« Autant l’optimisme béat, c’est-à-dire inactif, est une sottise, autant l’optimisme, compagnon de l’effort, est légitime. » Léon Daudet
Il y a déjà des heures et des heures que je monte cet escalier…Je pense qu’il est sans fin.
Pour tout dire, je n’ai désormais aucune illusion : il ne s’arrêtera plus.
Où peut conduire un escalier sans fin ? Existe-t-il des lieux interminables ? Autant de questions qui me viennent car je dois me préparer à cette absence de finitude. Cependant, je suis fatigué, pratiquement épuisé. Toutes ces marches, identiques, les unes après les autres dans une régularité jamais prise en défaut. Seuls les paliers, les virages tentent en vain de briser ce rythme indéfectible.
Au début, je prêtais naturellement attention aux paysages et je ne manquais pas d’admirer, à juste titre, leurs diversités. Maintenant, je ne les vois plus. Disons qu’ils me sont devenus indifférents. Que m’importent ces décors insignifiants puisqu’ils accompagnent passivement mon périple. D’ailleurs, existent-ils encore ? Se confondent peut-être dans mon regard, brumes blanchâtres, éthérées et hallucinants vertiges. Tout mon être n’est plus qu’une douleur intense qui prend conscience de son omniprésence. L’ensemble de mes muscles est totalement tétanisé et voué définitivement à fournir cet effort démesuré.
Il y a au moins six heures, j’ai bien pensé faire demi-tour. Mais alors pourquoi aurais-je fait tout cela pour rien ? Je n'aime pas renoncer. En fait, sur le moment, j’ai été obsédé par la peur de l’inutile ; ma fierté et mon orgueil m’ont empêché de ruiner mon désir primal. Je regrette néanmoins de m’être laissé abuser par de tels sentiments ! Je n’ai plus ce choix désormais et je ne peux que me diriger vers la seule direction possible. Le haut.
Sisyphe et son rocher s’immiscent progressivement dans mon esprit de plus en plus égaré. À quels dieux ai-je donc déplu, moi qui ne crois en aucun ? O, je pourrais m’arrêter là, m’asseoir sur cette marche anonyme et attendre. Attendre quoi, qui ? Rien ni personne ne soupçonne plus une once de mon existence ainsi perchée sur un zénith inconnu. L’espoir, n’est-il pas une fuite devant un réel insatisfaisant, inacceptable ? Je ne veux pas dépendre d’augures incertains, en aucun cas. Je préfère ma dure réalité à tout mirage, fut-il culminant. Alors, je poursuis mon ascension.
Je me surprends pourtant à rêver d’un destin à la Zarathoustra, si je puis dire. Reviendrais-je parmi les hommes partager ma sagesse ? Une telle épreuve ne peut que participer d’une déconstruction de ce que je suis pour mieux donner vie un être sage. Enfin, c’est ce que je me dis dans mon quasi coma existentiel de l’instant ! Je ne suis plus qu’une pensée simplifiée, épurée se résumant à gravir ce que je ne sens plus comme un escalier mais plutôt comme un construit gigantesque résultant d’un chaos originel. Mais je dois délirer, sans doute, manquant de ce que je crois être de l’oxygène et qui n’est peut être que de la lucidité. En raison de cette altitude insoupçonnable.
Finalement, il y a quelque chose de rassurant à ne déceler aucun horizon, paradoxalement. La vue d’un terme maintenant, me déstabiliserait et même, m’effraierait. Je marche, j’avance donc. Cette nouvelle perspective me tonifie perceptiblement et une forme de confiance revient. Je me mets à croire à une possible joie dans mon parcours. Comme une deuxième naissance. Cet escalier prend figure pour moi de la cuisse de Zeus d’où s’extrait lentement un Dionysos renaissant. Les forces ne me désertant plus, ma progression se fait plus régulière et même la douleur me parait moindre. Peut être est-ce la mort qui me gagne ? C’est la première fois que cette idée me vient et je la laisse passer, sagement.
Je gravis maintenant sereinement mon escalier sans fin, laissant derrière chacun de mes pas une trace d’expérience. Enfin, je suppose car je ne me retourne plus. Seul me grise le nouveau pas que j’entreprends. Et curieusement, je me sens libre…
Ainsi qu'une sublime mise en page et en mots de ses photographies par Emecka lui-même ici
***
Mon grain de Tippi ! Je m'amuse de temps en temps à publier suivant les jours ou les saints du calendrier. J'ai choisi pour cet article philosophique de Emecka, le jour où l'on fête les Fiacre.
