Le mot du jour

Qui suis-je?


LA VOIX DE L'ÉCHO

POUR LE PLAISIR DE TOUS: AUTEURS, LECTEURS, AUDITEURS...
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dimanche 3 mai 2015

MATHIEU JAEGERT - BLANC-BEC AU BEC JAUNE











Blanc-bec au bec jaune






La formule usuelle consacre le goéland argenté comme apte au vol. Grand opportuniste, il est avant tout cleptomane patenté tenté par le repas des autres. Une fois sucré à la faveur d’un bon bec crochu, il a la saveur d’un bonbec goûtu. Bien sûr, d’argent il n’a cure, mis à l’abri des galères pécuniaires après avoir chapardé de haute lutte ce qualificatif patronymique le différenciant du goéland moyen. Il se consacre désormais à des activités bien plus palpitantes, s’adonnant à la tuerie en bande désorganisée, c’est-à-dire souvent seul. Toujours dans l’optique d’assouvir un appétit sans limite. Si de par sa seule condition de volatile il mange comme un oiseau, en réalité, il se goinfre.



A l’exact opposé des berger-honnêtes et des sternes qu’il consterne, le goéland se veut fourbe. De ses cris stridents et de son manège menaçant, il terrorise ses congénères depuis les côtes jusqu’à leurs côtes dodues. Une symphonie en ré-miges, du sol aux falaises dominant la mer. En ville, il a ses têtes de turc. La tourterelle, d’abord, turque à son grand désarroi. Et le pigeon ramier. Sans se soucier du danger, celui-ci picore et siffle quand l’autre pérore et persifle. Au moment de croiser le regard du blanc-bec au bec jaune, il est trop tard. Le goéland ne laisse palombe d’un doute sur ses intentions, il est de mauvaise plume. Lui qui se montre si prompt à prendre la mouche, ne peut se contenter d’un insecte. Deux ovipares se font face mais un seul y reste. Bien décidé à voler dans les plumes du pigeon, il réinvente les expressions. Au premier rang desquelles, clouer le bec. Il plante le sien dans le cou de sa proie comme un bricoleur du dimanche planterait un clou avec l’énervement de celui qui découvre que c’est lundi. Au second rang, prendre sous son aile. Lui fait tout le contraire de protéger, achevant les hostilités sous ses deux ailes, ses pattes palmées et son bec. L’attaque imparable ne dure pas, le combat est inégal et la résistance à l’offensive bec et ongle, vaine. Le supplice de la palombe prend fin au bout de quelques minutes seulement, trop longues sans doute pour la victime.



Cette scène se reproduit sous mes yeux régulièrement. De mon canapé, ne pourrais-je pas être accusé de non-assistance à espèce en danger ? Ce matin encore, un malheureux pigeon, passé de ramier à corps vidé, a fini par disparaître sous les coups d’un goéland de passage.



Je ne pouvais pas le louper.



Je ne devais pas.


J’ai ouvert ma fenêtre et crié des noms d’oiseau.

Il s’en contrefichait comme de sa dernière paire de chaussettes.

Normal, il est oiseau. Et en plus, il ne porte pas de chaussettes !



Tous droits réservés

Texte à retrouver en cliquant sur le goéland !







Et puis si cela vous dit un petit tour dans le cinéma des années 70 !



dimanche 22 février 2015

MATHIEU JAEGERT - BOÎTE AUX LETTRES SE LIVRANT AVEC ADRESSE







Boîte aux lettres se livrant avec adresse


Ma boîte aux lettres prit la parole. Je commençais d’ailleurs à croire que cet acte si banal de la vie d’un récipient postal ne se produirait plus. Ce n’est pas faute de l’avoir incitée pourtant. Si des millions de modèles avaient convaincu nombre de réticents à travers le monde que l’expression orale des boîtes aux lettres devait rentrer dans les mœurs, parler à la sienne restait mal vu. Nous, on adoptait la posture inverse. Quand elle barguignait, moi, je ne ménageais pas mes efforts, tantôt taquin, parfois sur le ton de la confidence. Je lui parlais sans cesse en misant sur le facteur chance, n’en déplaise à mon postier habituel. Le déclic se produisit brutalement, et je ne fus pas déçu.


