Interprétation au piano et texte écrit par Anna Logon.
Mise en voix par Emecka
Frédéric
Chopin - Prélude Opus 28 No.4 – « Suffocation »
À la recherche de la porte perdue
Les yeux clos guidés par la seule voix d’un désir fébrile, je repris ma quête. Errance chancelante, pavée de meurtrissures autant que de chimères. Existait-il vraiment ce jardin tant rêvé ? Où la tiédeur de l’air joue entre les bras chatoyants d’une onde nourricière... Où la sérénité se moque de tous les temps... Où le plus infime grain ignore même l’ivraie... L’infini du chemin amenuisait mes espérances... Soudain, il m’apparut, ce jardin enchanteur. Pourtant à l’abandon, il s’annonçait féerique. La grille de l’entrée était délicatement ciselée. Je la croyais perdue, je n’osais plus respirer. Dieu qu’elle m’était belle dans ses dentelles de rouille. Doucement, je caressais à peine du bout des doigts les volutes subtiles, frôlais la sculpture d’impériales fleurs de lys enluminées de roses de Damas. Alors prudemment, j’osais glisser cette clé gardée si précieusement au fond de ma passion. Le fermoir se refusait... Je m’interdis alors d’insister. Criantes de fragilité, ses froides crapaudines supportaient à peine les années de tourments et de solitude, suppliant seulement le repos et la paix. Je m’assis devant le petit mur couvert de mousse, enserrais mes jambes repliées dans mes bras, la clé dissimulée au creux d’une main. Après s’être longuement abreuvé de cette sérénité inaccessible, mes paupières se cicatrisèrent pour l’éternité.
Ami voyageur... Si le hasard guide tes pas vers ce magnifique jardin... Peut-être verras-tu sur le devant un vieil arbre mort aux branches rabougries, affectueusement penché sur la grille ouvragée, protégeant ce morceau de paradis de ses orages aux vents futurs.
Anna – 28 Février 2014 ©
Merci à tous les deux. Bises Anna
RépondreSupprimerBises à toi Anna et merci de ce texte surtout ! Captivant et mystérieux... Peut-être un voyage vers la sagesse...
Supprimer