Le mot du jour

Qui suis-je?


LA VOIX DE L'ÉCHO

POUR LE PLAISIR DE TOUS: AUTEURS, LECTEURS, AUDITEURS...
Affichage des articles dont le libellé est - Thème : AMITIÉ. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est - Thème : AMITIÉ. Afficher tous les articles

lundi 1 juin 2015

DURANDAL - LA MER














LA MER 


Enfant déjà, je passais mes vacances sur cette plage. Mes parents louaient un appartement sur le front de mer. Ma tante disposait d’un appartement à l’année pour y emmener mes cousins. Nous adorions construire des châteaux de sable et défier la marée. À plusieurs, nous ne doutions pas de nos forces pour affronter l’océan. Nous regardions nos cerfs-volants tournoyer dans le ciel. Tous les jours sur la digue, les caravanes publicitaires d’entreprises vantaient la qualité de leurs produits et animaient le front de mer. Nous participions à ces concours, des questions-réponses, exercices divers : courses en sacs et autres tirs à la corde. Nous n’arrêtions jamais, entre les bains de mer, la balle au prisonnier, le jokari... La fille unique de notre voisine du dessus jouait souvent avec nous. Ce que je préférais, c’était les châteaux de sable, je faisais des rampes pour y laisser rouler mes billes...

Nous revenions à l’heure du repas coiffés des casquettes à l’effigie des marques, bonbons et autres stylos en poches… Le soir, nous retournions sur la digue et la parcourions en tous sens, pas encore fatigués d’avoir trop couru. Toujours occupés, battus par le vent, nous explorions les dunes lorsque nous étions fatigués des bains de mer.

Ce que j’aimais, c’était la pêche aux crevettes. Équipés d’une épuisette et d’un seau, nous raclions les bâches emplies d’eau que la mer oubliait derrière elle à marée basse. Les parents nous laissaient vivre sur la plage, nous nous surveillions mutuellement. Ils nous donnaient un paquet de ChocoBn pour le goûter, c’était le bonheur. J’étais le plus jeune et peut-être le plus rêveur. Le nord, le sud ne signifiaient pas grand-chose pour moi.

Un jour d’été, je poussai mon épuisette à côté de Lise. Peu attentifs à ce qui se passait autour de nous, nous marchions les pieds dans l’eau, uniquement préoccupés à remplir nos seaux. Elle attrapait moins de crevettes que moi, aussi je remplissais son seau pour que nous finissions plus vite. Rejoindre notre immeuble s’avéra plus compliqué que la pêche aux crevettes car la côte belge à ceci de particulier, c’est que, sur des kilomètres, les immeubles se ressemblent et forment un front de mer uniforme. Et comble d’horreur pour les enfants perdus, les postes de secours des différentes stations ont été bâtis par le même architecte et selon le même plan. Lise m’expliqua qu’elle habitait à Bruxelles, cette ville dont l’emblème est un Manneken Pis. Nous échouâmes au poste de police. À un policier flamand qui voulait nous secourir et nous demandait où nous habitions, je ne sus répondre que « Chez Tante Thérèse ». Cette année-là, elle m’avait invité pour les vacances de Pâques.

Un jour, je m’amusai tout seul sur un brise-lame. Ma tante m’aperçut juste avant qu’une vague plus forte que les autres ne balaie l’éperon rocheux. Elle poussa un cri et vola à mon secours. Elle eut tellement peur qu’elle me gratifia d’une gifle dont elle se souvint encore des années plus tard. Je devais être occupé dans un autre monde parce que je ne m’en souviens pas.

