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mercredi 6 mai 2015

LOUYSE LARIE - S'IL PLAÎT A MON AUTRE




MISE EN VOIX AUBRÉE



Photographie personnelle de Louyse Larie





S'il plaît à mon autre,


S'il plaît à mon autre,
Lui dessiner genèse
Et l'exhorter au tête-à-tête,
Nous lirons ensemble
Le bruissement du silence !


Fort empêtrée d'un quotidien
En rupture, me décidé-je
Renaissance, iriser dans ma pâture !
Méditation, j'espère apprivoiser,
Dut-elle me consentir faveur !
M'abreuver de délivrance en confession
Plutôt que tourments,
Noyer aux abois,
Je compte autant que l'infini se peut,
En chemin rencontrer Dieu !


Tandis que dualité
N'y trouvant à redire
Et l'esprit mutin clignant de l'œil au bréviaire,
L’intrigue du vertige, je sonde
Pour m'en aller trouver refuge
Où caresse du lendemain donne parole
À la galaxie réinventée !
Seul compagnon
D'un chemin de promesse
Me doit bercer demain !


Je ne sais du recueillement,
Si Démiurge
Ne s'invite davantage
Plus qu'il ne décline
Le prélude des arcanes !


J'aspire que retraite n'en souffre,
Que communion ne se trouble
Et que tempête ne souffle colère
Sur mon échiquier essentiel en sursaut !
Élaborer bien aise
Le rosaire chaotique
Sur chemin de foi
Et complice du mutisme de l'absence,
Je me sens enveloppée
D'un vent de dilection !


Sereine, je m'y baigne
Et magnifie l'instant
Où le temps s'affranchit de repentance,
Il me confère congé
Plus qu'il n'espère !


Quand bien même dédoublement
Viendrait à lever le voile,
L'Éden ne se livrerait point davantage !
J'assiste à l'éclosion de ma pensée,
Et j'arpente la croyance à huit clos !


Il me vient le dessein que je vous puisse
Épargner de l'errance de mon âme,
Habiller le repentir de la nuit
D'orfèvre qui me suit à la trace,
Entamer l'inventaire à requiem
Et qu'en cette introspection,
Précepte plutôt que mécompte,
N'encourage la misérable émigrante
À s'enticher de contrition
Sur le chemin de la rencontre avec soi !


La légende nous confie
Que dans les yeux de l'antre du mythe,
Il arrive que l'archange
Ne s'acquitte du chaos
Ou ne déclare forfait
Avant que péchés, l'on n'expie !
Cependant à défaut de l'élu patenté,
La route ne saurait s'hasarder
À offrir coursive de cristal
Au miséricordieux centaure !


Solitude en chamade,
Pendant que l'oraison,
Au regard de l'énigme,
Sonne le glas du caprice
De la rédemption.
Mais débitrice de l'inutile tarifé,
Autant que nous le pouvons cultiver,
Et porteuse d'une providence en besace,
N’attendez point, de bonne grâce,
Que j’outrage le firmament !


L'espérance allant son train
Et défi rapiécé de calice,
Puisse ma ferveur capricieuse
Oser vertueux sentier,
Afin que l'ondin ne me dénoue
Des cordages du supplice,
Pour chemin recoudre
De l'hypothèse d'un paradis
Pour vivre mieux

Les délices d'un monde guéri !



