Le mot du jour

Qui suis-je?


LA VOIX DE L'ÉCHO

POUR LE PLAISIR DE TOUS: AUTEURS, LECTEURS, AUDITEURS...

dimanche 13 juillet 2014

JAVA - « 176 EN NOIR ET BLANC » PARTITION 4 - QUATRE MAINS ANNA LOGON ET JAVA

MISE EN VOIX JAVA
sur Bernard Hermann le prélude de "Psychose" le film d'Alfred Hitchkock

Un piano de concert possède 52 touches blanches, 36 noires
À quatre mains, cela fait 176 petites notes qui s’entremêlent...

Tour à tour, les plumes d’Anna et Java se croisent
et en canon se répondent,
Voici leurs partitions...




CLIQUER SUR CETTE PARTITION







     Les notes de paix semblent un instant s’accrocher aux corniches de plâtre rêvant peut être de retarder ce qui va venir. Mais comme pour accéder à la supplique du virtuose, le second piano attaque sur un adagietto. Le rythme lent, le son clair et les vibrations régulières produites par les cordes semblent tomber en cascades du plafond peint et de la verrière éclairée de volutes lumineuses. Sur le clavier la main gauche semble se promener sur les touches blanches qu’elle avait ignorées jusque-là. Les mouvements des doigts sont presque imperceptibles. Loin de la frénésie qui les agitait tout à l’heure, les mains ne fouillent plus, elles cherchent par petits bonds. Les sonorités guerrières ont disparues, pourtant l’interprète ne cherche pas à faire amende honorable devant la grandeur de son prédécesseur, il décompose son thème comme une explication de texte. Le piano est polyphonique, il le démontre. Il est joie et tristesse, douceur et violence, la fougue impétueuse de la jeunesse et la sagesse de l’âge.  Un glissando, la main couvre l’ensemble des notes d’un  seul trait. On se dit que c’est fini, qu’il va laisser la place, déjà les regards se tournent vers l’Autre, on attend un adagio…



               Il ne viendra pas ; ou pas tout de suite. A peine la dernière note du glissando jouée, les deux mains reprennent possession du clavier pour une ouverture avec un accord renversé de quinte augmentée suivi par un ostinato qui inlassablement, répète les mêmes accords dans une dissonance étudiée. Au final c’est une orchestration lancinante et inquiétante qui prend toute la place pendant quelques deux minutes plongeant un auditoire en pleine confusion dans une sorte de transe hypnotique. Une angoisse harmonique sort du Steinway, s’installe… Et quand la dernière note arrive sans préambule, c’est comme un couteau de cuisine déchirant un rideau de bain. Comme tout à l’heure le visage se relève, doucement, mais il ne sourit plus comme s’il avait lui aussi de mal à se dégager de la gangue anxiogène qui s’était installée. Comme si, quoi que l’on fasse on n’échappe pas à ses démons. Quelques personnes se sont levées et se dirigent déjà vers les couloirs sombres menant à la sortie, ce sont les seuls bruits.







Texte protégé et déposé
sur le site iPagination



2 commentaires:

  1. BRRRRR ! Voix et Musique m'ont glacé le dos ! Merci à Java pour cet échange - Merci à toi Tippi d'avoir éclairé notre scène. ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci à vous deux, Anna et Java ! Superbe idée et superbement mis en place ! Bravissimo ! Un réel plaisir.

      Supprimer