Je n’avais pas de frère, alors pendant ces vacances, un de mes cousins plus âgés en faisait office. Il n’était pas Dieu mais au moins Neptune. J’aimais le suivre dans ses aventures, il posait des lignes de fond le soir à marée basse et les relevait le lendemain ; il vivait au rythme des marées. Rien ne l’arrêtait, il prenait ses poissons à pleines mains dans un grand éclat de rire devant les mines dégoûtées de mes cousines. S’il avait été magicien, il ne m’aurait pas davantage impressionné. Je me souviens l’avoir plusieurs fois accompagné pêcher au carrelet dans un port un peu plus au nord. Nous prenions le tramway qui longeait la côte pour rejoindre les pontons. Ce jour-là, mon cousin avait pêché des anguilles. Pendant qu’il relevait ses filets, j’arpentais la plage en poussant mon épuisette et mon seau empli de crevettes. Nous sommes rentrés en tramway avec notre attirail et le produit de notre pêche. Malheureusement pour moi, mon seau s’est renversé dans le tramway et mes crevettes firent leur dernier trajet entre les pieds des voyageurs. J’étais bien triste de ramener chez moi mon seau vide. Mon cousin crut bien faire en donnant à ma mère des anguilles. Elle ne savait que faire de ces monstres vivants mais mon cousin ne s’arrêtait pas à ces détails. Il attrapa un serpent et lui claqua plusieurs fois la tête sur l’évier. Le sang gicla dans toute la pièce, Pollock n’aurait pas renié un tel dripping réalisé sur les murs mais il n’était du goût de ma mère. Je me souviens de son cri et du rire gargantuesque de mon cousin. « Ne t’inquiète pas, je vais tout nettoyer », lança-t-il en attrapant une éponge. Une giclée de sang ne l’impressionnait pas. La scène reste inscrite en ma mémoire comme si elle datait d’hier.


Mais tout cela est révolu. Mes cousins ont déménagé. J’ai longtemps accompagné ma mère sur la mer du Nord, ma sœur préférait emmener ses enfants s’ennuyer sur les plages exiguës et suffocantes de la Méditerranée. Je retrouvais Lise qui assistait sa mère. Nous restâmes voisins pendant des dizaines d’années, fidèles aux vents du Nord. Nous laissions parfois nos mères seules pendant que nous marchions les pieds dans l’eau. Nous prolongions nos discussions d’enfants à la terrasse d’une brasserie où nous mangions des fruits de mer. Je pêche toujours des crevettes, j’en apporte à Lise. J’adore quand elle prépare ces beignets aux crevettes. Nous les dégustions parfois avec nos mères. Je ne connais rien de meilleur que de manger ces fritures après une longue balade les pieds dans l’eau froide de la mer du Nord. Nos mères nous ont quittés, nous sommes orphelins. Lise loue toujours l’appartement du dessus. Parfois, nous allons, le soir, manger une gaufre sur la digue.


L’année dernière, Lise me proposa de nous retrouver sur une plage en Espagne. Je ne comprends pas bien ce que nous irions chercher là-bas quand nous avons tout ce qu’il nous faut ici, nos souvenirs, nos habitudes… Trouverions-nous seulement des gaufres liégeoises sur la Costa Brava ? Ici les gens nous connaissent. J’arpente la plage en tous sens avec mon seau et lorsque je rencontre un enfant égaré qui pleure en tirant son épuisette, je le reconduis chez lui. Je garde toujours mon paquet de ChocBn dans la poche pour le consoler. Cela doit rassurer les parents de savoir que je veille sur leurs bouts de choux. Quand il pleut, la plage est désertée, alors je mets mon chapeau et je vais pêcher au carrelet. Je me demande si Lise reviendra l’été prochain. J’adore ses beignets aux crevettes…



Tous droits réservés


* L'image : Encore plus ancien que l'époque évoquée dans ce texte de Durandal, mais le lien sous la photo mérite vos visites, foi de Tippi !



Belle occasion de partir en vacances ! Merci Durandal, ce texte tombe à pic ! 


Bel été à tous et soyez heureux ! Profitez bien !

Bien sûr, le vent soufflera bien quelques échos par-ci, par-là ! 




mercredi 4 mars 2015

TippiRod - BOUQUET DE PERSONNAGES POUR ELSA !



BANDE AUDIO ICI



LEVER DE CARNETS !




Marthe - Vous n'avez pas oublié j'espère ?