Texte protégé et déposé 
sur le site iPagination



dimanche 22 mars 2015

JAVA - PROSE OU POÉSIE - QUATRE MAINS CAT & JAVA - 6/6




MISE EN VOIX JAVA











Sixième partie Prose


Madame… Mais vous me faites sourire, Diable, me voilà bien attrapé. Dois-je monter en tribune, Madame, ou même sur un simple tonneau pour vous faire reconnaître comme l’une des nôtres.
Je rêvais, ma douce amie, de vous faire retourner dans vos palais et voilà que vous abandonnez ici vos adjectifs ampoulés ou passés par la censure de je ne sais quel maître en poésie pour prendre du peuple, l’accent des faubourgs.
Je rêvais, je l’avoue de vous faire reconnaitre que c’était bien dans vos salons que l’on se gaussait de nos verbes, ceux-là mêmes que vous revendiquez maintenant.
Oyez, faites le savoir à vos armées, la poésie rimée se met au service de tous.  Le mot au service de l’image et de l’idée, je veux être le témoin  de ces changements. Je ne doute pas Madame de la franchise de vos propos et si vous saviez comme mon cœur se réjouit à vous lire. Mais saurais-je oublier les récitations creuses et vides que des instituteurs aussi formatés que vos poésies rimées m’ont imposées comme symbole d’excellence de la  langue française ?
Madame, le ver est dans le fruit.
Pour des rimes, on fait pour le beau, pas pour l’esprit.
Vous me poussez sur les terres de la culpabilité où je ne vois qu’épines et roches anguleuses, un territoire enlevé aux hommes où souffle un vent mauvais et putride où le ciel n’est fait que de voiles opaques et sales et où sont inscrits au sang leurs pires agissements. Est-ce donc de là madame que je dois vous répondre ? Dois je pousser ma voix jusqu’à vous restée sur les terres de la compréhension ?
Vous raccourcir, Madame ? Vous l’êtes déjà suffisamment dans votre nombre de mots, je ne mettrais point votre perruque et votre tête sur le billot, la poésie n’en possède point. Si je ris, souffrez que je m’offusque également de vos propos. Le bourreau exécute la sentence. La trace de celle-ci, Madame, je ne l’ai pas vue, pas plus les minutes d’un procès. Imaginez-vous que je ferais de ce banc où nous nous entretenons, une salle de justice ? Madame, de nos mots sont sortis l’abolition de l’esclavage et en des temps moins anciens celui de la peine de mort. Oui je sais Victor Hugo, en rimes, avait déjà fait souffler un vent de révolte sur cette dernière, sous son texte « l’échafaud » et je lui rends ici cet hommage…
Jusqu’à il y a peu, Madame,
vos rimes occupaient palais épiscopaux,
maisons de maîtres.
Mais jamais vos poètes de salon
ne s’étaient attardés sur le sinistre couperet.
Mais brisons-la, Madame,
la révolution n’en abolit point,
je le sais,
le sinistre usage.
Mon propos, vous auriez tort de le croire, ne porte pas sur vos origines, appelons un chat un chat, madame, les rimes m’ennuient pour la plupart.
J’ai beau me sermonner,
rien n’y fait,
j’ai beau me pincer,
je m’endors.
Pourtant je l’avoue quelques-unes me rappellent parfois un caramel savoureux et volé ou une maitresse exquise, mais au final la plupart du temps, le goût n’est guère délectable et la caresse est légère. En tous cas mon bonheur est éphémère. C’est me direz-vous ce qui en fait sa caractéristique, mais j’ai besoin de plus de quatre lignes  et de rimes pour me rappeler le goût de la friandise et les courbes de la belle coquine.
Vous avez raison, les poètes de tout temps se sont emparés de vos effets, mais ils ne s’en servaient pour certains, que pour être entendu de leurs maîtres. Pour n’être point traités de « populace », ils s’habillaient alors de rimes pour passer les murs de vos prisons, mais ce n’étaient là qu’habits, Madame, que vos siècles imposaient, ce n’étaient là qu’attributs pour que la parole soit entendue. Débarrassée de ceux-ci, la belle s’est envolée et si on l’emprisonne encore, c’est pour sa liberté car celle-ci a rompu ses chaines quand elle le peut.  
Mais je vous l’avais promis, Madame, si gagné à votre cause ne suis, ne voyez pas en moi un ennemi. Nous avons en quelques phrases choisies, défendu chacune nos positions. Et ne puis que me rendre à l’évidence, si les deux sont faits du mot, c’est la main qui tient la plume qui fait la différence en poésie rimée comme en prose.
Ne voyez pas en moi le glaive implacable, car juste le mot, j’ai du mal à l’écrire.
J’aime la poésie, Madame, n’en doutez point.
J’aime voir le soleil se lever sur la nuque d’une femme,
sur ses cheveux détachés,
m’éblouir des rayons de ce dernier sur sa peau cuivrée,
de leur course jusqu’aux carreaux de la fenêtre de la maison voisine où un chat endormi sur son rebord rêve de la souris sous sa griffe.
J’aime ces petits voyages où les mots m’emmènent, j’aime ces rivages inconnus où ils me laissent, empli de rêves ou de solitudes, de peines ou de gaieté, à chercher dans mon âme leur résonnance qui leur donnera encore plus d’existence et de vacuité. Si ces paysages foulés sont de rimes faites j’y courrais de bruyère en bruyère sans me demander combien j’ai de pieds pour le faire et si c’est en prose je le ferais aussi et s’il le faut j’y ramperais. J’aime bien voler du temps à l’oubli pour respirer encore des parfums interdits, m’enivrer d’absinthe, rouler dans le fossé et pisser contre la jambe d’un réverbère. 

