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mercredi 6 mai 2015

LOUYSE LARIE - JE SAIS BIEN








TOUS DROITS RESERVES
Ciel d'orage - Houmeau





Je sais bien


Mon amertume noircie

D'évanescentes images

Ne m'effraie qu'en ce qui l'entretient,

Et ma seule idée

En la pensée apeurée

M'occasionne tant d'inquiétudes

Que je n'ose m'égailler

Au risque d'écorcher l'émail

Des astres de l'éclair !



Sous un climat de désolation,

La folie dépouille l'arbre de son calice,

La raison de son visage meurtri

Perd tous ses tièdes espoirs,

La nuit se trouve châtiée

Par la félonie du jour,

Et la paupière du ciel

Noyée de larmes fébriles

Ne sait plus abreuver le lys assoiffé.



Quand l'impunité verra

L'humanité suspendue

Au feu du désespoir,

Quand la nature

Criera aux abois,

Une fois son salut

Abandonné au désordre,

Il faudra que la flamme rende

Des comptes à la conscience !


Mais le chagrin,

Qui le peut ravir ?

Je sais bien

Que toutes les espérances

Eussent-elles subodoré le doute

Ne convaincront point

L'âme du soleil abusé

De le délivrer

De son affliction !


Si tant est que le repentir universel

Ne promette une ardente guérison

Du crime et de l'indifférence

À genoux devant la Terre,

Après l'avoir fait mourir,

Je n'attendrai point qu'il s'annonce

Pour lui prodiguer comme soin

Le déverrouillage du courroux

Pour m'enticher de sa félicité !





Louyse Larie



Le 5/11/2014






Texte protégé et déposé 
sur le site iPagination





LOUYSE LARIE - ET SI D'AVENTURE




MISE EN VOIX NAÏADE




Photographie de Louyse Larie




Et si d'aventure !


Joyau de l'histoire 

De l'humanité, elle préside,

Comme si Neptune
L'eût dispensée des rides
De la mémoire !


Dans ce monde
Où la terre est ma force,
Je crois en revanche que dans un autre, l'onde
Se tresse de la moelle de l'écorce 
En retraite !


Les magnificences sur le lit de la prosodie
Lui sont consenties,
Et le vertige du paradis,
De ses lèvres arbustives, elle balbutie 
À loisir !


Elle n'a pour s'ennoblir
Que la nature et sa quintessence en liberté,
J'essaie de m'en tapir
Pour me protéger de l'hostilité
À l'affût !


Tandis qu'à son âme,
Toutes les veinures paradisiaques, elle revêt,
On entend maugréer contre l'infâme
Sylphe, quand l'autan réveille l'éclosion inachevée 
En sommeil !


Derrière les arcanes passés au crible
Qui jalonnent nos routes 
De tous les possibles,
Trésors planétaires, elle prodigue sous sa voûte
À cœur conquis !


Je voudrais les coller au fur
Et à mesure dans la veine de mes faiblesses,
Je voudrais en tricoter les murs
Du voyage stellaire, et sa noblesse
Avoir à dessein !


De toutes les passerelles
Où se crée le miel de ma pensée, 
Je me balance à la noctuelle 
Et au silence pour magie m'en bercer
À jamais 


Ainsi, contre tout courroux
Je me défais de ses briques
Rouillées grâce à la félicité ; celui dont le verrou
Me prive de l'alpage édénique 
En gestation !


Et si d'aventure,
Il nous prenait l'envie
Au demeurant, d'honorer la terre selon sa noble parure,
Plut à l'ondin de nous couvrir de la cape de son lavis 
À flot !




Louyse LARIE

Le 7/06/2014




Texte protégé et déposé



samedi 4 avril 2015

EVE ZIBELYNE - LA POULE DE NEIGE









La pouldneige


Elle est née un soir, à l’heure où s’assombrit la neige, après une journée d’épouvante.
Le télésiège avait emporté vers les sommets sa moisson de manchots sur leurs planches encombrantes. Des patauds, des élégantes, des pressés d’en découdre avec la blanche. Parmi eux, une boulette jaune moutarde pataugeait péniblement pour conserver son équilibre.

