des thunes de cravates
(Allez la p'tite dame, rien que d'la qualité !)


Le zouave de l'Alma
attendait d'un pied immuable
le prochain raz de marée...

Une péniche bicolore
à contre-courant
exhalait une âme de mazout
 
en forme de pneu...

Un télégraphiste illuminé
essayait de capturer une ablette
entre Bercy et le viaduc d'Auteuil...



Les bouquins séchaient
dans des boites incolores,
qui faisaient la queue
sur le parapet...

Notre Dame s'envolait
sur un nuage de pigeons



"Je vais chercher le jus"
Dit l'homme de vaisselle,
d'un oeil humide


Fallingbostel
Mars 43
 



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Et à retrouver ici 







EVELYNE DE GRACIA - FAIRE CONFIANCE AVEUGLEMENT




MISE EN VOIX LOUYSE LARIE







Faire confiance aveuglément

C'est comme marcher sous une pluie torrentielle sans rien voir, mais avancer quand même
C'est marcher les yeux fermés vers une lumière que le cœur devine
C'est tituber mais rester quand même debout
C'est surtout attendre sans cesse
Sans toujours savoir pourquoi.
C'est vivre sans se poser de question.
Aimer sans trop savoir pourquoi
Souffrir et savoir l'accepter.
Avec des doutes et des certitudes.
C'est comme avoir la foi
Et s'en remettre à dieu
Se laisser porter aveuglément 
Croire qu'aujourd'hui aura
Un lendemain meilleur.
C'est poursuivre notre mission
Jusqu'au dernier souffle de vie
Pour trouver enfin la paix.



Evelyne de Gracia
 Texte protégé et déposé
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jeudi 25 septembre 2014

ELSA/CATHERINE DUTIGNY - CARNETS SECRETS SUITE 25







Autocar Chausson



Suite 25



À huit heures trente du matin, un froid piquant s’insinuait entre les couches des vêtements des trois villageois patientant à l’arrêt de l’autocar qui devait les mener à Limoges. L’hiver avait surpris tout le centre de la France par sa brutalité glaciale après un automne anormalement clément et ensoleillé. Les pommettes rougies, les nez écarlates, les yeux larmoyants, Jules et un couple de fermiers emmitouflés jusqu’aux oreilles dirigeaient leurs regards vers la courbe de la route d’où devait surgir la face arrondie et imposante d’un Chausson 522. Au loin, le lugubre croassement des corbeaux avait remplacé le gloussement des perdrix dans les prés habillés d’ocre. On entendait battre la semelle sur l’asphalte et des volutes de vapeur s’étaient échappées des bouches prêtes à se refermer dès les échanges de courtoisie terminés. Jules remonta son cache-nez et essuya une larme qui s’était formée au coin d’une paupière. À ses pieds, le vieux panier de pique-nique avait retrouvé un semblant de jeunesse, dépoussiéré et lavé deux jours plus tôt à grande eau claire et savon noir. Y loger Arsène ne s’était pas fait sans mal. Le bonhomme avait aménagé au mieux l’intérieur, tapissant le fond du panier d’un morceau de couverture en laine plié en quatre. Tout d’abord, animé d’une bonne volonté à toute épreuve, le matou avait accepté docilement que Jules l’empoigne pour le faire glisser, arrière-train en premier, dans l’ouverture de l’un des deux battants. Mais quand le bonhomme avait appuyé sur sa tête pour l’obliger à se coucher sur la couverture, un vent de panique avait fait voler en éclats une docilité surfaite. Arsène souffrait de claustrophobie, comme la majorité de ses congénères.

