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LA VOIX DE L'ÉCHO

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dimanche 24 août 2014

JACQUELINE WAUTIER - Ô















Ô



Ô mon âme stupide !
 Qu’as-tu donc fait à ces vieux Dieux cupides
 Pour que de l’Eden promis ils te rejettent à ces mortes-eaux et à ses terribles acides ?
 Bois flotté  dérivant aux écumes noir-sang du bleu liquide…
 Ô cruelles ratures d’un rouge destin !
  
 Ho, linotte falote ?
 Qu’attends-tu là de ces prières idiotes 
 Qui de ta pauvre paillotte montent et tournent et retournent à la morne flotte ?
 Sons sans fonds se dispersant aux échos du vent et des mouettes, loin, si loin des vertes côtes …
 Ô stupide créature d’un rouge destin !
  
 Ohé, écrivaine à la peine !
 Qui donc es-tu pour jouer à la Reine
 Et croire ainsi à toutes ces choses vaines ?
 Une goutte à la mer, océan de mots creux et de lames sans sirène…
 Ô falote césure d’un rouge destin !
  
 Oups, rêveuse sans gloire…
 Qui diable pourrait ici vibrer à tes antiques histoires,
 Tant de sombres verbiages pour si peu de victoires ?
 Petits instantanés de vie à fleur de mots et de peau  –écorchée la peau qui 's’en-taira' au  sans-espoir…
 Ô peine vive d’un rouge destin !
  
 Ouh la vilaine !
 Qui donc est-elle pour oser ainsi quelques nouveaux thèmes ?
 Une ligne coupée aux pointillés des ‘Je t’aime’
 Et quelques chapitres sans rime ni raison voués au seul et grand  anathème…
 Ô rêveuse anonyme d’un rouge destin !
  
 Oh coquine mesquine !
 Qu’attends-tu donc de ces phrases sanguines 
 Qui de tes rages intestines montent et tournent et retournent au lit des clandestines ?
 Traits sans esprit coulant en noires suées au sillon de ta plume-mine…
 Ô vile haine d’un rouge destin !
  
 Ô mon cœur  emporté !
 Que t’ai-je donc fait pour que toujours tu veuilles t’envoler ;
 Pour que du noble silence tu prétendes sans trêve troubler le repos guerrier ?
 Main fuyante ou mains pleines qui s’agitent et s’inventent ‘d’ailleurs’ au grain du papier :
 Utopia, Babylone, Atlantide   -ou quelques iles mystérieuses où il ferait bon s’aimer !
 Ô mesquine magie d’un rouge destin !
  
 Ô me taire à…
   -   Ho !
       Hé …
       Hein ?
      Bon ! 
 -    … ??? 
    Si tu veux te taire, fais-le ; mais merde, fais-le en silence !
      Parce que ras-le-bol de tes jérémiades…
      En un mot comme en cent : la ferme, tu nous fais chi-er !
      C’est vrai, ça : on a beau être des Dieux… A votre image, ou l’inverse ?
      Tu vois, à force de t’entendre chialer, on ne sait plus même où on en est   –c’est tout dire!
 -   Mais qui…que… ? 
 -   Ben quoi ?
     Qu’est-ce que tu croyais ?
    T u nous invoques, on te répond, pauvre pomme !
     Et pas tout droit tombée du Jardin des Hespérides, la pomme, crois-moi ! 
  -   Mais… 
  -   Mais rien du tout !
      «Madame» se tait en gueulant, «Madame» rit en pleurant…
      «Madame» a tout d’un crapaud sur le dos, oui : qui gesticule à nous gonfler les …
      Enfin bref  -et quand je dis «bref», c’est tout ce qu’on te demande! 
 -   Et si… ?
    Et si…
     Et si…
     Si tu continues, ça va saigner comme au temps de nos chers Atrides, point final !  




         Jacqueline Wautier,
  • Tous droits réservés – ce texte, comme tous sur le blog de l'auteure, est protégé par les règles et droits de la propriété intellectuelle. 


    Mais je rends à «Tippi» ce qui est à «Tippi Rod» : ce texte est né d’un sujet qu’elle propose en défi(Ô – Une interjection qui ouvre toutes les portes de vos exclamations ! En 1200 mots maximum !  aux auteurs d’Ipagination (dont je ne suis plus, rappelons-le !). Reste que son sujet a éveillé cette idée, et que je la salue amicalement sur nos blogs respectifs !

samedi 24 mai 2014

JACQUELINE WAUTIER - À L'ORIGINE










À l'origine



Patience qui s'impatiente.
Et silence ; qui s’en-crie à chair vibrante.
Attente  - bonheur en frisson !

Moment vacillant qui s’instance d’éternité ;
Pris au ciel d’Utopia, ensemencé à cœur grisé.
Promesse d’un peut-être bercé d’un rêve blond…

Futur qui s’emprésence.
Ouverture qui s’enferme à l’intangible essence…
Et tangente - d’un éclat de toi ! 


Durée prise à l'amplitude d'une densité nouvelle.
Si près, si loin : là!
Là où l'adverbe de lieu s'éprend du hors-là;
Où le pluriel accouche du singulier :
De nos âmes éclaboussées, nos cœurs emballés, corps oubliés  – de ce qui se donne et s’abandonne…

Là ?
Où l'avenir se promet ingénument au plus que parfait :
A l'origine du monde, l'origine de moi   - entre-deux!
De lui et moi, de moi à toi…
D’entre nos rêves, d’entre mes creux :
Lieu du commencement où la forme prend sa matière, y dessinant patiemment la voie d'un élan.

Matrice …
Où prennent corps les désirs des hommes et leurs espoirs et leur quête d'éternité.
Lit du plus joli mystère portant en voyage immobile l'histoire de nous:
Odyssée presque miraculeuse d'une matière en fuite ;
Parenthèse éclatant de sa fragilité l'éphémère sillon des vies humaines...

Berceau!
Où la vie s'entête, prise à quelques instants de grâce.
Intimité:
D'une brèche où l'âme se repose quand le cœur s'affole d'y écrire une histoire inédite.


Et je t'imagine, en apesanteur dans ma pesanteur; pris à quelques lambeaux de mes songes...
Rêve de substance, comme un possible à la source des ardeurs et de leurs obstinations.
Sursaut de rêve.
Désir de chair.
Ou matière à rêver?
Car je te sais, petite ombre, si forte; qui éclaire ma vie d'un rayon d'or volé à l'espace qui s'en libère.
Fragment d'infini :
En suspension dans mes frémissements, entre hier et demain.
Infime à l'aube d'un devenir, palpitant sous mes mains.
Entre lui et moi, vibrant d'une inconsciente impatience;
Entre deux néants, bouillonnant de puissances;
Et tissant de ta chair les liens qui nous raccrochent au futur.


De ces jours pris au piège de l'attente, des moments de doutes  - à ventre laminé au scalpel de mes peurs.
Des nuits où je t'invente, des heures où je te sens  - à cœur arrêté, à cœur emporté...
Des battements de mon corps qui te berce, du poids de ton silence, je suis pas à pas le chemin qui mène à toi :
De rêves en projets...
De murmures en musiques...
D'éclats en secrets.
De toi à moi;
Moi pour toi.
Jusqu'à l'apothéose d'une douleur prenant tout soudain le goût du bonheur : car ton cri allume la nuit, affirmant de son souffle si fragile la puissance infinie de l'amour.
Car tu m'emportes dans un tourbillon où mon âme éblouie se fond dans un lieu sans lieu, un temps sans temps repris à l'instant du dérisoire...
Car enfin tu enlaces l'avenir dans tes bras si menus : géant!


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