À l'origine
Patience qui s'impatiente.
Et silence ; qui s’en-crie à chair vibrante.
Attente - bonheur en frisson !
Moment vacillant qui s’instance d’éternité ;
Pris au ciel d’Utopia, ensemencé à cœur grisé.
Promesse d’un peut-être bercé d’un rêve blond…
Futur qui s’emprésence.
Ouverture qui s’enferme à l’intangible essence…
Et tangente - d’un éclat de toi !
Durée prise à l'amplitude d'une densité nouvelle.
Si près, si loin : là!
Là où l'adverbe de lieu s'éprend du hors-là;
Où le pluriel accouche du singulier :
De nos âmes éclaboussées, nos cœurs emballés, corps oubliés – de ce qui se donne et s’abandonne…
Là ?
Où l'avenir se promet ingénument au plus que parfait :
A l'origine du monde, l'origine de moi - entre-deux!
De lui et moi, de moi à toi…
D’entre nos rêves, d’entre mes creux :
Lieu du commencement où la forme prend sa matière, y dessinant patiemment la voie d'un élan.
Matrice …
Où prennent corps les désirs des hommes et leurs espoirs et leur quête d'éternité.
Lit du plus joli mystère portant en voyage immobile l'histoire de nous:
Odyssée presque miraculeuse d'une matière en fuite ;
Parenthèse éclatant de sa fragilité l'éphémère sillon des vies humaines...
Berceau!
Où la vie s'entête, prise à quelques instants de grâce.
Intimité:
D'une brèche où l'âme se repose quand le cœur s'affole d'y écrire une histoire inédite.
Et je t'imagine, en apesanteur dans ma pesanteur; pris à quelques lambeaux de mes songes...
Rêve de substance, comme un possible à la source des ardeurs et de leurs obstinations.
Sursaut de rêve.
Désir de chair.
Ou matière à rêver?
Car je te sais, petite ombre, si forte; qui éclaire ma vie d'un rayon d'or volé à l'espace qui s'en libère.
Fragment d'infini :
En suspension dans mes frémissements, entre hier et demain.
Infime à l'aube d'un devenir, palpitant sous mes mains.
Entre lui et moi, vibrant d'une inconsciente impatience;
Entre deux néants, bouillonnant de puissances;
Et tissant de ta chair les liens qui nous raccrochent au futur.
De ces jours pris au piège de l'attente, des moments de doutes - à ventre laminé au scalpel de mes peurs.
Des nuits où je t'invente, des heures où je te sens - à cœur arrêté, à cœur emporté...
Des battements de mon corps qui te berce, du poids de ton silence, je suis pas à pas le chemin qui mène à toi :
De rêves en projets...
De murmures en musiques...
D'éclats en secrets.
De toi à moi;
Moi pour toi.
Jusqu'à l'apothéose d'une douleur prenant tout soudain le goût du bonheur : car ton cri allume la nuit, affirmant de son souffle si fragile la puissance infinie de l'amour.
Car tu m'emportes dans un tourbillon où mon âme éblouie se fond dans un lieu sans lieu, un temps sans temps repris à l'instant du dérisoire...
Car enfin tu enlaces l'avenir dans tes bras si menus : géant!
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Beaucoup de plaisir à trouver ici un texte de Jacqueline mis en voix par Tippi. Merci les filles
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