Ciel d'orage - Houmeau
Je
sais bien
Mon amertume noircie
D'évanescentes images
Ne m'effraie qu'en ce qui l'entretient,
Et ma seule idée
En la pensée apeurée
M'occasionne tant d'inquiétudes
Que je n'ose m'égailler
Au risque d'écorcher l'émail
Des astres de l'éclair !
Sous un climat de désolation,
La folie dépouille l'arbre de son calice,
La raison de son visage meurtri
Perd tous ses tièdes espoirs,
La nuit se trouve châtiée
Par la félonie du jour,
Et la paupière du ciel
Noyée de larmes fébriles
Ne sait plus abreuver le lys assoiffé.
Quand l'impunité verra
L'humanité suspendue
Au feu du désespoir,
Quand la nature
Criera aux abois,
Une fois son salut
Abandonné au désordre,
Il faudra que la flamme rende
Des comptes à la conscience !
Mais le chagrin,
Qui le peut ravir ?
Je sais bien
Que toutes les espérances
Eussent-elles subodoré le doute
Ne convaincront point
L'âme du soleil abusé
De le délivrer
De son affliction !
Si tant est que le repentir universel
Ne promette une ardente guérison
Du crime et de l'indifférence
À genoux devant la Terre,
Après l'avoir fait mourir,
Je n'attendrai point qu'il s'annonce
Pour lui prodiguer comme soin
Le déverrouillage du courroux
Pour m'enticher de sa félicité !
Louyse Larie
Le 5/11/2014
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