Voix de l'Écho sur une adaptation de Nox Arcana - Once Upon a Nightmare
«
La Malédiction d’Amaël » 2/4
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Au
crépuscule naissant dessus la plaine, une étrange caravane d’ombres
s’approche dans des lueurs verdâtres. Le bruit des roues ferrées
du cortège s’enfle sur les caillasses. Le bois des sombres
roulottes craque dans les dévers du chemin. En guise de rideaux, des
lambeaux de tissus ondoient dans les brumes. Les sons de tambourins
et de flûtes virevoltent en envoûtante musique, déjà elle lèche
les hauts murs de la ville. Les gardes laissent passer ces
saltimbanques miséreux.
La rumeur précède
l’arrivée du cirque. Il s’annonce tel un serpent se faufilant
dans les étroites ruelles où le soleil lui-même n’ose pénétrer.
Des grondements plus troublants s’exhalent du sinistre cortège. À
l’arrière fermant la marche, une grande cage cadenassée de
lourdes chaînes sous d’épais velours est fixée au tombereau par
d’énormes cordages. Des grognements sauvages montent de la
cellule. Les premières festives espérances s’escamotent. Un
sentiment d’étrange menace s’exsude des murailles. Une gangue
noirâtre suinte enveloppant chaque pierre au passage du mystérieux
convoi. La parade du cauchemar se referme sur elle-même en cercle
sur le placître. À la tombée de la nuit, d’effroyables
mugissements s’élèvent en face à face dissonant avec l’église
dressée en silencieuse prière.
Dès le matin, quelques
enfants curieux ne peuvent résister à la tentation. Frôlant dans
l’allée la cage couverte, les innocents tentent d’apercevoir la
recluse monstruosité exclue de la divine bonté. À leur odeur, la
cage se secoue violemment. Soudain, d’entre les rideaux surgit un
énorme bras d’homme couvert de cicatrices, aux ongles longs comme
des griffes à quelques centimètres de la gorge d’un enfant.
– « Passez
plus près et deviendrez son repas du soir. La bête a faim ! »
lance Galia, sortant d’entre les roulottes, aux apeurés qui
s’enfuient autant à la vue de la vieille pouilleuse que des
griffes du monstre.
Avant les clarines de
la Sexte, la troupe est en place pour l’unique représentation.
Dans une guérite envoilée de poussières d’étoiles, mi-gitane
mi-sorcière Endora écarte pour un sou l’éventail des arcanes :
« Le chemin du destin est sombre, une tempête maléfique
s’annonce... Pour deux sous de plus, je vous livre la potion en
puissant antidote » montrant la fiole remplie d’un liquide
bleu allongée à l’intérieur d’un cercueil miniature. À
l’entrée du chapiteau, en appui sur son unique jambe, Tancrède
laisse pénétrer les visiteurs pour trois sous. À l’intérieur,
la borgne Calliope joue du tambourin en dansant sur un filin d’acier.
Au-dessous d’elle, deux clowns flandrins jonglent maladroitement
avec des crânes, un troisième les accompagne frappant le cuir d’un
tambour avec des os humains. Plus loin, le Maître du feu lance ses
dagues acérées vers Aurora aux poignets et chevilles liés à une
grande roue tournant de plus en plus vite. Diablo élève vers le
ciel sa première lame qui s’enflamme aux mots étranges « Clomest
vran fijud ! ». Les poignards de feu s’envolent vers la
belle captive, le premier se plante à côté de sa gorge, le
deuxième frôle son sein... La foule envoûtée applaudit. Tout
s’accélère... À la dernière lame plantée, la roue s’embrase
dans les feux de l’enfer, Diablo disparaît dans un rire satanique.
La foule hurle... Les flammes cessent pour dévoiler un squelette
calciné attaché à la cible. Âcre, l’odeur carbonée prenait les
curieux à la gorge, certains se couvrant d’un linge la bouche et
le nez, des femmes tombaient en pâmoison... Seul Diablo réapparaît
plus loin dans un éclat de foudre.
Déjà, les spectateurs
s’écartent... Galia et Tancrède amènent le tombereau à la cage
de velours rubescent. Les atroces grognements font vibrer les toiles
du chapiteau. D’un geste magistral, Galia dévoile « La
Bête »... Tous retiennent leur souffle. Un corps d’homme à
la sculpturale musculature se recroqueville, ses mains immenses
cramponnent les barreaux. Murmurant d’indicibles paroles, Galia lui
tend un cœur sanguinolent encore battant et tiède. La bête affamée
s’en empare et le dévore d’un seul coup de mâchoire. Soudain
dans un terrifique hurlement, l’homme se transforme dans
d’horribles douleurs. Un sombre pelage couvre progressivement son
corps, des griffes redoutables sortent de ses doigts, son nez laisse
place à la gueule dégoulinante de bave et de sang d’un féroce
loup-garou aux yeux citrine. La foule s’enfuit telle une soudaine
tornade, braillant d’avoir vu Satan en personne. Les plus effrayés
piétinaient dans ce débordement de panique ceux évanouis sur le
sol. Gardes et recteur furent appelés sur-le-champ pour chasser les
maudits et exorciser la place. Mais Galia leur fait front :
– « Vous
ne pouvez rien sans notre volonté, nos sortilèges sont plus
puissants que toutes vos litanies. Hasardez-vous mes seigneurs et je
lâcherai la bête dans vos rues ».
– « Si
vous restez, c’est le grand inquisiteur qui vous brûlera ! »
dit le recteur s’avançant, confiant dans sa croix levée.
– « Faites-nous
don de cinq de vos plus jeunes fils, et nous partirons... »
Ainsi
Galia avait compris l’infortune d’Amaël. Elle avait soigné le
pauvre hère et mis dans une cage solide. La sorcière avait fini son
ouvrage par quelques maléfiques envoûtements. Même sous des nuits
sans lune Amaël devenait loup. Peaufinant sa sorcellerie, affamant
la bête, Galia lui offrait des cœurs de jeunes garçons encore
battants et tièdes dans de mystérieuses incantations. Alors les
mutations se réalisaient au soleil de midi. Elle le transformait
selon sa volonté le condamnant désormais pour l’éternité.
Durant les courtes rémissions, Amaël pensait que la mort sous les
griffes d’Yorik eut été plus douce.
Galia
attendait son écot, « C’est peu payé pour la liberté d’une
ville » clamait-elle...
.../...
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Où vous pouvez retrouver l'extrait musical original
C'est encore pire que le cirque Barnum ! Il est maléfique, c'est sûr ! Anna, tu as le don de nous tenir en haleine et de faire rejaillir nos peurs d'enfants ! J'adore ces contes et j'ai vraiment hâte de connaître la suite ! Que va-t'il advenir du pauvre Amaël pris dans les griffes du diable ! CHAPEAU BIEN BAS à toutes les deux, à toi la magicienne pour m'avoir fait peur et toi Anna pour avoir écrit cette fabuleuse histoire ! Gros bisous à toutes les deux et joyeuses fêtes et à l'année prochaine ! BRAVOOO !!!
RépondreSupprimerAutant de MERCIIIIS que tes BRAVOOOS !
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