Il en découle un p'tippi dicton du jour !
À pied, à cheval ou en voiture,
générations ancestrales, présentes ou à venir,
œuvrons ensemble pour un optimisme excessivement contagieux !
Lorsqu’ils s’arrêtèrent à la hauteur du numéro 26, Arsène ne fut pas invité à entrer chez Christine. Il avait acquis en moins de vingt quatre heures l’habitude d’être associé aux faits et gestes de Jules et fini par croire qu’il était devenu un humain à part entière. Quand l’huis se referma en faisant craquer son chambranle à pilastres en bois de chêne, il dut se rendre à l’évidence et se contenter de son statut de chat. Un feulement rauque acheva de le ramener sur terre.
Les marches de pierre taillées aux ciseaux sur lesquelles il avait décidé d’attendre Jules empestaient les phéromones d’un mâle dont il violait le territoire. Dos arqué, arrière-train surélevé, la queue raide repliée sous le corps, le maître des lieux campait non loin de là, la gueule ouverte découvrant des crocs affûtés, prêt à attaquer. Arsène n’était pas de nature agressive et n’avait aucune envie de se lancer dans une joute où il risquait de perdre au mieux une touffe de poils, au pire un morceau d’oreille. Peut-être était-ce pour cette disposition pacifique que le fils Blandin l’avait traité de couard. Ce crétin n’avait pas imaginé un seul instant qu’il était capable de surmonter ses instincts quand le jeu n’en valait pas la chandelle. Un tel manque de discernement le conforta dans le peu d’estime qu’il lui portait. Yeux mi-clos, tête tournée de côté exprimant le dédain, oreilles aplaties vers l’arrière, il transmit à son congénère le signal que tous les chats connaissent et qui en langage humain aurait signifié de manière ferme et définitive: « Fiche-moi la paix ! ». L’agresseur ne s’y trompa pas et cessa presque aussitôt son manège, sans pour autant déguerpir. Il lança un nouveau feulement en direction d’Arsène, moins rauque que le précédent, mais assez sonore pour ne pas perdre la face. Ils restèrent ainsi plus d’une demi-heure mimant le désintéressement et l’ignorance réciproques, sans pourtant relâcher la surveillance, jusqu’au moment où la porte se rouvrit sur un Jules délesté de sa fille et de quatre superbes truites. La nasse semblait orpheline. Arsène qui n’avait toujours pas mangé sentit son estomac et son cœur se serrer. Le cantonnier auquel aucune des mimiques du matou n’échappait, comprit à son air marri qu’il avait le ventre vide et secoua la tête.
- T’es vraiment incorrigible… tu ne penses qu’à bâfrer… Allez, suis-moi… j’en ai gardé une pour toi…
Suivre Jules ne fut pas difficile, mais se révéla d’une lenteur exaspérante. Il avançait d’un pas mal assuré et s’arrêtait tous les trois mètres en gémissant de douleur. Il dut se ménager plusieurs haltes, s’adosser de longues minutes contre le mur de l’ancien prieuré pour reprendre son souffle et attendre que les élancements dans son flanc gauche s’apaisent. Au bout d’une éternité, en égrenage de temps félin, le cantonnier reprit sa route puis il quitta le vieux centre médiéval du bourg tout en pestant contre ce pavé de malheur qu’il n’avait pas vu et qui lui occasionnait tant de souffrances.