Jules - Quoi donc encore ?

Arsène - Moi gue sais ! C'est l'aguiversaire de notre auteur à nous !

Charlotte - Oui ! Oui ! Oui ! Youpi !Le maître va souffler les bougies sur un beau gâteau plein de crème !

Maître Cormaillon - Ah non ce n'est pas du tout la date de naissance de notre brave instituteur. Mémoire de notaire !

Marthe - Ce n'est pas vrai ! Vous n'avez toujours pas compris ? Les notes 3, ça ne vous a pas suffi ! Si c'est comme cela que vous étudiez mon dossier, Maître...
 Ah cela pour vous souvenir, vous vous souvenez... tous que vous en êtes ! La mémoire ne sait pas tout, figurez-vous !

Arsène - C'est gomme ça ma bonne Marthe ! Gue Goulez-Gous ! Les humains lisent et disent parfois plus vite gue le grain...QUE le TRAIN  passe !

La bibliothécaire - Pas tous voyons mon petit Arsène loquace ! Pas tous heureusement, mon Arsène aimé ! Nous avons de très bons et fidèles lecteurs, très attentifs...qui lisent autre chose que des inepties...

(Elle lance un regard noir en direction de Jules)

Jules - Ben je croyais que vous alliez fermer vous ! Je lis ce que je veux d'abord, je n’ai pas de compte à vous rendre, seulement des livres ! 

Jean - Ne nous disputons pas mes amis, un si beau jour ! Va plutôt nous ouvrir une bonne bouteille Jules !

Marthe - Ooooooh ! Toi Jean ! Il ne manquait plus que cela ! Si mon frère se met à boire autant que le cantonnier et ses compères au bar "Aux Demoiselles", nous courons à la perte certaine !

Maître Cormaillon - Dîtes donc la Marthe, vous n'avez pas toujours fait autant de manières...

Charlotte - Des bulles ! Des bulles ! Pas de manières ! Pas de manières ! Le chat y parle ! Le chat y parle ! Des bulles et des bougies, oui, oui, oui ! 

Jules - Je ne demande que ça ma Charlotte, mais en l'honneur de qui, de quoi ? Mettez-vous d'accord !

Marthe - Parce que vous avez besoin d'un honneur pour déboucher ! Première bonne nouvelle de cette journée ! Notre chère romancière va être ravie !

La bibliothécaire - C'est l'anniversaire de Catherine ? Catherine Dutigny ? C'est bien cela que vous voulez dire Marthe ? Elle va venir aujourd'hui ? Oh la la !  Et l'on ne m'a pas prévenue ! Quel bonheur !  Elsa, Elsa Saint Hilaire, ici, parmi nous ! Faites-vous beaux et oui, Charlotte a raison, il faut des bulles et un beau gâteau ! 

Jules - Eh ben ! Va falloir vider la cave ma parole ! Ils sont combien "Notre auteur" ! 

Marthe - Ne vous faites pas plus sot que vous ne l'êtes, Jules. Je sais ce que vous mijotez depuis la nuit qui fut fatale au coq du père Baillou.

Arsène - Ah ça goui ! Je suis d'aggord ! Jules il n'est pas sot du gout...Gu tout...Du Tout ! 
(Je finis goujours par y arriver !)


Jules - Merci le chat, tu me fais plaisir ! C'est vrai, je le sais que les auteurs, ils usent de pseudonymes parfois pour écrire des choses, comme les carnets secrets de l'instituteur par exemple. Et cela ne les empêche pas d'avoir un vrai nom pardi ! 

Michèle - Juste une histoire de timing !

Jean se précipita, débordant d'enthousiasme, il eut trop peur que cette intervention de Michèle ouvre un débat, disons, scabreux !

Jean - Eh bien le timing, c'est aujourd'hui et maintenant ! Trêve de toute baliverne ! Allez !Tous en chœur, reprenez après moi :


JOYEUX ANNIVERSAIRE NOTRE AUTEURE !   

