Le mot du jour

Qui suis-je?


LA VOIX DE L'ÉCHO

POUR LE PLAISIR DE TOUS: AUTEURS, LECTEURS, AUDITEURS...
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mercredi 1 octobre 2014

TippiRod - CONFIDENCES ET NARRATION (et un petit peu plus !)




TippiRod VOTRE ÉCHO !







Une fois n'est pas coutume, je raccroche la fiction aux brouillons !

S'il est certain que les ateliers d'écriture m'ont séduite pour justement m'avoir emmenée ailleurs, tous azimuts et toutes personnes confondues, aujourd'hui c'est la première que je vais utiliser sans artifices, et je, je, "je" sera bien moi !

Je ne vous ai pas fait fuir ? Tant mieux ! Car une petite voix m'a soufflé – peut-être est-elle une muse ? – que l'occasion était jolie de vous parler de mon penchant... Eh ! Je n'ai pas dit de mes travers, ne confondez pas !

Suivez-moi si vous le voulez bien dans une classe de neuvième comme on disait alors, au temps où les jeudis étaient jours sans école et les quatre-heures, pain beurre et chocolat.



Enfant sage souvent en proie à la rêverie, mon imagination était plus que vagabonde et je donnais la parole à toutes sortes d'objets. À l'école, mes crayons me parlaient secrètement de ma trousse, me rassurant souvent d'avoir perdu le fil de la leçon par manque de concentration !
Pourtant ce jour où la maitresse est arrivée grimaçante d'efforts, dans notre classe du premier étage de l'école des filles du château, apportant du bout de ses mains jointes sur une poignée, un lourd engin énigmatique, mon attention se mit au garde à vous !

Le silence régnait à l'ouverture de la boîte mystérieuse en deux ! Deux grosses bobines transparentes laissaient paraitre un enroulement de ruban marron glacé. La maitresse a sorti un microphone et a expliqué qu'elle allait, chacune notre tour, enregistrer nos lectures.
Ah ça, quel bonheur ! Mon imagination, mes rêveries, mon étourderie, toutes se concentrèrent sur cette boîte à voix magique ! On allait faire de la TSF !

J'étais pressée que ce soit mon tour ! Et j'aurais voulu que ça ne finisse pas, moi qui aimais tant lire à haute voix, tout comme j'adorais le jour de la récitation.
À la maison, je jouais tous les soirs et jours de congé, à la maitresse, et chaque petit bonhomme d'à peine trois centimètres rejoignait mes poupées pour aller grossir les rangs de mon école improvisée.
Toute récitation était alors apprise et déclamée haut et claire à travers chaque petit élève imaginaire. Je variais les intonations et notais ma trentaine de participants ! Inutile de vous dire que j'étais rodée pour, droite et fière comme un i, réciter ma poésie sur l'estrade devant toute la vraie classe !

Alors, enregistrer ma voix ! Ah oui ! j'en rêvais ! Hélas, cela n'était qu'une expérience ponctuelle et l'institutrice expliqua qu'elle ne pourrait pas apporter ce matériel encombrant plus de deux fois. Une première fois pour les enregistrements, la seconde pour leur écoute (où nulle ne se reconnaissait d'ailleurs !). Je n'étais pas du tout une enfant hardie, tellement gauche et mal à l'aise pour toutes les activités physiques et sportives, pourtant aucune timidité en moi pour être enregistrée, bien au contraire...

Quelques années plus tard, un professeur de français avait apporté un coffret de trente-trois tours, captation d'une représentation du Bourgeois gentilhomme de Molière. Même coup de foudre ! J'ai demandé ce cadeau pour Noël – oui oui, le coffret des trente-trois tours de la pièce ! — Et grande bécasse, je me suis encore amusée des heures et des heures, toute seule à plusieurs voix ! Sûrement très accompagnée d'acteurs imaginaires ! J'avais déjà adoré deux vinyles avec livret que j'avais reçus en cadeau plus petite, la vie de Frédéric Chopin et bien sûr quelques extraits de ses œuvres pour piano (c'est donc cela que je les apprécie tant!), et... le Petit Prince de Saint Exupéry dont la voix de Gérard Philippe, le narrateur ne m'a jamais quittée, pas plus que Pierre Larquey qui y tenait le rôle très singulier de l'allumeur de réverbère.





Est-ce la peine de vous révéler que le jour où l'on m'a offert un magnétocassette, le roi n'était pas mon cousin ! J'ai écouté bien sûr des chansons et tubes du moment... mais qu'est-ce que j'ai pu nous enregistrer, mes copines et moi ! Le chat, les oiseaux, que sais-je encore !

Étrangement, il m'a fallu attendre quatre décennies pour oser me lancer sur une scène de théâtre amateur. Une superbe aventure, vous imaginez !

Il n'y a pas si longtemps, je me suis passionnée pour une émission de télévision quotidienne qui faisaient connaître de nouveaux humoristes : « On ne demande qu'à en rire », vous connaissez peut-être ? L'interprétation y est reine et le spectateur ne peut s'y tromper, ça passe ou ça lasse ! Et les multiples invitations modernes à twitter ont eu raison de ma curiosité de cet univers qui relie télévision et spectateurs !