 Vous voir ici pétrifiée, Madame, même sous le chant des oiseaux m’amènerait un chagrin que je ne supporterais jamais… Nous sommes sœurs du verbe, vous voir mourir serait me voir mourir moi-même. Allez, Madame, je vous avais promis un tripot il est à deux pas de là, allons lever nos verres à la santé des poètes et roter sur ceux qui les oppriment.


Tous droits réservés

Dernier volet de ce quatre mains

Prose ou Poésie



Paré de l'une ou l'autre,



Que le printemps soit !








samedi 21 mars 2015

CAT À STROPHES - PROSE OU POÉSIE - QUATRE MAINS CAT & JAVA - 5/6













Cinquième partie vers

Votre verbe haut m’attriste plus qu’il ne m’indigne !
Pourtant mon blanc poudré rougit aux phrases malignes,
Apprenez Monsieur que j’aime le goût du miel,
Et qu’aux plaisirs je suis souvent statue de sel.

Vous me pensez prisonnière de mes quatrains,
Mais mes gardiens sont aussi bien sizains, dizains.

Barreaux sciés,
Aux libertés,
Je peux jouer,
Et m’évader.

Vous m’obligez par tous vos mots provocateurs,
À mettre à nu ce qui chez moi n’est plus douceurs,
Mais cachez donc votre sourire d’allégresses,
Cette confidence n’est point une confesse.

Si jusqu’ici je me suis tue sur certains faits,
Ce n’était pas pour vous cacher un vieux secret,
Mais par respect pour les valeurs de mes aînés,
Qu’à ma naissance ils m’ont offert en doux baiser.

Vous bousculez ma tête dans le même panier,
Que cette bourgeoisie poudrée d’églises sacrées,
Mais mon encre est noire comme celle des « prosiens »,
Et s’active au rouge du sang des citoyens.

Vous n’êtes qu’un bourreau, vous condamnez mes rimes,
Pour vous, compter ses pieds est cordonnier du crime,
Mais avez-vous pensé que soulier bien chaussé,
Peut voyager plus loin que vos pieds nus blessés ?

J’ai brandi mots sur l’étendard révolutionnaire,
Et même rendu gorge sur les livres de prières,
Sur l’échafaud des mots des écrivains passés,
Ma tête perruquée n’a pourtant pas été tranchée.

Je peux comme vous vomir ou bien cracher mes mots,
Sur un comptoir qui pue l’alcool et les mégots,
Et renie point qu’hélas bien trop souvent aussi,
Vous m’y trouvez noyée au fond d’un bon whisky.

Sous les parfums d’une noblesse libertine,
Je suis putain et me régale d’orgies divines,
Les coups de reins de ces messieurs me font grimper,
Jambes écartées au bout d’un ciel de voluptés.

Langues farouches,
Sainte-Nitouche,
Caresses en bouche,
Viens sur ma couche.

Voyez ce sein… outre qu’il a nourri la vie,
Il a donné plaisirs à langues plus hardies,
Et sous ma plume caressante et chatouilleuse,
Bien des cris de jouissances aux verges délicieuses.

À Théophile de Viau délices d’érotisme,
Je dois ma liberté dans le puritanisme,
Une goutte de vin perle sur mon corps de texte,
Pour me droguer aux mots nul besoin de prétexte.

Du fait que vous ayez un jour goûté au sang,
Ne vous rend-il pas aveugle de ces tourments ?
Et la douleur hurlée dans vos vulgarités,
Serait-elle plus entendue que mon cri rimé ?

Nombreux sont mes écrits nés aux mains d’ouvriers,
Et aux ados meurtris leurs maux sur le papier,
S’apaisent en délivrance aux injustices de vie,
S’empêchant de sauter du pont de leur ennui.

Votre « pas de règles » que vous vous complaisez,
À sans cesse m’en chatouiller le bout du nez,
N’est-il pas somme toute une simple obligation,
Que vous vous obligez à suivre sans condition ?