L'instituteur - En notre temps, celui auquel Elsa nous offre vie, auteur ne prenait pas de E au féminin.   

Arsène Ça ne m'étonne pas de vous ! Vous ne savez jamais sur guelle patte danser, vous, les humains ! Mais je vous aime bien gand même !

Jules - Faut toujours que tu aies le dernier mot, le chat ! Limoges et alentours, il n'y a bien que ton maître - pas vous Cormaillon ! le vétérinaire, pour ne pas s'en apercevoir !  

Arsène - Et vous Jules, jamais le dernier verre  ! Levez-le pour m'engourager ! Notre enquête n'est pas terminée, le suspense est à son comble ! Je suis fier d'avoir été nommé et inscrit à la page « L'inspecteur Arsène et les carnets secrets »

Alors !


 San "Notre Auteur", longue vie   à vous et à nous ! 

Et un beau grand succès aussi !

Tous nos meilleurs ux d'anniversaire ici réunis ♥



Montage Tippique ♥



Avertissement : Ceci est une fiction et toute ressemblance avec des personnages déjà copyr@ïtés...

En effet, dans la réalité de ces carnets secrets, seul Jules peut entendre Arsène, le chat du vétérinaire, s'exprimer humainement et gorrectement.

Et surtout n'oubliez pas ! Demain jeudi, matin, neuf heures pile, tout le monde, rendez-vous chez Maître Cormaillon ! Vous aurez même des nouvelles du maire !

Mais en attendant, vous pouvez cliquer sur l'image pour aller faire une petite visite à Elsa !




Tout un roman à lire et à écouter !

CARNETS SECRETS - ELSA/CATHERINE DUTIGNY








dimanche 21 décembre 2014

JAVA - AMI




MISE EN VOIX ZIBELYNE
Et comme on dit dans les génériques : 
Avec la participation de Jacques !



LE JZJ !

Quelle plus belle illustration ? 
Fruitée à souhaits, ceux d'une belle amitié


AMI


Ami pourquoi pleures-tu ?

J'ai vu madame la misère assise, avec ses bas filés, son odeur de pisse et de parfum bon marché, sur le carton vide d'un écran plat.
Comnme moi elle pleurait et dans les larmes qui coulaient de ses yeux
j'ai vu des cadavres tendre leurs mains au-dessus d'une mer de gondoles
et entendu les vaines promesses d'une Europe en paix.



Ami pourquoi trembles-tu?

J'ai vu des pantins hideux se grimer en démocrates et se vêtir de guenilles pour s'inviter a nos tables.
J'ai vu sous nos fenêtres des foules haineuses habillées du saint suaire sous une svastika,
hurler contre l'amour de nos soeurs et éclabousser de crachats mon frère pour un baiser donne au tien.



Ami pourquoi fermes-tu ton poing ?

Pour garder ma colère intacte et ne pas prendre une arme dans ma main.
Pour conserver en dedans la passion des hommes pour la liberté.
Pour frapper aux portes du bonheur pour qu'il ouvre ses jardins et ne pas laisser s'envoler mes rêves.



Ami pourquoi chantes-tu ?

Pour couvrir les murmures nauséabonds et appeler mes amis.
Pour me rappeler d'hier et souhaiter que demain vienne.
Pour que la mélodie accompagne mes mots jusqu'a tes oreilles et les leurs.
Parce que Pierrot chante pour toucher les étoiles, parce que l'homme chante pour faire reculer la mort et faire venir les siens.



Ami pourquoi ris-tu ?

J'ai vu cette femme , cette inconnue courir sur le port écartant les nuages,
interpellant les mouettes et mettant le soleil en demeure de se montrer.
Elle soufflait mille brises dans mille voiles pour qu'elles prennent la mer afin de ramener les raisons d'aimer et les mettre dans mon cœur.