Elle avait tellement reçu qu’elle envoya du lourd et mit le paquet. Habituée à être livrée, elle se livra sans retenue mais avec finesse. Faut dire qu’elle possède une adresse unique en son genre. Elle disserta de tout ce qu’on lui avait remis et de tous ceux qu’elle ne remettait pas. Son timbre de voix lui ressemblait. Une fois sur les rails, il fut impossible de la stopper, elle fila bon train en experte des correspondances. J’essayai bien d’interrompre sa logorrhée, mais l’entreprise s’avéra inutile, elle ne releva pas. Elle aurait pu m’expédier mais elle s’en tamponnait. Pour une fois qu’elle avait décidé seule de l’ouvrir, rien ni personne ne pouvait contrecarrer son plan. Elle qui était restée boîte bée si longtemps, fidèle à son poste, et au moins autant à sa poste, elle m’en boucha un coin à vouloir mettre les points sur les plis. Sa parole ne s’en trouva que plus libre, affranchie de toutes convenances et codes postaux. Je souris intérieurement. Les derniers sceptiques rentreraient dans le rang illico. Et à tous ceux qui s’étonneraient encore que ces objets puissent parler, je répliquerais :



« Une boîte aux lettres sans voie, ça ne se trouve pas ! »




Tous droits réservés

Texte à retrouver en cliquant sur cette image
à l'adresse de notre Bandit postal fort recommandé !

Arinsal_Boites_a_lettres




jeudi 8 janvier 2015

JEUDI NOIR JEUDI ESPOIR - Au lendemain du 7 janvier 2015


BANDE AUDIO D'INTRODUCTION ICI


Il sont très nombreux les messages qui m'ont touchée en ce lendemain du 7 Janvier 2015

Mais particulièrement ceux-ci...

CLIQUER SUR LES LIENS EN BLEU OU VERT





Cette palette "Silence noir" de EmeckaMK qui exprime exactement ce que nous sommes très nombreux à avoir ressenti et ce moment d'horreur, figé à jamais dans nos mémoires

Veuillez cliquer sur l'image pour lire le poème associé


Silence noir- propriété EmeckaMK



Et cette citation de Mathieu Jaegert dès hier:

La plume, le crayon, la création, l'expression : larme absolue aujourd'hui, l'arme absolue demain



Enfin ces deux mots présidentiels

RASSEMBLONS-NOUS

qui quelques soient nos opinions politiques me donnent espoir, en ce jeudi si noir...




Voici pour terminer en donnant la parole aux dessins, le lien de 

L'hommage des dessinateurs à Charlie








































Douze bougies pensées...



Même si elles ne correspondent pas à l'humour si regretté, j'y exprime tout mon respect pour tous ces Hommes  garants de notre Liberté








Cinq bougies encore...



    

Profond Respect et recueillement...

Sincères condoléances à toutes les familles si injustement touchées et privées des leurs, de manière si cruelle et si abjecte. 

Pensées et soutien également aux personnes blessées et traumatisées.


Le nom de ces dix-sept victimes:

Stéphane Charbonnier alias Charb, Cabu, George Wolinski ,Tignous et Honoré. L'économiste Bernard Maris. Mais aussi un correcteur, Mustapha Ourrad, ainsi que deux autres collaborateurs : Elsa Cayat et Frédéric Boisseau. Invité de la rédaction de Charlie Hebdo, Michel Renaud a également été abattu. Ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand. Deux policiers ont également trouvé la mort à Charlie. Franck Brinsolaro du service de protection des personnalités, affecté à la protection de Charb, et Ahmed Merabet., rattaché au commissariat du 11e arrondissement. TUES MERCREDI

Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de Montrouge, âgée de 26 ans, tuée alors qu'elle était en patrouille. TUEE JEUDI

Yoav Hattab, Philippe Braham, Yohan Cohen, François-Michel Saada ont péri porte de Vincennes quand Coulibaly a pris d'assaut l'Hyper Casher.TUES VENDREDI.