Quel ne fut pas leur soulagement en apercevant enfin la lourde silhouette de l’ancien relais de poste. Arsène fit plusieurs bonds en avant et attendit patiemment que Jules lui ouvre la porte. Il se dirigea aussitôt vers la cuisine et se planta, fébrile, devant le fourneau comme si sa vie en dépendait. Pourtant, le vieux cantonnier ne parut pas pressé d’allumer le fourneau. Il se débarrassa péniblement de son attirail de pêche, accrocha sa parka à la patère dans l’entrée et se traîna vers le cabinet de toilette dont il ressortit en tenant dans sa main droite une boîte hexagonale en verre ornée d’une illustration colorée représentant un tigre bondissant. Dès qu’il dévissa le couvercle une puissante odeur de camphre se répandit dans la maison et Arsène fut à nouveau victime d’une crise d’éternuements. Le bonhomme, sans se préoccuper de l’extrême pudeur du matou, défit la boucle de la ceinture de son pantalon qui chut sur ses chevilles, fit glisser son large slip et commença à appliquer le baume sur sa hanche et ses fesses en de grands mouvements circulaires. Lorsque sa peau eut atteint la couleur écarlate d’une tomate mûre à point, il referma la boîte et tenta de sa main libre de remonter son pantalon sur son postérieur. L’effort le fit grimacer de plus belle, mais à force de ténacité, les mâchoires serrées, il parvint à ses fins et poussa un profond « ouf » de soulagement. Au lieu de se précipiter vers le fourneau, de l’allumer et de faire rissoler les deux truites arc-en-ciel dans une poêle avec une grosse noix de beurre, il se dirigea vers un placard, en sortit un large verre à pied, une chopine de Menetou-Salon aux reflets de rubis ainsi qu’une bouteille de crème de cassis. Arsène fronça les sourcils.
- V’là des heures que j’attendais cela… Un p’tit apéro, ça va me ragaillardir… et pour un type qui s’appelle Gaillard, je sais de quoi je parle… Boudiou ! quelle matinée… je m’en souviendrai de celle-là…
Il éclata de rire puis prépara sa mixture qu’il avala d’un grand trait, avant de s’en préparer un deuxième verre. Puis, après avoir récupéré dans la nasse les deux truites vidées, il les saupoudra d’une fine couche de farine. Enfin, il récupéra une petite motte de beurre d’un garde-manger niché sous la fenêtre de la cuisine. Les choses prenaient pour Arsène une tournure plus que positive. Le matou jugea que le moment était propice pour intervenir. Il se racla la gorge, craignant que son inactivité vocale humaine ne lui ait joué à nouveau des tours.
- Grin…Vous n’avez guère l’air pressé de savoir ce qui m’est arrivé et ce que j’ai pu régolter… Grin… récolter comme informations depuis gue… Grin… que l’on s’est quittés hier soir.
- Si fait le chat… répondit Jules, en engloutissant son deuxième Kir berrichon. Je suis même plutôt surpris de te voir là. J’t’avais pas donc demandé de rester toute la journée en embuscade chez la Marthe et de l’espionner pour en apprendre le plus possible sur elle ? Déjà de retour ! Be dame ! il est t’y agouant le bestiau… M’est avis que t’as dû bernasser tout c’temps là…
Si Jules se lançait dans le patois de la région, Arsène n’était pas certain d’avoir assez de patience et les nerfs assez solides pour lui relater tout ce qu’il avait appris. Il se concentra sur sa phrase et forçant son larynx, il réussit un sans faute éblouissant de fluidité.
- Cela vous ennuierait-il de me parler normalement sans utiliser des termes introuvables dans le dictionnaire de la langue de Molière ?
- Ben si t’arrêtes avec tes « g », j’veux bien faire un effort… allez, vas-y… je suis tout ouïe… T’as entendu le chat ? T’as vu comme je cause bien…
Jules lui adressa un clin d’œil rigolard et se dirigea enfin vers le fourneau une poêle à la main. Pour Arsène le plus dur restait à faire… s’exercer à l’art du résumé. Il rassembla ses esprits et entama dans le grésillement du beurre attaquant la peau craquante des deux poissons, la narration des précieuses confidences glanées chez la Marthe et sur les rives du Portefeuille. Dès les premiers mots, en voyant la mine abasourdie de Jules, Arsène eut un moment de bonheur intense; avec ce qu'il lui restait à dire, le vieux cesserait définitivement de le prendre pour un "bestiau".
Matin lacéré d'un mauvais rêve. Restes de nuit suspendus aux
paupières. Salle de bain incompétente. Cette glu informe où se
piège mon optimisme. Et je ne me rappelle même plus ce qui me
hantait.
Dehors
le froid prend le soleil et le thermomètre refuse de grimper. Je
vais tenter de me rassembler devant un café, face à cette rose qui
s'agrippe à la beauté qu'elle fût.
Vendredi 27 janvier 2012
Dans
l'arène, on a lâché des hommes politiques. Féroce la cage aux
lions. Aucune dignité, aucun respect pour l'électeur. Je zappe de
plus en plus souvent. Je ne vote pas pour des hommes mais pour des
idées, même si les hommes qui les représentent n'en sont pas
toujours dignes.