De simple twitteuse... mon chemin s'est ouvert de manière inattendue et je dois dire, inespérée ! Je suis devenue très vite iPaginatrice, et participante assidue des ateliers proposés. Mais alors ! Partages et échanges de commentaires aidant, une frénésie de lectures des diverses participations et textes publiés m'a envahie ! Lisant comme un escargot — défaut persistant de concentration ! Je me suis mise à lire les textes à voix haute pour mieux m'en imprégner… et… à m'enregistrer ! (sur mon téléphone ! Vous pensez bien que la fonction dictaphone a été une des premières que j'ai utilisée!)


Mes premiers MP3 (oui vous savez ces formats audio iPaginatifs !) fort bien accueillis par mes amis auteurs, m'ont encouragée et j'ai lancé sur le défi week-end « Bon dimanche » mes deux premières émissions TippiRodio sur les ondes iPaginatives.
J'ai eu alors très envie de me faire un petit chez-moi de voix en créant un blog tout écrit et tout en voix ! Mais ceci est une autre histoire qui ne fait que commencer !

J'avais promis aux coordinatrices des ateliers et défis, Aubrée et Ellya, de venir vous proposer en toute simplicité, sans contrainte ni consigne particulière, quatre défis pendant l'été... Me voici ! Certains ne me connaissent certainement pas ; ce texte évitera peut-être que je débarque dans votre univers d'iPaginauteurs comme un cheveu sur la soupe ! Pour mes amiPaginateurs, colloc d'écritures et de commentaires, pur bonheur de vous retrouver !

Un p'tippi sujet c'est « un mot, une expression et c'est parti ! »

Je n'ai pu résister à vous confier mon péché mignon ni à vous laisser vous inspirer à l'envi de ce si joli mot ! LA VOIX !

Il vous parle ? Alors, au plaisir de vous lire à voix haute si le cœur vous en dit !

Lire ses propres mots, rien de plus facile, lire ceux d'un auteur c'est autre chose ! Je l'ai découvert comme une aventure passionnante, comme si je m'asseyais à côté de lui, ma tête par dessus son épaule, découvrant son univers mot à mot en essayant de m'y fondre en totale complicité... Espérer être son écho, risquer de me tromper et de le décevoir, tenter avant tout de l'émouvoir de lui-même...sobrement, sans le trahir et avec grand respect de son message.




(si vous l'acceptez, je n'ai donc pas fini de vous caREsser les oreilles !)




OUIIIIII ! Exactement cette version-là ! 

Je l'ai ! Je l'ai !












Voici (ci-dessous en tableau) tous les liens d'iPagination des participations à ce p'tippi sujet :



 LA VOIX

Exprimez en 1200 mots maximum, quel écho celui-ci a en vous.


 Vous  y trouverez toutes mes mises en voix de chacun des textes des participants (pseudo TippiRod - liens en rose)

Liste des textes






Quelques perturbations climatiques ont fait que je n'ai pas animé d'autres défis après "LA VOIX".



CLIQUER CI-DESSOUS SUR LIRE LA SUITE 


dimanche 1 juin 2014

LILIANE COLLIGNON PROPOSE UN EXTRAIT DE JEAN COCTEAU - LA DIFFICULTÉ D'ETRE












EXTRAIT DE JEAN COCTEAU

La difficulté d'être


" Je lis. Je crois lire. Chaque fois que je relis, je m'aperçois que je n'ai pas lu. C'est l'ennui d'une lettre. On y trouve ce qu'on cherche. On s'en contente. On la range. Si on la retrouve, à la relire on en lit une autre qu'on n'avait pas lue.


... Les livres nous jouent le même tour. S'ils ne correspondent pas à notre humeur présente nous ne les trouvons pas bons. S'ils nous dérangent nous en faisons la critique et cette critique s'y superpose, nous empêche de les lire loyalement.


... Ce que le lecteur veut, c'est se lire. En lisant ce qu'il approuve, il pense qu'il pourrait l'avoir écrit. Il peut même en vouloir au livre de prendre sa place, de dire ce qu'il n'a pas su dire, et que selon lui il dirait mieux.


... Plus un livre nous importe plus mal nous le lisons. Notre substance s'y glisse et le pense à notre usage. C'est pourquoi si je veux lire et me convaincre que je sais lire, je lis des livres où ma substance ne pénètre pas.


... Nous sommes tous malades et nous ne savons lire que des livres qui traitent de notre maladie. C'est le succès des livres qui traitent amour, puisque chacun croit être le seul qui l'éprouve. Il pense: "Ce livre est à mon adresse. Qu'y peuvent entendre les autres?" "Comme ce livre est beau", dit la personne qu'ils aiment, dont ils se croient aimés et à laquelle ils se hâtent de le faire lire. Mais elle le dit parce qu'elle aime ailleurs.


C'est à se demander si le rôle des livres, qui parlent tous pour convaincre, n'est pas d'écouter et d'opiner du bonnet.

Dans Balzac le lecteur trouve sa pâture: " C'est mon oncle, se dit-il, c'est ma tante, c'est mon grand-père, c'est Madame X..., c'est la ville où je suis né." Dans Dostoïevski, que se dit-il ? "C'est ma fièvre et ma violence, que mon entourage ne soupçonne pas."
Et le lecteur croit lire. La glace sans tain lui simule un miroir fidèle. Il reconnaît la scene qui se joue derrière. Comme elle ressemble à ce qu'il pense! Comme elle en reflète l'image! Comme ils collaborent lui et elle. Comme ils réfléchissent bien".






Extrait de Jean Cocteau
 proposé par Liliane Collignon