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mardi 9 décembre 2014

MARCEL FAURE - 0171 à 0175 de La danse des jours et des mots


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Samedi 10 mars 2012 

J'espère me tromper
Sur la mort qui s'approche
Sur l'ignominie des hommes
Sur la tempête annoncée
Sur l'avidité de mon voisin
Sur l'ombre qui rôde

En fait, j'espère me tromper sur beaucoup de choses, mais certainement pas sur l'espoir gonflé de promesses bourgeonnantes. Regarder toutes ces convulsions qui tordent la planète, comme le soc d'une charrue labourant le sol, pour la prochaine moisson.
Et toute la flottille des oiseaux qui s'abat sur la terre neuve et fraîche. Déjà, dans les branches, la prochaine couvaison prête à éclore. Indolence des épouvantails. Au loin, le retour des colombes. Et danse la tribu joyeuse des enfants. Vite, je remise mes lamentations. Adieu les jours flasques.



Dimanche 11 mars 2012 

Est-ce une maladie ? Je suis souvent saisi de ce glissement progressif de l'ombre vers la lumière. Briser une à une toutes mes entraves. Éviter les pentes savonneuses, les remous qui brouillent mes sentiments et marcher à visage découvert.
Je ne suis attendu nulle part. Ma peau frissonne. Mes pores s'ouvrent. Mes bras se ramifient. Un frémissement et je suis dans ce courant ténu qui fleurit mon âme. Hors de moi-même, je n'entends plus rien.
Les murs de mon bureau s'effondrent. Je suis là-bas dans le sillage de l'alouette à écouter son chant.



Lundi 12 mars 2012 

À ce stade de mon journal, comment éviter de citer Baudelaire:
" - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"



Mardi 13 mars 2012 

L'intensité des jours me poursuit. J'entends par là, la densité de la vie, ce flux impétueux qui palpite dans mes chairs. Mélodie des bruits quotidiens qui flottent en surface. Et lorsque ce bonheur de vivre devient trop intense, je lâche des mots comme on lâche du lest.
Cette volupté existentielle, sans cesse confrontée aux soubresauts de l'extérieur, pourtant jamais ne se dément, comme une île épargnée au centre d'un tsunami. Sont-ce mes délires qui me protègent ainsi ? Ou d'être si souvent invisible au milieu d'un groupe.
Dehors, les feuillus rêvent encore de l'aube, un rêve que viendra briser la hausse des températures et l'allongement des jours. Dans nos douillets conforts occidentaux, nous commandons à la lumière comme à la chaleur. J'ai besoin de cette régularité où je me confine, comme j'ai besoin de l'exubérance et des extrêmes.
Je me sens tortueusement simple, toujours bouleversé par le silence et l'immobilité. Je savoure l'instant suspendu comme un délice d'éternité et de paradis.



Mercredi 14 mars 2012 

En abandonnant l'essentiel, dès que j'ouvre la porte, je suis dans un labyrinthe. Alors, toutes mes hésitations m'assaillent. Faire un pas, mais quel pied avancer en premier ! Quelle direction, à droite, à gauche, tout droit ! Toute énergie m'a abandonné.
Alors il ne me reste plus qu'à mettre un couvercle sur les idées qui bouillonnent, avec un poids dessus, très lourd le poids. Hermétiquement sous contrôle, je suis "un" dans la foule, si tant est que l'on puisse être "un" dans une foule.
Mais j'ai les yeux en ordre de bataille, une fournaise en mouvement doublée d'une caméra de surveillance. J'ai mal de m'exorbiter ainsi. Ne craignez rien pour vos secrets intimes. Je ne recherche que votre beauté secrète, celle-là même dont vous ignorez parfois l'existence. Et je m'en délecte comme d'une œuvre d'art.
Oui, brinquebalant, ridé, souffreteux ou flambant neuf, vous êtes une œuvre d'art.






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