Tous droits réservés




N. B. Zibelyne évoque en présentation  sa lecture de Mimile. Soyez patients et surtout revenez voir ou écouter de temps en temps : Mimile  attend sagement son tour  à la cafétéria de VOTRE ÉCHO ! 



samedi 6 décembre 2014

LOUYSE LARIE - ON PASSERA DES LUNES



MISE EN VOIX EVELYNE DE GRACIA





On passera des lunes !
 
Croquis caricaturé d'un enfant ébauché au stylo bille en 10 mn.
Louyse Larie




Il était une fois un petit bonhomme à la frimousse parsemée d'étoiles rousses !
On le disait étrange et dans sa bulle !
Bien que de nature peu bavarde, il lui prit l'envie de vider son cœur du trop plein un jour de vent sucré !

" Quelle drôle d'idée fut celle de mon père de me nommer Barnabé !
À l'école, on m'appelle l'Épouvantail ou Poils de châtaigne, on me regarde comme si j'étais un phénomène !
- Il est vrai que je suis coiffé d'une épaisse tignasse hirsute, tandis que les enfants pour la plupart exposent de fines mèches sur le crâne, gommées au gel ultra fixant, selon la coupe très tendance !
- Mes joues colorées ressemblent davantage à des collines bien dodues.
- Une pâte d'oie balafre celle de gauche depuis ma naissance, et des poussières ombrées constellent mes pommettes joufflues !

- Je voudrais oublier les éventails qui me servent d'oreilles !
- On ne voit qu'eux !
À tel point qu'à force de laisser pousser une toison complice pour les camoufler, ma bouille rondouillarde frise le ridicule.
- On dirait un champ de corbeaux en bataille !

- Mon petit nez se retrousse comme s'il faisait des pieds de nez et voulait décrocher les toiles d'araignée au plafond !
- Il est bien trop hardi que ce que je ne saurais le rendre plus discret, pour moi qui ne trouve refuge que dans les trous de souris !

- Je zézaye et j'ai la langue qui fourche dès que je dis le moindre mot !

- Sans compter mes yeux de teinte claire écarquillés qui transforment mon regard quelque peu oblique, pour mieux cautionner les mystères en un hublot ouvert sur le monde, avec en prime des sourcils formant des arcs-en-ciel en biseau sur un front bombé tel un potiron rose.

- Par dessus le marché, quand je souris et que ma vivacité embrase mes prunelles, ma bouche grimaçante affiche une rangée de râteaux en zigzag, plutôt que des dents de lait polies comme celles des autres enfants.
- C'est sûr que la grimace flotte davantage sur mes lèvres que le sourire, mes camarades de classe se moquent de moi à loisir !

- Pour autant, il parait que je possède des armes secrètes qu'ils n'ont pas !
- Il se dit que dans le reflet de mes yeux jailli de la palette du ciel, on y perçoit  des  papillons de satin qui s'illuminent comme des vers luisants, que l'on chevauche à volonté pour dessiner le chemin du rêve !

- Je comprends mieux que je puisse repeindre de mes cils roux les nuages lorsque je contemple le soleil, mais aussi pourquoi je peux m'envelopper d'un rideau de neige sur un tapis de saisons sans avoir froid, car elles ne me trahissent jamais parce que je laisse dormir la nuit !

- Mes livres sont mes oreillers, mes oreilles gigantesques s'y blottissent, appréciant  le doux confort - j'en oublie même leur disgrâce !

- Fagoté bizarrement, je sais ! Je le suis !
-Oui, ma mère s'obstine à m'affubler d'un nœud papillon rayé et d'un pantalon de velours hiver commeété, sous prétexte que ça me rend élégant, alors que la plupart des écoliers portent des survêtements en vogue. Ce qui renforce le festival des moqueries au grand galop, à mon grand désespoir !

- Mais j'ai les guiboles très lestes et j'en use comme des ressorts !
- Je traverse un tunnel de ronces sans une égratignure et je protège mon corps de toutes blessures, pendant que les gamins de la ville ont la hantise de la bogue et de la nature imprévisible.