Voyager, oui ! mais enfermé, non ! Il avait jailli du panier comme un diable de sa boîte et était resté un long moment à feuler et à montrer les crocs. Après une nouvelle tentative, où Jules avait été griffé superficiellement dans le gras du bras, le cantonnier avait abandonné l’idée d’imposer à Arsène des contorsions qui déclenchaient chez le chat une panique irraisonnée. Il s’était tenu à bonne distance, laissant le panier ouvert et s’était contenté d’expliquer à Arsène qu’il n’y avait pas d’autre solution pour l’emmener avec lui à Limoges et que ce calvaire ne durerait qu’une heure et demie. Comme le chat continuait à se montrer récalcitrant, il avait changé de tactique, lui avait vanté les charmes exotiques d’une grande ville avec ses rues pittoresques, ses commerces regorgeant d’objets de porcelaine d’une finesse et d’une beauté inégalables, connus et appréciés dans le monde entier, ses larges avenues, ses fontaines charmantes, son trolleybus qu’ils devraient également emprunter pour rejoindre le domicile d’Armand. Il lui avait décrit de magnifiques usines avec leurs immenses cheminées pointées vers le ciel, la construction d’un vaste parking Place de la République et le chantier pharaonique du Grand Théâtre. Il avait rajouté tant de détails mirifiques et enjolivé de mots porteurs de rêves son énumération qu’Arsène l’avait écouté les yeux exorbités et la langue pendante.

Quand enfin Jules s’était tu, le chat, vaincu par l’abondance et la magie des descriptions, la curiosité faisant frissonner ses vibrisses, avait de lui-même accepté de grimper dans le panier, non sans avoir au préalable recommandé à Jules de laisser au moins l’un des battants ouvert, pour, avait-il ajouté, mieux profiter de la vue pendant le voyage. Le cantonnier n’avait pas été dupe, mais il lui avait promis qu’une fois installé dans l’autocar, il détacherait les liens qui fermaient les battants et le laisserait passer le cou par l’ouverture à la condition sine qua non qu’il ne tente pas de s’échapper du panier. Chacun promit, chacun jura, chacun cracha et ils purent enfin prendre le chemin qui les conduisait en bas de l’escarpement rocheux du village à l’arrêt de l’autocar, dans le petit matin figé par la froidure.

Arsène se morfondait sur sa couverture de laine et tentait de scruter l’horizon entre deux brins d’osier sans réellement y parvenir, quand un bizarre chuintement ressemblant à un Pschiiiiiiii, suivi d’un long soupir de soulagement ouff, ouffff, oufffffffffffff… fit dresser ses oreilles. Dans la seconde qui suivit, il sentit le panier s’élever dans les airs et commencer à tanguer, avivant un reste de panique qu’il n’arrivait toujours pas à contrôler. Un nouveau Pschiiiiiiiiii, plus aigu que le précédent, suivi d’un Plock brutal, déclenchèrent de nouvelles oscillations ainsi que le sentiment de s’élever encore plus haut dans les airs. Il allait succomber à une nouvelle crise d’angoisse, les griffes plantées dans la couverture, quand il entendit Jules répondre à une question posée par une personne à la voix grave.

- Ho ! dans le panier ? C’est un chat… Heu… je veux dire c’est mon chat… que j’emmène voir un véto à Limoges… Y va pas fort le bestiau et le véto d’ici en dehors des vaches et des brebis, il reconnaîtrait pas un jeune chiot d’un rat… C’est pour dire… Vous inquiétez pas, j’lui ai fait boire un p’tit coup de gnôle… il va ronfler tout le long du trajet… Et puis le panier, voyez… il est fermé…

- Il y a de la place au fond du car… répondit la voix grave. Avec vous trois en plus, je remplis à peine la moitié des quarante cinq places. Profitez-en… À ce compte, la ligne est déficitaire et il se pourrait bien qu’elle soit supprimée bientôt et que je me retrouve du coup au chômage. Qu’est-ce que vous voulez, c’est la modernité… tout le monde aura bientôt sa propre voiture et nous, on ne sert plus à grand-chose. Allez vite vous asseoir, je vais démarrer…