Diantre ! J’en oublierais presque mes bonnes manières,
Me voici honteuse de vous paraitre vulgaire,
Mais après tout, au diable tous ces préjugés,
Ne sommes-nous pas aux portes de l’éternité ?

À bien y réfléchir, mon ami prose, ne sommes-nous pas, par nos différences, quelque peu complémentaires ? Nous agissons comme de parfaits idiots, à nous défendre de nos mots. Vous me parlez de Narcisse. Mais qui était-il vraiment ? Un être fier de sa personne ? Ne le sommes-nous pas nous aussi par notre comportement enfantin. Nous cherchons querelle là où nous devrions rechercher complicité. Je ne vous demande pas de vous renier de vos racines, je réclame juste un peu d’indulgence, et de croire, juste un instant, que nous pouvons pourquoi pas, être de bons amis. À provoquer les foudres du ciel, autant me laisser pétrifier sur le champ, là, sur ce banc, aux doux chants des oiseaux. Mais je ne saurais mourir sans vous avoir poétisé un dernier « je vous aime » d’amitié.


Tous droits réservés

à suivre...







dimanche 15 mars 2015

JAVA - PROSE OU POÉSIE - QUATRE MAINS CAT & JAVA - 4/6




MISE EN VOIX JAVA













Quatrième partie prose

Vous agacer, Madame ? Rêvez-vous ? Mépris dites-vous ? Je n’ai pas, il me semble usé de ce qualificatif à votre égard… Vous m’insupportez parfois certes, mais pourrais-je mépriser quelqu’un fait du même verbe que moi. Nous sommes deux branches de la même famille, celle des mots… À la différence, Madame, que je suis aussi fait de chair et de sang alors que vous n’êtes faite que de rimes cristallines.
Vous n’étiez pas gourgandine, cela non.
Suis je bien dans la rime ?…
Mais je dirais bien courtisane
si je n’avais peur que l’on ne m’en blâme

Mais voilà où vous me menez, à vous attaquer ainsi je me vois dans une impasse,
je m’empare de la dague
alors que je ne veux que la plume.

Vous parlez de vent, de fleur et de papillon, une conscience élevée entendrait dans ces mots « liberté », mais comment utiliser cela quand vous attachez la parole à des règles désuètes et serviles, l’obligez à passer par le chat de l’aiguille qui sert à la couture de vos quatrains.

Vos poésies, Madame,
ne sont pas faites pour le dire,
elles sont faites pour la révérence.

Le mot n’est plus dans vos effets celui qui porte le regard, mais celui qui se regarde, il ne fait pas briller la lune par une nuit de ténèbres, non il se veut briller plus qu’elle. Vos phrases ne sont pas faites pour exalter, elles n’existent que pour elles, elles se mirent en elles-mêmes. Je me mets madame au service des hommes, vous au service d’un seul du nom de Narcisse. Votre miroir, dites-vous a maintenant plusieurs faces et le monde n’aurait plus de secret pour vous, je ne vois pas dans celui que vous me présentez le reflet de la réalité. Vos vérités n’en sont pas et aucune image ne s’envole plus de vos chapitres. Votre plume n’est qu’arabesques et circonvolutions elle ne raconte pas, elle n’ambitionne qu’à plier le vrai pour le mettre à sa mesure… Alexandrins et autres.

Mais encore une fois, Madame, cette joute est stérile, vous m’attaquez en termes choisis et je n’utilise la prose qu’à fourbir des armes dont je ne veux pas avoir besoin.

Je sais dire, Madame,
la misère et les voiles sombres qui obscurcissent l’horizon de hommes.

je sais dire
la colère et la haine, le glaive et le fusil et leurs raisons.

Pourtant comme vous, Madame je sais aussi parler d’amour.

Mais le mien, ne ressemble en rien au votre, si je sais effleurer la peau et faire courir sur un corps dénudé des doigts agiles et voluptueux, je sais aussi fouiller un sexe lui donner l’outrage qu’il réclame. L’intensité, Madame, n’est pas alors dans les mots mais dans le corps qui se cambre et dans les cris que la bouche prononce et ces cris là, madame, votre poésie ne les entend pas. Les mots que la bouche prononce à ces moments n’ont pas place dans vos recueils.

