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mardi 3 mars 2015

MARCEL FAURE - 0211 à 0215 de La danse des jours et des mots







Jeudi 19 avril 2012 

Je balaye encore les fleurs desséchées du mimosa. Elles se sont insinuées partout. Elles croisent sur la carpette quelques feuilles de buis, souvenir des pentes du château de Crussol. Lloydia en avait cueilli quelques brins pour montrer aux poussinettes qui ne comprenaient rien à ce Dimanche des rameaux d'une religion qui n'est pas la leur.
Mais ce Dimanche, déjà trop lointain, n'était plus dans leurs préoccupations. Toujours dans l'instant, les enfants écrivent leur vie au jour le jour. Et nous, adultes responsables, toujours à vouloir expliquer, projeter et pousser vers le futur, l'innocence qui ne demande rien ou presque.
- Tu pourrais me donner un bonbon s'il te plait.



Vendredi 20 avril 2012 

Dans quel tombeau sont enterrés les mots éphémères, ceux que la langue prononce juste pour se prouver que nous sommes vivants. Les mots de pacotille, rutilants comme un bijou en toc, ou discrets, à peine audibles, s'en vont par la fenêtre de la bouche, vers un destin obscur.
Comme nous, matière informe, décomposés, recomposés, ils nourriront plus tard la ferveur d'un poète qui les mettra en scène pour notre grand plaisir.
Ce n'était qu'un mot fat le voici gentilhomme à croiser le fer du vers et de la rime.



Samedi 21 avril 2012 

La rosée s'évapore et je ne sais rien d'elle. Qu'a-t-elle récolté au creux de l'alchémille, ou qu'a-t-elle apporté de si précieux ? Nul ne pourra jamais faire de l'argent avec ce diamant brut, si délicatement exposé au creux du limbe. Et c'est tant mieux.
Elle s'en retourne au nuage dans un murmure, comme si, à mon oreille ... mais je n'ai rien compris.



Dimanche 22 avril 2012 

Que devient notre mémoire lorsque nous disparaissons. Pour certains le témoignage d'une maison, d'un pont, quelques toiles sauvegardées dans un musée, un manuscrit dans une bibliothèque mais pour la plupart d'entre nous juste un transfert de quelques évènements dans la mémoire de nos proches, voilà ce qu'il reste de nous.
Dans chaque goutte d'eau la mémoire de ce qu'elle a vécu. Alors chaque fois que nous avons pris la pluie, joué avec la vague, passé sous la douche, un peu de notre vie s'en est allé rejoindre la mémoire collective. Notre stèle immense et belle de vert et de bleu, herbes et océans, partout la nature parle de nous.



Lundi 23 avril 2012 

Sans cesse rassemblés dans l'œuvre collective, nous cherchons cependant à nous différencier, à être uniques. C'est notre méthode pour apporter chacun une petite touche à ce fabuleux tableau. Retouche infime qui sublime le chant sans fin de la vie ... Et recouvrir le sang qui éclabousse les marges.
Rien n'est jamais achevé.
















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