Frédéric, Cabu, Charb, Ahmed, Elsa, Clarissa, Yohav, Philippe... Les 17 victimes des attentats

Cliquez sur l'image pour découvrir l'article de L'OBS et découvrir un peu de chacun...







*Un bel écho, cette coïncidence de prénom, à tous les messages d'Elsa Saint Hilaire partagés généreusement et sans relâche depuis hier sur cette tragédie qui "assassine" nos valeurs communes. (Merci à elle d'avoir accepté en signe de soutien de ne pas publier les carnets secrets ce jeudi.)





vendredi 24 octobre 2014

MATHIEU JAEGERT



Mathieu l'orfèvre des jeux de mots, chacun ciselé comme des bijoux 


















"Le bandit littéraire que je suis ne pouvait qu’accepter l’invitation de Tippi, autrement dit l’appel du Tippied à venir déposer mes mots sur ce blog. Un projet tout à la fois original et utile qui rejoint ma conception de l’écriture consistant à réserver une place de choix aux sonorités. Nul doute que mes écrits, souvent à tendance humoristique, y seront bien accueillis et mis en valeur par la voix de Tippi."



RETROUVEZ LES TEXTES DE L’AUTEUR
 « ÉCRITS & MIS EN VOIX »  
CLASSÉS DANS L'ÉCHOTHÉQUE
AU FUR ET À MESURE DE LEUR PUBLICATION SUR CE BLOG

AIDEZ-VOUS ÉGALEMENT DES LIBELLÉS À DROITE DE LA PAGE










jeudi 2 octobre 2014

IL ÉTAIT DES VOIX DANS L'OUEST...DUOS EN ÉCHOS !


BANDE AUDIO DE L'INTRODUCTION ICI

ÉCHOS DE VOIX



Tippi lance un, deux, trois, quatre... défis !

Le bandit Mat réplique de haut vol à chaque fois aussi vite que son ombre


Ils ont vu le jour chacun un deux octobre (mais pas le même ! L'un pourrait descendre l'autre, euh non "descendre de l'autre", pardon !)

Voici une partie de leur histoire commune

En duos d'amitiés littéraires

Assistés de leurs partenaires "en plumes et en voix" !

Planquez le goudron !


ET SURTOUT CLIQUEZ SUR CHAQUE IMAGE, ELLES CACHENT TOUTES QUELQUE CHOSE 






Lancement des défis d'été !
(les origines de LA VOIX DE L'ÉCHO)






Louyse Larie, Mathieu LaManna
                                    
Java, Tippi
                                      











 
                   


Mais qui a surnommé Mathieu, le bandit littéraire ? 
  Liliane Collignon et Elsa Saint Hilaire vont vous éclairer !     


                                                

                   Le bandit est DALTONIEN, le saviez-vous ? Naïade le dit en couleur !








Glissez une oreille sur l'iPaginaSon
Et entendez Christian Carpentier 










Puis un œil dans l'antre du bandit !
Mathieu Jaegert vous y accueille









Ben cliquez, vous verrez bien !

 Duos littéraires avec Mathieu Jaegert - LES BONUS de TippiRod Votre Echo





Vos "j'aime" et vos partages seront autant de bougies pour nos anniversaires.
 Sachez qu'à nous deux, nous ne sommes pas très loin des 100 ans !






REDÉCOUVREZ LES MUSIQUES DE FILM :
LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND
Il ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST




INFO DERNIÈRE MINUTE



mercredi 1 octobre 2014

MATHIEU JAEGERT - PREMIÈRE AG HAUTE EN COULEUR




MISE EN VOIX NAÏADE



Sujet d'atelier proposé par Tippi : 



"Association"


Quels 1200 mots maximum allez-vous associer à ce nom commun ?





La réunion avec Naïade !
(montage avec avatar Naïade)


Première AG haute en couleur


Vincent avait décidé de répondre favorablement à l’invitation. Il n’était ni coutumier ni particulièrement friand de ce genre de grand-messe, mais celle-ci était prometteuse. Une certaine excitation l’avait même envahi en milieu de journée alors que l’Assemblée Générale avait lieu à 18 heures. A une heure du début, il n’était pas prêt et devenait fébrile.