Endoctriner, Madame ?
C’est mal me connaître mes mots sont utilisés par tous et je m’y reconnais si l’on en fait sauter les chaines. Mon combat n’est pas porté par une bannière mais par la parole.

Les mots sont une chose Madame,
mais si on ne les utilise que pour eux-mêmes,
ils ne servent de rien à l’esprit,
ils ne sont que feux follets qui s ‘éteindront vite
sous des uniformes que l’on a déjà trop vus.

J’ai aperçu sur la grève, Madame,
errer des chiens fous,
dévorer poésies rimées
et s’attaquer ensuite
à plus loqueteux qu’eux-mêmes.

C’est de La Fontaine et de Racine, Madame qu’ils venaient de se repaître.
J’ai vu dans les jardins du monde des papillons aux ailes veloutées et chatoyantes se poser sur des fleurs qui n’ont pas non plus de secrets pour moi. Je peux
vous parler des couleurs de la rose d’équateur incomparable parmi les incomparables, des magnolias aux grandes feuilles solitaires. Mais je saurais vous chanter une simple marguerite dont vous riez des mots qui lui sont associés, j’en saurais faire s’il le fallait, une ode, une ballade alors que vous n’en feriez qu’un quatrain par peur de lasser. Combien, madame utilisez vous de mots pour nous conter l’injustice ? Sous votre plume le vrai se dérobe pour ne prendre que la lumière de vos rimes. Je veux être plus prolixe pour dire les choses, la pensée dirige ma plume et si j’ai comme vous le goût du sensible, je ne suis pas obligé de m’en tenir à ce que la règle m’impose. Mais allez je ne suis pas aussi fermé que je semble le dire, Mallarmé, Madame m’a fait pleurer, Baudelaire dans les Fleurs du mal a ouvert des portes que d’autres poètes avaient fermées.


Tous droits réservés

à suivre...







samedi 14 mars 2015

CAT À STROPHES - PROSE OU POÉSIE - QUATRE MAINS CAT & JAVA - 3/6

















Troisième partie en vers 


«  - Prose jolie chercheriez-vous à m’agacer ?
Je vous avoue que ma plume vous hérissez,
Mais mon éducation au cœur des bourgeoisies,
M’invite à me faire fi de votre mépris.

J’ai pris plaisir à cette écoute ne vous déplaise,
De votre discours embelli je suis fort aise,
Et suis surprise d’en aimer son frissonné
Ne riez point, je suis sincère, vous en doutez ?

Je ne saurais vous contraindre à m’affectionner,
Et ne chercherais point à vous le réclamer,
Car dans vos mots se cachent de bien beaux trésors,
Une raison que je ne peux juger à tort.

Prenez ma main quelques instants et écoutez,
Aux murmures du vent, voici mes vérités,
Je ne nie pas être enclavée dans ce jardin,
Mais je suis fleur et papillon, je suis demain.

Vous me pensez aveugle à notre humanité,
Pourtant chaque jour le vent dépose à mes pieds,
Toutes les poussières de ses misères infâmes,
Que je respire aux larmes des prières de l’âme.

Mes mots ne voyagent que sur ce triste banc,
Et je n’écris que mon imaginaire présent,
Mais je connais tout de la vie n’en doutez pas,
Le bel oiseau me chante le monde et son trépas.

À ma naissance je ne clamais que la beauté,
Mais aujourd’hui mes maux au monde sont adaptés,
Certains poètes me jouent chantée en rap de rue,
Vulgarités sur un trottoir à moitié nue.

Proser « je t’aime, un peu beaucoup à la folie »,
Au « pas du tout » en devient vite un bel ennui,
Mais moi je sais poétiser ce verbe « aimer »,
Et d’un seul mot vous faire rêver l’intensité.

De vous à moi je ne veux pas vous offenser,
Mais j’aimerais votre lumière pour m’éclairer,
Vous écrivez vos vérités sans rien cacher,
Ne craignez-vous pas d’endoctriner par vos idées ?

Bien sagement mes strophes grimées aux vers rimés,
Peuvent s’envoler au ciel des milles pensées,
J’offre aux esprits la liberté, le réconfort,
D’interpréter les rêves au gré des métaphores.

Ah ! Monsieur ! Que votre discours m’a chagrinée,
J’ai bu violence au verre de votre intimité,
J’ai bien songé à vous gifler dans l’élégance,
Mais j’ai senti un doute dans votre défense.