Aucune
chance pour le citoyen de base de se faire élire. Il se ferait
étriper par le vocabulaire de circonstance. Refuser le débat.
Seulement exposer ses idées et disqualifier tous les adversaires qui
transgresseraient cette règle. Mais qui s'intéresserait alors à la
politique.
Pauvre
langage, dévoyé par toutes ces limaces baveuses que des
journalistes irresponsables exploitent. Je sais pourtant qu'il existe
des politiques honnêtes, y compris dans ceux qui se prêtent au jeu
médiatique.
Samedi 28 janvier 2012
Ô
merveilleux sourires, vous qui n'avez rien en commun avec ces rictus
qui vous ressemblent, maquillant les visages des maquignons qui
voudraient bien nous vendre leur salade, vous êtes parfois si
anachroniques.
Maquiller
et maquignon n'ont-ils pas tous deux cette même origine néerlandaise
de trafiquer (makelen). Que nous cache-t-on sous ce masque de parade
resplendissant, ces dents blanchies à la javelle, et ce... et
cette... ces lèvres largement ouvertes qui respirent la bonne foi et
le bonheur. Attention à ce qui est trop parfait ! C'est à vendre.
Alors,
mon pauvre sourire que je promène dans la rue, lorsqu'il a croisé
le votre, Madame, par réflexe, vous y avez répondu. Puis vos yeux
se sont arrêtés un instant sur ma bedaine, mes cheveux blancs et
mes vêtements de friperie populaire. Vous vous êtes rétractée,
presque apeurée. Pendant un court instant vous avez été belle,
madame, oui belle.
Astiquée
comme un modèle de foire, vous aviez repris votre allure de
carrosserie rutilante. Vos talons aiguilles balançaient votre cul,
si maigre. Nul marin n'en aurait voulu pour bouée. Soudain je fus
triste de vous deviner si seule.
Dimanche 29 janvier 2012
J'ai
trouvé une coccinelle qui trottinait sur le sol de notre chambre.
Une coïncidence curieuse. Hier soir nous avons reçu l'amie du "Dieu
des coccinelles", titre d'une nouvelle qui relate sa rencontre
avec un naturaliste fameusement gourmand, qui sévit dans la vallée
de Chaudefour. Nous avions déposé son vêtement sur le lit.
Cette
rencontre, c'est l'histoire d'une paire de pantoufles, d'un orage,
d'un coup de foudre et ce qui en est découlé : l'incroyable
complicité entre cet homme, la nature et... les coccinelles.
Cette
rescapée, arpentant timidement ma carpette, avait dû se réfugier
entre les replis secrets de l'anorak de l'aimée. Passant entre les
dents du froid sans coup férir, elle nous rend ainsi un bel hommage
pour avoir provoqué les multiples méandres de leur premier
télescopage. Ce choc émotionnel passé, ils prirent quand même
beaucoup de temps à s'apprivoiser
Petite
coccinelle, entre mes doigts tu joues la morte. Ici tu ne crains
rien. Vois, je te dépose entre les feuilles toujours vertes de cette
plante, miraculée elle aussi, sauvée in extremis de la décharge
municipale.
Lundi 30 janvier 2012
Je
ne retrouve plus ma coccinelle. Bien planquée derrière une feuille
ou dans la terre de ma plante, elle attend patiemment un signal du
soleil.
Les
jours inarticulés de l'hiver égrainent leur monotone rigueur, mais
renoncent pour l'instant à plonger dans le grand froid. La terre se
réchauffe et les pauvres bourgeons ne savent plus que faire. Dans le
méristème, une nouvelle génération de cellules s'impatiente trop
tôt.
Chaque
jour, nous louons les progrès de la science, tout en ignorant les
nombreux signaux d'alerte qu'elle nous prodigue. Droit devant
matelot, fonce dans le récif, pour que, jusqu'au dernier instant, la
croisière s'amuse.
J'en
appelle au poète; dès
aujourd'hui
ami,
remet
tes
mots
sur
l'établi
et façonne
pour
nous
la
rime
mordorée.
Le
murmure
azuré
des
secrètes
saisons, au cœur des
hommes, chantera la raison. Et l'hiver craquera pour des guirlandes
de givre.
