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vendredi 15 août 2014

AUBREE - HABIA UNA VEZ.



MISE EN VOIX LOUYSE LARIE





(isla rural.com)






Había una vez. 



(rêvons un peu)

Il était une fois une princesse nommée Gara amoureuse d’un prince qu’on appelait Jonay. Ils vivaient éloignés l’un de l’autre car chacun habitait une île différente au large des côtes marocaines. Et cette séparation les chagrinait fort. Un jour, le fils du roi fabriqua un radeau de fortune fait de peaux de chèvres pour aller retrouver sa belle. Il vogua ainsi sur une dizaine de lieues et rejoignit sa dulcinée, la belle Gara. Mais leurs parents respectifs n’approuvaient pas cette union. Et, prenant pour un mauvais présage les fumerolles du volcan, ils condamnèrent et pourchassèrent les malheureux amants. Gara et Jonay s’enfuirent au plus vite et trouvèrent refuge sur la plus haute montagne de l’île. Pourtant leurs poursuivants les y retrouvèrent bientôt. Se voyant alors acculés au bord du ravin, ils taillèrent aux deux bouts une fine branche de laurier. Ensuite, ils pointèrent cette lance, ensemble, sur chacun des leurs deux cœurs. Puis, ils s’enlacèrent en une dernière étreinte ; la lance les transperça et les unit à jamais.

Ainsi naquit la légende de Garajonay et ainsi fut nommé ce lieu, fusion de leurs deux âmes.

Sur cet archipel au nom d’oiseau, leur amour éternel perdure dans la douceur du climat. Et en ce paradis naturel, où règne sereinement le végétal, domine une ancestrale forêt de laurier. Tout ici apaise les âmes tourmentées dans une profusion de verts d’une infinie déclinaison. La nature luxuriante offre, encore  et sans compter, les richesses d’un passé ailleurs révolu. La laurisilva vit, depuis la nuit des temps, dans chaque branche tortueuse, dans chaque brin de mousse charnue et dans chaque feuille vibrante de chlorophylle. La végétation baigne dans une chaleur tempérée d’humidité au gré du climat subtropical. Goutte à goutte, la vie essentielle se répand sur l’exubérance verte. Chaque perle d’eau cristalline reflète alors en milliers d’éclats la splendeur solaire et en diffuse la lumière nourricière.

Au cœur de cet Eden primaire, bruit la musique originelle du Monde. Le tendre chant des oiseaux répond en écho aux murmures du vent. Les mélodies roucoulent une impérissable chanson d’amour en vocalises séraphiques. Les notes joyeuses ou passionnées se posent délicatement sur les portées de pluie. Et la douceur de l’air plane sur les ailes d’un malicieux zéphyr caressant la végétation. Au moindre frémissement, le cœur de la forêt palpite à l’unisson.

Dans l’air transcendé, flottent les enivrants parfums d’une profusion de fleurs parées de mille couleurs. Les odeurs fortes d’humus se font entêtantes et imprègnent les lieux d’une note plus puissante. Le bois et la mousse se conjuguent intimement et se distillent en fragrances sylvestres et envoutantes. Ici, tout rappelle la suprématie généreuse et bienveillante de la Nature jusque dans la plus fine particule odorante.

En ce jardin primordial, survivance de l’ère tertiaire, nul ne serait surpris de découvrir l’Arbre de Vie évoqué dans la Genèse. Nul ne serait étonné, non plus, de croiser, au détour d’un sentier, un joyeux lutin assis sur une souche d’arbre. Et, si par hasard, les volutes d’un voile diaphane apparaissaient derrière un tronc, nul ne douterait d’avoir aperçu la danse gracieuse d’une fée.  Sous la canopée, le majestueux élan des arbres engendre et préserve un monde enchanteur de sérénité. Le spirituel le dispute alors au magique lorsqu’une mer de nuages ouatée enveloppe subrepticement toute chose.

Dans une merveilleuse alchimie, elfes et ondines s’enlacent et se mêlent sur une chorégraphie d’Hélios. Subtil mélange et complétude de Dame Nature, l’eau hyaline se transforme en vapeur et en énigmatiques exhalaisons. À Garajonay, la Terre et le Ciel se donnent alors l’un à l’autre sur une couche de brume éthérée. Etroitement liés et indissociables,  ils réinventent, à chaque fois, l’harmonie parfaite et recréent l’éternel instant de tous les possibles.

Il était une fois un prince et une princesse unis à jamais

dans le jardin d’Eden…





Texte protégé et déposé


où Aubrée vous propose une nouvelle vidéo

pour illustrer son histoire.

Allez-voir !

8 commentaires:

  1. Une très agréable surprise que cet accent délicieusement chantant sur un texte aux consonances espagnoles. Merci beaucoup Louyse de cette belle lecture. Je suis enchantée. Aubrée

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    1. Tout le plaisir fut pour moi, chère Aubree de mettre à contribution mes acolytes "si galantes", comme le fredonne si joliment notre Tippi ; je suis ravie que cela te plaise...

      Ton texte est si délicieux que le soleil s'est invité de lui-même !

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  2. Aubrée mise en valeur par l'accent de Louyse

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    1. Tout à fait, une vraie surprise très agréable. Merci Java d'être passé dans mon paradis terrestre. Aubrée

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    2. Merci beaucoup cher Java pour ton joli passage, fort encourageant !

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  3. Quelle jolie légende et l'accent de Louyse y ajoute encore du relief et un joli parfum.
    Merci Aubree, Louyse et Tippi

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    1. Merci à toi de ton passage, Evelyne, et de ton gentil commentaire. C'est toujours un plaisir de partager mes mots et un autre aussi d'entendre Louyse me lire sur une adorable initiative de Tippi.

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  4. Encore un récit que je découvre seulement ! Il résonne en moi comme un écho, cet endroit luxuriant, j'aime à penser que là est notre Cigale, elle y a toute sa place. Merciiii Tippi ! ça fait tellement de bien d'entendre notre Louyse !

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