Il s’était jusque-là abstenu de fréquenter les associations aussi nobles que soient les causes qu’elles défendaient. Ce n’était pas faute d’avoir été sollicité tous azimuts. Il avait cependant un avis ferme sur les limites du bénévolat et souriait à l’évocation de l’empilement des structures, formant des associations d’associations, des fédérations unies en confédérations, ou des sections locales regroupées en unités nationales, sortes d’amalgames nébuleux. Tout était prétexte à association, puis à réunions, assemblées, colloques et autres rendez-vous tous placés sous la bannière de la convivialité. Ah elle avait bon dos, la bannière, mais à force de servir, elle allait finir délavée. Tout y passait donc, de l’amicale des sapeurs-pompiers aux parents d’élèves jusqu’aux anciens des grandes écoles qui, eux, se retrouvaient plus dans un annuaire d’anciens qu’autour d’un verre. Il y avait même ce club des amis du Président déchu, avec ses ateliers belote et scrabble des plus développés. C’était absurde, pensait Vincent.



Mais cette fois, l’Association sortait du lot. La première Assemblée Générale était sur le point de réunir des personnes présentant des gènes similaires, leur faisant porter le même regard sur le monde. Elle ne ressemblera en rien aux autres et sera organisée, selon une formule consacrée, « par allèles croisés ». Cependant, le temps passait et Vincent ne savait toujours pas comment s’habiller. Il ne voulait surtout pas faire mauvaise impression. L’association des daltoniens reconnus et assumés allait voir le jour et il avait été convié solennellement. Initier l’aventure était exaltant, grisant même. Il figurait parmi les précurseurs. Quand il en parlera à Huckminz, son vieux pote dont il moquait l’initiative de Guide Universel des Journées Mondiales et Internationales*, avec ses inspecteurs émérites, celui-ci n’en reviendra pas ! D’ailleurs, on lui avait demandé de plancher sur des initiatives à inscrire aux statuts de l’association. Son idée lumineuse consistait à créer la Journée Mondiale du Daltonisme, en partenariat avec l’illustre institution de son ami.



Choisir ses vêtements, donc, quel casse-tête ! Vincent avait consulté Véro, son épouse :



- Chérie, qu’est-ce que tu penses de cette chemise bleue ?

- Elle est pas bleue !

- Ah bon ?

- Elle est violette !

- Oui, oh pour moi c’est pareil ! Alors, avec le pantalon, c’est bon ?

- T’en as pas d’autres ?

- De pantalon ?

- Non, de chemise !

- Ok je vois…Si, j’en ai d’autres mais je trouvais que celle-là faisait ressortir mes yeux verts !

- Tes yeux verts ?

- Quoi, ne me dis pas qu’ils sont pas verts !

- Attends, laisse-moi regarder…ah si, en effet, ils sont verts !

- Vingt-cinq ans de mariage et tu t’en étais jamais aperçu ?

- Oh oh oh, bien sûr que si mon amour, je plaisantais. Mais je comprends pas pourquoi tu veux faire ressortir tes yeux, tu vas pas à un rendez-vous galant !



Vincent avait marmonné dans sa barbe en fonçant dans la chambre. Il en était ressorti dix minutes après, essoufflé et certain désormais d’arriver en retard. Il allait manquer l’ouverture, et ruminait intérieurement lorsqu’il avait rapidement salué sa femme. Son indécision sur le choix de la chemise allait lui coûter un quart d’heure.



Sur place, les débats allaient bon train. Son entrée avait été remarquée et il s’entendait déjà murmurer quelques paroles d’excuse. Deux choses l’avaient interrompu net dans ses explications. Il n’allait quand-même pas avouer à une trentaine de paires d’yeux daltoniens braqués sur lui la raison de son retard. Mais surtout, il venait de croiser le regard amusé de Huckminz, assis tout au fond de la salle, et au bord du fou rire.



* Voir ici, le premier texte d’une série consacrée à l’absurdité des Journées Mondiales.