J’ai reconnu le ciel profond de ton visage Des boucles sur ton front comme des goélands Par le vent chahutées jouaient au cerf-volant A l’horizon de toi de marins paysages Rien qu’à te contempler j’ai fait bateau semblant
Pour
que de l’Eden promis ils te rejettent à ces mortes-eaux et
à ses terribles acides ?
Bois
flotté dérivant aux écumes noir-sang du bleu liquide…
Ôcruelles
ratures d’un rouge destin !
Ho,
linotte falote ?
Qu’attends-tu
là de ces prières idiotes
Qui
de ta pauvre paillotte montent et tournent et retournent à la morne
flotte ?
Sons
sans fonds se dispersant aux échos du vent et des mouettes, loin, si
loin des vertes côtes …
Ôstupide
créature d’un rouge destin !
Ohé,
écrivaine à la peine !
Qui
donc es-tu pour jouer à la Reine
Et
croire ainsi à toutes ces choses vaines ?
Une
goutte à la mer, océan de mots creux et de lames sans sirène…
Ôfalote
césure d’un rouge destin !
Oups,
rêveuse sans gloire…
Qui
diable pourrait ici vibrer à tes antiques histoires,
Tant
de sombres verbiages pour si peu de victoires ?
Petits
instantanés de vie à fleur de mots et de peau –écorchée
la peau qui 's’en-taira' au sans-espoir…
Ôpeine
vive d’un rouge destin !
Ouhla
vilaine !
Qui
donc est-elle pour oser ainsi quelques nouveaux thèmes ?
Une
ligne coupée aux pointillés des ‘Je t’aime’
Et
quelques chapitres sans rime ni raison voués au seul et
grand anathème…
Ôrêveuse
anonyme d’un rouge destin !
Ohcoquine
mesquine !
Qu’attends-tu
donc de ces phrases sanguines
Qui
de tes rages intestines montent et tournent et retournent au lit des
clandestines ?
Traits
sans esprit coulant en noires suées au sillon de ta plume-mine…
Ôvile
haine d’un rouge destin !
Ômon
cœur emporté !
Que
t’ai-je donc fait pour que toujours tu veuilles t’envoler ;
Pour
que du noble silence tu prétendes sans trêve troubler le repos
guerrier ?
Main
fuyante ou mains pleines qui s’agitent et s’inventent
‘d’ailleurs’
au grain du papier :
Utopia,
Babylone, Atlantide -ou quelques iles mystérieuses
où il ferait bon s’aimer !
Ômesquine
magie d’un rouge destin !
Ôme
taire à…
-
Ho !
Hé …
Hein ?
Bon !
-
… ???
-
Si tu veux te taire, fais-le ; mais merde, fais-le en silence !
Parce
que ras-le-bol de tes jérémiades…
En
un mot comme en cent : la ferme, tu nous fais chi-er !
C’est
vrai, ça : on a beau être des Dieux… A votre image, ou
l’inverse ?
Tu
vois, à force de t’entendre chialer, on ne sait plus même où on
en est –c’est tout dire!
-
Mais qui…que… ?
-
Ben quoi ?
Qu’est-ce
que tu croyais ?
T
u nous invoques, on te répond, pauvre pomme !
Et
pas tout droit tombée du Jardin des Hespérides, la pomme,
crois-moi !
-
Mais…
-
Mais rien du tout !
«Madame»
se tait en gueulant, «Madame» rit en pleurant…
«Madame»
a tout d’un crapaud sur le dos, oui : qui gesticule à nous
gonfler les …
Enfin
bref -et quand je dis «bref», c’est tout ce qu’on te
demande!
-
Et si… ?
- Et
si…
Et
si…
Si
tu continues, ça va saigner comme au temps de nos chers Atrides,
point final !
Jacqueline
Wautier,
Tous
droits réservés – ce texte, comme tous sur le blog de l'auteure, est protégé par les
règles et droits de la propriété intellectuelle.
Mais
je rends à «Tippi» ce qui est à «Tippi Rod» : ce texte
est né d’un sujet qu’elle propose en défi(Ô –
Une
interjection qui ouvre toutes les portes de vos exclamations !
En 1200 mots maximum ! aux
auteurs d’Ipagination (dont je ne suis plus, rappelons-le !).
Reste que son sujet a éveillé cette idée, et que je la salue
amicalement sur nos blogs respectifs !