Qu’importe ! Ses acolytes l’avaient décidé : elle ferait du ski ! Le vent lui a picoté la peau tandis que le sol s’échappait. Le ramasse-fous a déversé sa moisson multicolore et la boulette, soutenue par ses congénères, sous l’œil compatissant des gamines.
Les premiers pas l’ont fait choir sur le derrière et la tête, comme si elle n’était pas assez folle ? Un renversé fabuleusement bien réussi ! Restait la perspective de descendre la piste verte longue de quelques kilomètres, avec ses à pics et ses virages, alors que la boulette, non contente d’avoir le vertige, avait peur de la vitesse, et ce, en toutes circonstances. Un centre de gravité déplacé, paraît-il, mais qui donc avait bien pu lui signifier de déménager ?
Toujours est-il qu’elle ne put pas entreprendre la descente seule, et c’est arrimée à son bienaimé — le mal nommé puisqu’il faisait partie de ceux qui voulaient sa perte — qu’elle descendit sans bâtons ni fierté, tétanisée par la peur, lourde comme un bloc de granit, à la vitesse terrible de l’escargot des neiges. Parvenue au terme de son calvaire, en sueur et jambes tremblantes, elle se jura de ne plus jamais tenter le Diable et prit ses aises au bar, seul lieu véritablement convenable pour une personne de sa qualité.
Le retour, en soirée, fut comme une bénédiction. Le soleil brillait encore près du champ de neige ombragé qui s’étalait devant le chalet, immaculé. Julien entreprit de creuser un igloo. Engoncée dans la neige tendre jusqu’aux genoux, elle a pelleté avant de laisser sa charge à plus costaud qu’elle.  Elle voulait édifier un monument à la gloire de la boulette, elle le méritait bien ! Ses mains ont roulé la neige pour enrober le petit bonhomme que les trois petites avaient vite délaissé. Fi du bonhomme de neige, trop classique, trop simple, trop bête ! Elle pensait dragon, mais ses mains en ont décidé autrement et elle a vu se dessiner un tout autre animal à la douceur rassurante. Elle ne s’appelait pas pour rien « Mamie les poules » !
Le dos osseux du dragon a ployé sous les plumes duveteuses et laissé place aux formes enveloppées d’une mère poule. La crête, orgueilleuse, a ondulé sous le dernier rayon du soleil. Sa queue s’est dressée fièrement, tant, qu’on aurait pu croire qu’elle levait le croupion pour cacher ses petits sous son corps chaud. Les enfants l’ont reconnue sans une hésitation, la poule de neige ! Quelques brindilles sont venues parfaire sa ligne et elle s’est vue coiffer d’un bonnet de lutin inaugural célébrant la nouvelle résidente du Linga à Châtel.
Quelques minutes plus tard, elle pondait son premier œuf ! La pondeuse en eut plus de succès encore. Elle trônait près de l’igloo, phare bienveillant dans la solitude blanche, irisant les regards de gaieté.
La nuit fut agitée. La lune resplendissait sur la poudreuse. Dehors, échauffée par l’astre rieur, la poule des neiges s’est soudain animée. Mue par un infernal courage, la voici qui se dresse sur ses bâtons, bec en avant, en quête de vers blancs. Mais comment voir un vers blanc sur une neige étale ? Telle une marée grondante, la lune s’enfuit vers les sommets, poursuivie par un étrange cortège. Une poule énorme se dandine, dessinant sa trace sur le manteau neigeux, entraînant à sa suite un igloo facétieux qui ouvre sa porte en invitation au voyage. Le volatile picore, picore, picore sans fin et gonfle, gonfle, gonfle dangereusement. L’igloo, vexé, abandonne son énormité et, bougon, se laisse glisser vers son socle. Là, il s’endort, harassé, d’un sommeil sans rêves. Là-haut, tout là- haut, la poule de neige déploie ses ailes et s’élance dans une vertigineuse descente, tourneboulant sans fin, bec en avant, sans vers, pourtant. Que lui importe ! Elle gobe les grains immaculés avec délices et grossit plus encore, rebondit, gracieuse, et roule, se trémousse en poussant un chant de triomphe.





En bas, tout en bas, les chalets frémissent au roulement dévorant qui arrache les flancs de la montagne. Les sapins plient sous l’avalanche, les rocs s’ébranlent, le flot dévale la piste rouge, tout schuss, en caquetant d’ivresse. L’igloo grommelle à ce réveil impromptu et hèle l’incongrue.
Hé, poulette ! Il n’est plus temps ! Le soleil va se lever. Tu devrais rentrer à l’ombre avant de fondre comme neige au soleil ! Ton œuf est à plat et bientôt, il sera poché si quelque passant se prend de s’en saisir pour son petit-déjeuner !
La poule, surprise, freine d’un chasse-neige magistral et en perd les bras, qui restent plantés là à contenir l’avalanche. Caquetant d’effroi, elle se rue vers son nid blanc et pose son croupion sur l’œuf qui gémit sous son poids. Le vent mugit, courtois, et débarrasse la pondeuse de son copieux repas. L’aube se lève sous une giboulée neigeuse qui tournoie, flocons duveteux qui recouvrent la trace du noctambule exploit.
Impassible, la poule de neige trône, coiffée de son bonnet, près de l’igloo qui accueille les ébats des premiers enfants. Elle arbore un sourire content lorsque la boulette la dote de nouveaux bras. Cette nuit, elle ira là-haut, toujours plus haut.
L’œuf a disparu. Non ! La coquille est vide, emplie de duvet blanc. Des traces légères courent vers les pistes gelées, vers des bras oubliés, arcs boutés contre un igloo gigantesque, un igloo de rêve qui se façonne sur les contreforts de la piste, sous l’abri des sapins blancs.




Eve Zibelyne le 29 mars 2015
Tous droits réservés








Mais alors pas de poules en chocolat pour les petites chéries de Mamie les poules ce week-end pascal ?

Bien sûr que Siiiiii, voyons ! Un coeur de Mamie les poules, ça craque et ça déborde en douceurs de tendresse ♥











PS : Imaginez-vous que cette poule de neige m'est arrivée par MMS Zib'ien, un beau soir d'hiver ! Là c'est moi qui est littéralement craqué ! Et ni une ni deux, j'ai passé commande auprès de Eve Zibelyne ma copine ! J'ai bien fait, non ? !

 GRAND MERCI TOUT CHAUD À TOI MA ZIBOUNETTE LES POULES ♥♥♥ 

Et tu sais combien je me passionne pour la suite de tes aventures !





*** Un gros bisou-merci à mon "igloo" préféré !