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LILIANE COLLIGNON - On lui devait bien une Journée spéciale: Mathieu le bandit littéraire




MISE EN VOIX ELSA






Montage d'une photographie personnelle de   de Elsa (sa présentation sur VOTRE ECHO) 
avec l' avatar de Liliane et son bandit littéraire Mathieu sous le bras !





On lui devait bien une Journée spéciale: 

Mathieu le bandit littéraire




Il dit de lui « qu'il empile les mots » et qu'il manie L'Art de l'évitement lexical ; Il jongle avec eux, plus encore, il les démonte, les dissèque, les croque comme un observateur planté devant les décors offerts à sa sagacité en train de les dessiner ou de les peindre. Car Mathieu Jaegert est un homme du présent, du réel, du concret, un impressionniste sensible aux ambiances, aux régions et à leurs habitants ? des Cévennes à l'Alsace en passant par le Bretagne- il observe, écoute, commente.

On dit de lui qu'il est un bandit, non pas un bandit de grand chemin ! Un bandit littéraire celui de L'Alsace vue par un bandit dénué cette fois de mauvaise foi ! Il met le doigt ou la plume là où cela dérange, au plus près des hommes, tous semblables en apparence « Mais encore faudrait-il qu'ils se comprennent ! » Entre dialectes, tournures, accents, différentes spécialités culinaires et autant de mentalités, qu'y a-t-il de commun entre eux ? Je vous le donne en mille? 
Le Guide Universel des Journées Nationales, Internationales et Mondiales ! Des plus officielles aux plus farfelues « les Journées mondiales des zones humides, la Journée sans Facebook, côtoient la Journée Internationale pour Colmar, ville la plus sèche de France ! Une Journée Mondiale de l?Alsace ! Puisqu'ils créent déjà des Journées Mondiales pour tout et n?importe quoi, ils vont finir par créer la Journée Internationale des Journées Mondiales, la Sainte Patronne de ces fêtes. Une journée pour rien, où tu as le droit de célébrer que dalle, une journée sans engagement, sans mobile.»

Mathieu a l'art de réinventer les Journées extra ordinaires, toutes engendrant rivalités, jalousies et incompréhensions... une Journée mondiale de la lenteur, la Journée Internationale de la Corse, quitte à valider aussi la Journée mondiale de l'audition, la Journée mondiale du pied, la Journée mondiale de la procrastination : « Vingt ans que tu l'as créée et vingt ans qu'on ne parvient pas à la célébrer à force de la remettre au lendemain la veille du jour J. Cette année c'est le 25 mars et je ne veux pas qu'on se loupe, compris ! »

Mathieu a l'art de manipuler le bon peuple : Le rituel marié au festif évoque les Dyonisies, d'où l'aspect liturgique de ses dénonciations ! Il est un hérétique, l'auteur de ces textes ! Il pratique le culte du fils de Zeus qui, depuis l'antiquité, permet de créer des évènements singuliers pour la population soumise à la tyrannie ; ces jours-là, elle se solidarise et en oublie les outrances pour y noyer préoccupations, rivalités, aberrations !

Sans une véritable couleur locale, sans description de la gestuelle, sans tics d'expression, sans phrasé, sans rythme, sans la musique des mots -leur habillage et déshabillage et leur musique régionale-, sans métaphores, pas de représentativité de l'image, pas de style personnel ! Toute cette grâce allusive et efficace vous sera offerte si vous participez à cette journée nationale de l'art d'écrire de Mathieu tout en finesse et en sous-entendus !

Quand le narrateur, face à la toile muette de son réseau préféré, « croise le déchaînement de (tous) ces éléments, il s'interroge : « ne serait pas également la Journée internationale de la contrariété? » Une de plus parmi tant d'autres aussi inutiles que vaines et incohérentes!

Celle que nous lui offrons ne restera pas vaine, grâce à vous lecteurs, elle peut devenir le signe de la consécration qu'il a tant réclamée, avec toujours des mots d'excuses, sollicitant ses amis et leur vote, alors pourquoi le contrarier ?



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;-)  Lilou, de ta petite fée !

MATHIEU JAEGERT - BLAISE, ROI DE L’ONOMATOPÉE












Sujet : Ô – Une interjection qui ouvre toutes les portes de vos exclamations !