La voix de baryton se tut et le brimbalement reprit de plus belle. Arsène, privé de repères visuels, enfouit sa tête dans l’épaisse couverture, banda les muscles de sa vessie pour ne pas trahir la peur qui lui tordait les viscères. Puis tout se stabilisa au moment même où il allait faillir. Un nouveauPschiiiiiiii donna le signal du départ et il fut agréablement surpris par la douceur du roulement et par la chaleur qui régnait à l’intérieur du monstre d’acier. Il reprit confiance en lui et libéré de l’angoisse, il s’avisa des propos tenus par Jules. Le bonhomme l’avait pour la seconde fois traité de bestiau et le mensonge qu’il avait inventé pour justifier sa présence dans le panier lui restait en travers de la gorge. S’attaquer aux compétences de son bon maître et le faire passer, lui Arsène, pour un poivrot ! Quel manque d’élégance ! Si les humains, pour sauver les apparences, étaient prêts à ruiner la réputation de l’un de leurs semblables, il ne lui parut plus étonnant qu’ils soient également enclins à s’écharper, voire à s’entretuer quand les circonstances leur en donnait l’opportunité. Il médita sur cette terrible découverte, oubliant son statut de prisonnier, si bien que lorsque le battant s’ouvrit, il resta immobile encore un long moment avant de daigner s’intéresser au monde du dehors.

Jules dut insister et hisser le panier sur ses genoux pour permettre au matou d’admirer le paysage qui défilait derrière la vitre. La vitesse défiait la vue d’Arsène habitué à focaliser ses yeux sur un point fixe. Pourtant, au bout de quelques minutes, il s’accoutuma à cette nouvelle possibilité de découvrir un environnement mouvant, sans ressentir les effets du tournis. Après avoir contemplé les innombrables plans d’eau cernés de massifs compacts de fougères roussies et parsemés sur leurs bordures d’immenses plaques de bruyère pourpre, il s’assura que leurs sièges étaient suffisamment éloignés des plus proches voyageurs, puis murmura à l’attention de Jules :

- Le Limousin, ça ressemble quand même beaucoup au Berry… Je m’attendais à autre chose… Pas de quoi en faire tout un plat… Je vais dormir un peu parce que cela fait partie de ma nature et non pas parce que j’ai bu de la gnôle! Réveillez-moi dès que l’on approchera de Limoges. Là, je ne veux rien rater… après tout ce que vous m’en avez dit…

Jules se demanda soudain s’il n’avait pas fait naître dans l’esprit d’Arsène trop de visions chimériques, trop d’espoirs et quelle attitude adopterait le greffier, une fois confronté à la réalité ?




©Catherine Dutigny/Elsa, septembre 2014

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à suivre...







mardi 23 septembre 2014

MARCEL FAURE - 0141 à 0145 de La danse des jours et des mots





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Jeudi 9 février 2012 

Je ne suis pas préparé à cette intrusion de souvenirs anciens qui viennent télescoper le présent. J'ai recherché en vain, une vieille photographie en noir et blanc de mon père, histoire de vérifier. Peine perdue.
Vanessa P., interrogée à la télé, n'avait pourtant fait que confirmer toute la distance qui nous sépare. Pourtant cette poupée de mode me fascine. Il en est ainsi de certains êtres qui nous captivent par leur beauté, leur voix ou ce qu'ils écrivent. Ils sont très différents de notre univers, ils peuvent avoir des idées aussi diamétralement opposées que Sollers, d'Ormesson ou Bobin. Cette sympathie irraisonnée peut nous surprendre au coin d'une rue en croisant un inconnu, associer un couple comme Montant et Signoret, s'attacher encore à un Lino Ventura, même lorsqu'il joue les brutes épaisses dans des films de seconde zone.
Pourquoi eux ? Pourquoi Emmanuelle Béart aussi. Evidemment, vous pourriez me reprocher une attirance sexuelle bien compréhensible envers ces magnifiques actrices. Mais non. Homme ou femme, lorsqu'ils parlent, lorsque je les lis, c'est à la fois une sensation d'apaisement et d'exaltation et, depuis que j'en ai pris conscience, une volonté de résistance.
Je ne résiste pas très longtemps. Heureusement, ils sont peu nombreux dans mon panthéon. Et trop inaccessibles ou morts, pour avoir une influence réelle sur ma vie.
Papa, les racines que tu m'as données sont solides. La vie simple et souriante, c'est peut-être cela que tu confiais à Vanessa P. dans un rêve, au bout de la rue des Deux Amis.