- C'est ainsi que j'utilise ma cervelle aussi bien que mes muscles pour me faire accepter, et  que j'anime mon semblant de sourire naissant d'un air amusé, car je suis l'as de numéros de haute voltige, tant il est vrai que l'on découvre ma grande  agilité !
À croire que j'ai hérité de pouvoirs que n'ont pas les autres !

- J'habite dans une grande caravane !
Les sorcières y séjournent secrètement et récoltent à la pelle mes larmes autant que mes joies, qu'elles recueillent soigneusement dans un coffret comme de précieuses pierres.

- Vous l'aurez compris, toutes les occasions me sont offertes pour monter à califourchon sur l'une d'entre elles, lorsqu'il leur arrive de deviner l'odeur humide de l'un de mes chagrins muet, car elles savent que mon cœur ne fabrique pas la cruauté, mais des bulles de tendresse et qu'il bat la mesure de l'amitié !

- Et mes yeux s'embuent comme tout le monde, tandis que les soirs de firmament, mes mains nouées àcelles de mes copains se réjouissent de la joie de la ronde enfantine !

- Pourtant, dans la cour de récréation, on me fuit et on ricane de mes oreilles d'éléphant, mais l'on recherche ma compagnie en contre partie sur les terrains de jeux ou lors de sorties en campagne grâceà mes prouesses sportives.

- Nos différences ne forment alors plus de barrières entre nous ; bien au contraire, elles les font tomber et tissent le lien, celui que les adultes déclarent vital sans se donner les moyens de le créer.

- Et ce, dans le meilleur des cas, le regard de mes copains sur moi change totalement !

- C'est dire que chacun possède ce que l'autre n'a pas, y compris ceux qui semblent les plus fragiles et les plus démunis."


On passera des lunes avant que le territoire de l'enfance ne devienne plus conciliant, et il s'y trompera encore sans revoir pour autant les codes du clan des bambins, mais le temps se chargera de changer le cours des choses !




Texte protégé et déposé

sur le site iPagination

avec cette dédicace de Louyse pour son ami 

Quelques mots  s'imposent pour vous expliquer l'objet de la composition de ce texte.
Jean-Marc (Administrateur) qui a quitté le site en début d'année, m'avait proposé d'écrire un texte sur le thème de la caricature, et de l'illustrer d'un croquis d'enfant (croquis que je fais  d'un seul jet au stylo bille), afin de le destiner aux enfants du site ÉducationIPAGINATION, dans lequel je suis animatrice. Notre sympathique "Singe malicieux" comme il se désignait sur le site étant parti avant que je ne puisse le publier, mon texte est resté au fond d'un tiroir. Après un échange avec Liliane Baron, Administratrice dudit site, il s'est avéré que le thème caricature n'était plus d'actualité.  J'ai donc décidé de le publier en ce lieu destiné aux GRANDS ENFANTS que nous sommes. En conséquence, j'ai fait le choix en cette rentrée 2014 de le sortir de mon tiroir avant qu'il ne devienne suranné, et comme le dit l'adage "Rendons à César ce qui est à César";   je le dédie très chaleureusement à Jean-Marc qui savait jouer de son âme d'enfant sur le site,  à qui il revient en toute amitié pour avoir stimulé ma motivation ainsi que pour le bon état d'esprit et la dynamique qu'il a su impulser au sein de l'équipe.
Louyse


jeudi 18 septembre 2014

LOUYSE LARIE - BÉBÉ LENNY S'EN VA-T-EN GUERRE




MISE EN VOIX LOUYSE LARIE





La mère et l'enfant

de Louyse LARIE 

(Note de l'artiste : les couleurs ne réflètent pas réellement celles que j'ai peintes)





Dédié à mon amie Evelyne, à ses enfants et à leur adorable poupon, dans le cadre d'une dure épreuve survenue à la suite d'une très grave erreur médicale.
Désirant informer afin de prémunir tout un chacun face à cet acte de gravité impardonnable, elle m'a suggéré de vous  faire partager mon poème en ce lieu.
Le jeune enfant vient de souffler sa première bougie.




Bébé Lenny s'en va-t-en guerre !