BLAISE, ROI DE L’ONOMATOPÉE 


Alors que certains s’affichent blasés et revenus de tout, ne s’étonnant plus de rien, Blaise se complaît dans l’exclamation perpétuelle qu’il entretient avec ardeur et contingents d’interjections. Il n’en revient jamais ! Là où d’aucuns s’enthousiasment d’un rien, lui s’émerveille de tout, ce qui, à bien y regarder, revient au même. Bien sûr, l’émerveillement regorge de nuances et de limites, muant parfois en agacement et bien d’autres sentiments, mais quelle que soit la forme de l’exclamation, le garçon tient avant tout à l’exprimer. Blaise met donc un point d’honneur à la faire connaître à coup d’expressions triées sur le volet. Il les sélectionne avec la minutie de l’orfèvre et la spontanéité d’un gamin de quatre ans. Ces petits mots ont la précision du garde suisse et la régularité du coucou du même pays, et pourtant, la filiation helvète de Blaise paraît douteuse. Passé maître en onomatopées, il érige leur usage au rang d’art, les distillant avec talent et à-propos. Il sait toujours où et quand donner du « fichtre ! », du « ah ! » ou du « tiens donc ! », les considérant tour à tour comme compléments, adjuvants, enjoliveurs d’attitudes ou embellisseurs de répliques. Devenus complices de chaque instant, ils soulignent, ponctuent, marquent. Une intention, une intensité ou une intonation. A tout bien considéré, Blaise ne sait rien faire d’autre que s’exclamer. C’est bien simple, il semble avoir banni l’interrogation de son répertoire. Sans qu’on sache vraiment pourquoi. Blaise ne questionne pas, il interpelle. En toutes circonstances. Il s’interpelle, aussi. De temps en temps.

Même énervé, il opte pour l’interjection la plus juste au moment le plus opportun. A la manière des villages, on lui a décerné des macarons. Le jeune homme arbore fièrement la distinction suprême dans la catégorie langage fleuri.

Evidemment, être adepte de l’exclamation ne comporte pas que des avantages. Les copains de Blaise ne le comprennent pas toujours. Faut reconnaître, c’est déstabilisant de dialoguer avec un type qui recourt constamment aux interjections. Alors, quand Luc découvre l’annonce sur Internet, son sang ne fait qu’un tour. Laissant échapper un « génial !» que Blaise n’aurait pas renié, il se précipite sur son téléphone :

« Salut Blaise, figure-toi qu’enfin tu vas pouvoir expliquer ta passion de l’exclamation. Un atelier d’écriture…

- Hein ?

- Un atelier d’écriture, je te dis, un défi autour de l’exclamation. L’occasion de nous éclairer, tu vois ?

- Oh !

- Non, tu te plantes, une seule lettre. Le sujet le précise bien : une seule  lettre !

- Ô, donc !

- Oui, ô !

- Ah !

- Tu te lances ?

- Banc-ôôô !




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MATHIEU JAEGERT - SANS FIORITURES




MISE EN VOIX JAVA






Nous nous aimions le temps d'une lecture

En dansant la "Javanu"!
(montage avec avatar Java)




Sans fioritures


(Version remaniée...)



Elle éparpillait à terre les fioritures encombrantes, tous ces appendices superficiels et superflus. Jetés au sol avec les excroissances inutiles. Les ornements de façade et les ajouts habituellement rassurants y passaient également. Ils venaient s'entasser sur le parquet. Ils s'amassaient, s'amoncelaient et s'agglutinaient sur leurs semblables priés de déguerpir un peu plus tôt. Elle me démontrait qu'elle n'avait pas besoin de tous ces attributs. Et moi je la regardais faire, à la fois inquiet et subjugué. C'était une démarche nouvelle pour moi. Je me demandais comment elle s'y prenait. Comment elle parvenait à s'en passer avec autant de détachement. Je ne m'en sentais pas capable. Ca avait l'air si simple pourtant. J'aimerais tellement apprendre. Elle s'en débarrassait un par un. Rien ne lui échappait et aucun des sanctionnés n?osait intervenir. La séparation s'effectuait en une danse fluide et indolore en apparence.