Vendredi 10 février 2012 

- Madame, je n'entends plus aboyer votre chien, vous avez trouvé une solution ?
Cet animal prénommé Délivrance par ses maîtres, nous bourrait les tympans de sa solitude plusieurs fois par semaine, surtout le soir, comme s'il avait peur du noir. Nous en étions arrivés à proposer de le garder chaque fois qu'il était seul et le gentil mastodonte n'était pas contre, à condition qu'il puisse, sans réserve, sentiner notre entre cuisses. Pourquoi s'en offusquer, c'est sommes toutes, une façon assez banale de se saluer chez la gente canine.
- Oh oui, cher monsieur, on allume la télé, il s'installe dans le fauteuil, cette compagnie lui convient.
- Et quelle chaîne lui mettez-vous ?
- TF1
- Vous êtes dure avec lui !



Samedi 11 février 2012 

Battements du sang dans mes tempes.
Archipels de nuages dans le ciel.
L'aube donne peu à peu de l'épaisseur au jour.
Je flotte au-dessus d'un café noir.
J'aime les matins qui palpitent dans mes veines.
Dehors le temps claque de froid.
La glace s'applique à lustrer la chaussée.
C'est un moment précaire, rare, évident.
Pendant une seconde,
Je suis le seul survivant d'un monde disparu.



Dimanche 12 février 2012 

Comment naît un poème ? Un battement de sang à mes tempes ? Une alchimie qui me dépasse. Peut-être la force d'inertie du premier vers ou cette fissure dans nos pensées. Des mots s'élèvent par densité jusqu'à la surface des choses. Un coup d'épuisette, le poème est fait.
Rythme, pulsation, respiration, mais aussi refuge d'où je regarde la réalité pour mieux l'affronter. Je fais le compte de mes réserves. J'erre, air, aire, ère, pauvre hère, comme un jeune hère je me frotte le front contre un tronc imaginaire pour que me pousse plus vite les bois que j'espère. Alors je fais des gammes sur mon piano dictionnaire.



Lundi 13 février 2012 

Tu es partout présente. Chaque objet, ici, c'est toi qui l'as choisi. Les livres aussi. Ta crainte, ton désespoir : ne plus pouvoir lire. Et c'est arrivé. D'abord sur l'œil où tu voyais le plus, puis l'autre. Cette tache au milieu qui t'a volée une partie de ta vie.
Gamine déjà tu lisais beaucoup. Une passion qu'adulte tu as voulu faire partager. Avec ton amie vous avez créé une bibliothèque pour enfants dans cette commune de la Loire, le seul chef-lieu de canton qui n'avait pas d'école publique dans le bourg. De petits moyens, mais un choix réfléchi qui fait de l'ombre au maire et conseiller général chargé de la culture à l'assemblée départementale.
Les chars russes dans notre commune. Oui, oui, dans les années 80 on osait encore dire cela dans nos campagnes, mais pas l'écrire. La rumeur plus puissante que l'armée rouge ... et peu à peu le mur de Berlin autour de la bibliothèque qui était pourtant dans des locaux municipaux. "Les barbelés de la culture", vous connaissez ? C'est lui, c'est le titre de son livre.
L'activité s'est poursuivie pendant trois-quatre ans. Les lecteurs, maintenant adultes, abordent encore Lloydia pour dire leur plaisir. La plus acharnée d'entre eux a eu un jour cette expression avec elle " tu es ma maman intellectuelle".
Lloydia lit à nouveau beaucoup, plus avec ses yeux mais avec ses oreilles. Jamais nous ne remercierons assez les donneurs de voix pour ce plaisir intense de rentrer dans une histoire romanesque, rêver sur un poème, se documenter sur un sujet... Et puis, en tordant ses yeux dans tous les sens, en s'aidant du télé agrandisseur, elle arrive tant bien que mal à décoder quelques phrases.
Même dans la nuit la plus noire, nous arriverons toujours à capter des instants de lumière. En chacun de nous, sommeille une luciole, il suffit de la réveiller.