Mon bel ami si vous savez porter mes chaines,
Emmenez-moi dans ce tripot qu’on dit sans haine,
Et si ma Rose à votre nom n’a pas sa place,
De ses épines vous vous osez avec audace ».




Tous droits réservés

à suivre...





lundi 9 mars 2015

JAVA - PROSE OU POÉSIE - QUATRE MAINS CAT & JAVA - 2/6




MISE EN VOIX JAVA













Deuxième partie prose


Qui vous êtes, Madame ? Mais hier encore, le tout Paris n’avait pour vous que mots jolis. J’ai souvenir des bouches sous des perruques poudrées qui s’émerveillaient de vos appâts. On s’extasiait sur la mièvrerie des propos sous lesquels vous apparaissiez. On s’exclamait sur la beauté de vos pieds, que certains même se mirent à compter. Je n’en ai que deux Madame, ils m’ont mené jusqu’ici et m’aideront je le pense à repartir d’un pas aussi léger qu’à l’aller, les vôtres Madame aussi nombreux qu’ils soient ne vous aideront pas à quitter ce banc de marbre sur lequel vous êtes assise.

Pour ressentir la brise légère du vent dont vous faites l’éloge, Madame, point n’est besoin que vous l’habilliez de vos rimes,
je vais sur les rochers de Bretagne et je m’enivre des embruns, ils ont une toute autre odeur.

Et s’ils sentent la vie, l’inconnu, la peur, et le vol des goélands dont vous nous régalez, ils n’en oublient pas de sentir le poisson crevé sur la grève. Celui-là, vous ne sauriez le mettre dans vos poésies de bon aloi, où l’on s’extasie du gibier aux morilles pas du poiscaille à l’odeur entêtante sur son lit d’algues séchées.

Ah oui, excusez-moi. Je ne me suis pas présentée, on m’appelle prose. Et cela n’a rien à voir avec la fleur dont sont tirées quatre lettres de mon nom, je n’ai pas de parfum contrairement à vous madame. Ou plutôt si, Je peux sentir aujourd’hui le linge humide et pourrissant et demain le champ de marguerite que vous aurez fait pousser. La marguerite n’a pas d’odeur, me direz-vous ? Vos quatre strophes ne viendraient pas à bout de tout ce que je pourrais en dire. Saurez–vous dire « je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ? » ? J’ai quant à moi à ma disposition, adjectifs, adverbes, synonymes et noms communs, vous n’avez que quatre lignes et l’obligation de la rime.

Oui Madame, vous êtes bourgeoise, c’est comme cela que vous êtes née, certains s’essaient de vous tirer de vos palais où la pluie ne mouille rien, où la maladie ne s’aventure jamais, ou l’on jouit par le verbe mais dont on évite l’image. Mais vous ne sauriez aller loin, même avec des semelles de vent surtout lorsque le temps aidant elles s’alourdissent de huit kilos d’or sortis de contrebandes malhonnêtes. Vos mots, Madame jamais, ne diront le réel. La poésie, Madame, sachez que je la revendique aussi, mais les phrases dont elle est faite se gueulent, se chantent à la face du bourgeois et du gendarme.

Elle dit l’amour sans y chercher « toujours »,
elle n’avance pas voilée,
elle peut être nue ou en haillons,
elle parle, madame, crie son mépris,
elle pisse et crache.
Mais je m’égare, me voilà en pleine lutte de classe. Votre parfum, Madame m’aura égaré, vos manières m’auront fait croire être ailleurs que là où nous sommes…

Vous dites pouvoir tout dire, Madame, je prétends le contraire. Vous ne sortirez jamais des quatrains où le monde se sent étriqué. Laissez donc les cloisons aux cercueils et aux prisons et venez jouir de la liberté du mot quand on lui ôte les chaînes … Venez respirer l’air pur de nos chapitres sans fin et qui n’ont pour limite que le point qui ponctue la phrase. Voyez-vous, Madame, Juste penser que pour conter il faut savoir compter m’empêcherait d’écrire le moindre mot. Prouvez-moi le contraire, Madame et je vous convoque à l’infâme tripot d’où je viens pour lever notre verre ensemble, trinquer et éclabousser le monde.




Tous droits réservés



à suivre...

Troisième partie de ce quatre mains en vers par Cat à Strophes
(prochainement)