Ces restes, ces résidus, ces scories sémantiques et autres articulations grammaticales et lexicales venaient compléter la liste des rebuts.

J'en étais ébranlé, retourné, secoué.

Eux auraient pu protester. Déshabillés de la sorte, on aurait pu les croire orphelins. Cette mise à nu cependant ne semblait pas les déranger. Au contraire ! Ils avaient l'air plus léger, prêts à l'envol.

Elle m'a achevé quand j'ai aperçu les diamants bruts, enfin. La manière avait été subtile. J'étais resté concentré sur les artifices tombés sur le plancher alors qu'elle s'était appliquée à me dévoiler l'essentiel. Leur essence, leur quintessence. Le procédé avait été accompli avec aisance mais en maintenant une certaine cadence.

Je l'enviais. Je l'enviais car je la savais capable de poursuivre, et de travailler plus encore ces diamants éclatants. Ces mots épurés. Elle allait les ciseler et livrer une fulgurance, un texte riche et dense où l'important serait dit, laissant de côté les énumérations indélicates. Sans fioritures. Sans les fioritures dont j'encombrais bien souvent ma plume.

Finalement elle s'est arrêtée là. Elle s'est retournée vers moi en même temps qu'elle sortait délicatement de sa transe apaisante. Elle m'a regardée souriante et m'a transmis le relai.

« A toi de jouer, ceux-là, je te les offre ! »





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MATHIEU JAEGERT - CHER TOI




MISE EN VOIX MATHIEU LAMANNA




Un Mathieu peut en cacher un autre !





Cher toi,


Avant de me lancer dans l’exercice, j’ose espérer que le tutoiement ne te dérange pas. De toute façon, si le vouvoiement avait été de mise, j’aurais écrit « cher vous », mais c’est bien à toi que je veux parler, à toi seul. Vous n’a donc rien à faire ici ! En réalité, je n’éprouve pas l’envie de te parler, je dois m’y coller avec mes compères. On nous pousse à écrire sur toi, c’est l’intitulé ! Cette fois-ci, tu es le sujet et tu dois être ravi, toi que tes fonctions conduisent plus souvent à œuvrer comme complément. Pour me démarquer, j’ai décidé non seulement d’écrire sur toi, mais de t’écrire directement. Il fallait quand même que tu saches qu’on se soucie de toi ! Rien d’étonnant à ce que les autres auteurs, eux, relatent une histoire intime, tant tu incarnes la dynastie des pronoms personnels. Ils oublient sans doute que tu es avant tout singulier, unique et pluriel à la fois, ce qui te confère un statut à part. Tout le monde pense te connaître, mais tu verras que si chacun aura écrit sur toi, ce ne sera pas sur – ni sous – le même toi. C’est l’avantage de te présenter seul devant les auteurs, libéré des affres d’une consigne à rallonge. Quelques participants rechignent à parler de toi publiquement, arguant que ce n’est pas chose aisée. Bien au contraire, c’est si facile de cette façon, l’air de rien, histoire de brouiller les cartes !


J’avoue, si je n’ai pas hésité une seconde à prendre ma plume, je n’ai pas la moindre idée de ce que je souhaite te dire, et pourtant, je reste persuadé que tu ne t’en offusqueras pas, peu habitué que tu es à recevoir de tels honneurs. Disserter sur toi évite de parler de soi, d’eux, de nous ou de moi-même. Tu me suis ? Comment ? Tu es toi ? Ah ah, très drôle ! Oui, et moi, moi…Bref, qu’importe donc ce que j’ai à te dire, l’essentiel est de diluer tout égoïsme, et de s’intéresser parfois aux autres, à commencer par toi ! Il est d’ailleurs préférable de suivre cette philosophie pour t’appréhender au mieux sans se casser les dents sur le sujet. Et de toi à moi,  je t’aurais bien remplacé d’un mot réinventé pour l’occasion : toiser, c’est-à-dire se mesurer à toi, modestement.


En parlant d’humilité, je te prie de ne surtout pas me répondre car tu serais tenté de parler de moi !


Bien à toi.





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