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lundi 22 septembre 2014

GILLES PALOMBA - "LE GOÛT DU BONHEUR" pour les 10 ans du petit Yazid











Joyeux anniversaire à mon cher petit Yazid, le fils d'Elaya, qui fête aujourd'hui ses dix ans...



"Le goût du bonheur"

C’est un soleil
Devenu fleur pour une abeille

Une eau du ciel
Dont fait son miel un abricot

C’est la chenille
Qui prend les ailes à son cou

C’est le moineau
Pour un petit qui s’écrie “oh!”

C’est un bol d’air
Où le cœur trempe sa tartine

C’est un rivage
Au grain de quoi blondit la plage

C’est un jour neuf
Par le petit enfant joli

Un feu de paille
Dont fait son beurre un ciel d’étoiles

C’est l’eau de vie
La gravité de l’ingénu

L’astéroïde
Soleil d’amour l’astre Yazid

II

Hors d’une apothéose irradiant l’air de rouge
Te voilà tel que beau qui repeins le couchant
De mon bouquet final la dernière cartouche
D’un cygne dans sa gloire à son ultime chant

Force d’un or jailli des entrailles du monde
Sur l’infini destin à perpète des yeux
S’offre le beau trésor face à la mer qui gronde
Beau dans le crépuscule aurifère des cieux

Beau parce qu’au-delà de la nuit de la mort
Glorieux du néant de toute éternité
L’astre éclatant n’a pas d’éclaboussure d’or
Plus encline à ravir que ta seule beauté

Beau devant l’avenir par ta simple présence
Toi qui rends sa couleur à tout rêve défunt
Pour faire rejaillir des sources d’espérance
Et revivre nos soifs et raviver nos faims

Ah que d’étonnements sauras-tu faire naître
Enfant béni des yeux qui te regarderont
Espoir élu des cœurs qui voudront te connaître
Amour chéri de ceux qui chanteront ton nom 





"Frères de la zone" - Editions Edilivre





Quel bonheur ce cadeau de notre cher ami Gilles !

La joie pour nous tous de pouvoir souhaiter un heureux anniversaire à ce charmant petit Yazid, tout grand de ses 10 ans ! 



dimanche 21 septembre 2014

LILAS - MARIAGE



CLIQUER SUR LA VIDÉO SONORE ICI






Mariage...
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De nos cœurs est né
ce sourire aux yeux verts
~ jour de mariage
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Au pied de l'église
la cloche vibre joyeuse
le cœur battant
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Grandes retrouvailles
des rires et des destins
en habits tous neufs
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la pluie dans nos yeux
un nouvel anneau scintille
~sa ligne de vie
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Sur sa robe blanche
vibrante d'émotion
une pluie de blé
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Ils pétillent de joie
dans son costume élégant
les yeux du garçon
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Ce grand sourire
nouveau dans cette famille
le registre signé
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Sur mon cœur serrés
souhaits de bonheur par millier
et mes doigts croisés











Tous droits réservés

MOTS EN VRAC

d'une Maman et Jolie-Maman aimante, Lilas !




Et on sort en musique s'il vous plaît !


MERCI DE CLIQUER SUR LA VIDÉO DE COLDPLAY

Vous ne serez pas déçus ! Ambiance assurée !






jeudi 18 septembre 2014

LOUYSE LARIE - BÉBÉ LENNY S'EN VA-T-EN GUERRE




MISE EN VOIX LOUYSE LARIE





La mère et l'enfant

de Louyse LARIE 

(Note de l'artiste : les couleurs ne réflètent pas réellement celles que j'ai peintes)





Dédié à mon amie Evelyne, à ses enfants et à leur adorable poupon, dans le cadre d'une dure épreuve survenue à la suite d'une très grave erreur médicale.
Désirant informer afin de prémunir tout un chacun face à cet acte de gravité impardonnable, elle m'a suggéré de vous  faire partager mon poème en ce lieu.
Le jeune enfant vient de souffler sa première bougie.