Déjà douze mois que le poupon gazouille au grand vent, lui demandant à quel dessein lui a-t-il tracéson destin !

Le souffle naissant frissonne, ainsi qu'une aile dorée extraite de la paupière de la résilience avec une vigueur exceptionnelle !

Quelques rayons de lune tout juste ouvragés, chacun d'eux ourlé des trente boutonnières d'un rêve enchanteur, et voilà que le tout-petit Lenny est tombé d'un paradis douillet un premier juin de bonheur !

Sa frimousse d'or a tissé le canevas d'une image de tendresse, pour illustrer la naissance et pour écrire une nouvelle fable sur la couche de l'enfance fruitée !

Méticuleusement brodé par la frêle matrice au labeur, et l'écheveau de l'amour, le minuscule foie encore ensommeillé dans un écrin de satin protecteur, tout juste enrubanné de la candeur maternelle se vit aussitôt dépouillé de sa foi nourricière, tandis qu'expulsé à son corps défendant de l'enveloppe de velours à huit reprises, pour se voir remodeler encore et encore sur le champ d'une bataille chirurgicale !

La douleur apprivoisée de la couleur de l'injustice nest que le ressort de la désolation, pendant que l'incompétence poursuit sans vergogne l'exercice médical de l'acte de négligence impardonnable, avec d'autres angelots remis à ses soins en toute confiance  !

Tandis qu'auréolé d'un diadème d'ébène, le chérubin Imperturbable se cramponne à la main paratrice courue, de vocalises en babillages, et tout guilleret, il s'en amuse, engrangeant à son actif une robustesse hors pair, escortée d'un courage inouï, traduisant les signaux témoins de l'émotion du langage corporel , sous l'effet de l'innocence cajolée !

De fil en aiguille, les maux de la rage familiale s'évanouissent dans les mots de l'espoir d'un lendemain reconstruit, à force de persévérance, et de croyance en l'habileté d'un scalpel à la pointe, pendant que le bambin frétillant à l'approche attendrie oeuvre sans relâche, pour s'en délivrer et bâtir son quotidien de la quiétude en latence !

Le poussin repu, nourri de la fibre utérine en réserve, s'épanouit comme si de rien n'était, à  bien imaginer le câlin hors la maille chirurgicale, sans que le sourire sucré, distribué à profusion ne vienne s'émousser pour autant, tant il est bien rassurant pour lui, de s'enrouler de la cape de la douceur génitrice, quand bien même, ne le serait-ce qu'en milieu hospitalier depuis un an déjà !

Ainsi décousu et recousu plus de huit fois, à peu d'intervalle sur le chapelet des quatre saisons endolories, Bébé Lenny s'en va -t-en guerre  contre fatalité et blessure froissées !

Ses sourires expriment sa loi candide, sa tonicité est sa force, il  sourit à ces mésaventures d'un œil coquin, et pour seules mimiques, l'enfançon marmonne à l'entourage attentif les prémices de la communication !

Comme si la magie des cieux repentis l'avait saupoudré d'une myriade de poussières d'ange, le très jeune champion plus pugnace que de coutume sait bien que désormais, l'avenir appartient à sa veine reconstruite du progrès de l'humanité, et de ses premiers pas fraîchement dessinés sur un ruban de clichés attendrissants, un premier juin d'anniversaire !


Le 01/06/2014






Toile et texte protégés et déposés

sur le site iPagination






Petit Lenny, ce soir du 18 septembre, tu dors, hélas, encore à l’hôpital. Que l'amour si fort des tiens ainsi que les mots de Louyse, amie très proche de ta Mamie, viennent border ton sommeil et apaiser tes souffrances en un câlin très affectueux.
Avec émotion, je publie cette page et t'envoie tout le courage qu'il te faut encore et encore, petit bonhomme que je ne connais pas... Que tous les lecteurs et auditeurs t'offrent la même énergie positive.
Douce nuit à toi, Petit Lenny, des baisers tout doux, 
Tippi.