Bébé Lenny s'en va-t-en guerre !


Déjà douze mois que le poupon gazouille au grand vent, lui demandant à quel dessein lui a-t-il tracéson destin !

Le souffle naissant frissonne, ainsi qu'une aile dorée extraite de la paupière de la résilience avec une vigueur exceptionnelle !

Quelques rayons de lune tout juste ouvragés, chacun d'eux ourlé des trente boutonnières d'un rêve enchanteur, et voilà que le tout-petit Lenny est tombé d'un paradis douillet un premier juin de bonheur !

Sa frimousse d'or a tissé le canevas d'une image de tendresse, pour illustrer la naissance et pour écrire une nouvelle fable sur la couche de l'enfance fruitée !

Méticuleusement brodé par la frêle matrice au labeur, et l'écheveau de l'amour, le minuscule foie encore ensommeillé dans un écrin de satin protecteur, tout juste enrubanné de la candeur maternelle se vit aussitôt dépouillé de sa foi nourricière, tandis qu'expulsé à son corps défendant de l'enveloppe de velours à huit reprises, pour se voir remodeler encore et encore sur le champ d'une bataille chirurgicale !

La douleur apprivoisée de la couleur de l'injustice nest que le ressort de la désolation, pendant que l'incompétence poursuit sans vergogne l'exercice médical de l'acte de négligence impardonnable, avec d'autres angelots remis à ses soins en toute confiance  !

Tandis qu'auréolé d'un diadème d'ébène, le chérubin Imperturbable se cramponne à la main paratrice courue, de vocalises en babillages, et tout guilleret, il s'en amuse, engrangeant à son actif une robustesse hors pair, escortée d'un courage inouï, traduisant les signaux témoins de l'émotion du langage corporel , sous l'effet de l'innocence cajolée !

De fil en aiguille, les maux de la rage familiale s'évanouissent dans les mots de l'espoir d'un lendemain reconstruit, à force de persévérance, et de croyance en l'habileté d'un scalpel à la pointe, pendant que le bambin frétillant à l'approche attendrie oeuvre sans relâche, pour s'en délivrer et bâtir son quotidien de la quiétude en latence !

Le poussin repu, nourri de la fibre utérine en réserve, s'épanouit comme si de rien n'était, à  bien imaginer le câlin hors la maille chirurgicale, sans que le sourire sucré, distribué à profusion ne vienne s'émousser pour autant, tant il est bien rassurant pour lui, de s'enrouler de la cape de la douceur génitrice, quand bien même, ne le serait-ce qu'en milieu hospitalier depuis un an déjà !

Ainsi décousu et recousu plus de huit fois, à peu d'intervalle sur le chapelet des quatre saisons endolories, Bébé Lenny s'en va -t-en guerre  contre fatalité et blessure froissées !

Ses sourires expriment sa loi candide, sa tonicité est sa force, il  sourit à ces mésaventures d'un œil coquin, et pour seules mimiques, l'enfançon marmonne à l'entourage attentif les prémices de la communication !

Comme si la magie des cieux repentis l'avait saupoudré d'une myriade de poussières d'ange, le très jeune champion plus pugnace que de coutume sait bien que désormais, l'avenir appartient à sa veine reconstruite du progrès de l'humanité, et de ses premiers pas fraîchement dessinés sur un ruban de clichés attendrissants, un premier juin d'anniversaire !


Le 01/06/2014






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Petit Lenny, ce soir du 18 septembre, tu dors, hélas, encore à l’hôpital. Que l'amour si fort des tiens ainsi que les mots de Louyse, amie très proche de ta Mamie, viennent border ton sommeil et apaiser tes souffrances en un câlin très affectueux.
Avec émotion, je publie cette page et t'envoie tout le courage qu'il te faut encore et encore, petit bonhomme que je ne connais pas... Que tous les lecteurs et auditeurs t'offrent la même énergie positive.
Douce nuit à toi, Petit Lenny, des baisers tout doux, 
Tippi.