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Dimanche 27 novembre 2011
L'apocalypse,
ce n'est
pas
autre
chose
qu'un
journal
quotidien,
à
chaque
page,
un
nouveau
châtiment.
Je
n'achète
plus
depuis
longtemps
la
presse,
locale
ou
nationale,
qui
ne chante
que les
louanges
de
la
mort
et
transforme
un
résultat
sportif
en
un
événement central.
La
vraie
nouvelle
qui
devrait
nous
inquiéter,
qui
m'inquiète,
c'est
ce
beau
temps
et
cette
chaleur
anormale
qui
dure
bien
au-delà d'un
été
indien.
Il
fait
beau,
tout
le
monde
s'en
réjouit.
Les
terrasses
des
cafés
sont
bondées.
Chacun
se
croit
encore
un
peu
en
vacances.
À l'intérieur,
le
patron
se
frotte
les
mains.
Plus
haut,
en
altitude
on
désespère.
Pas
de
neige,
pas
de
recette.
Encore
plus
haut,
on
tente
de
sauver
les
meubles
à
coups
de
canons
à
neige.
Quelqu'un
parle
de
mettre
les
Alpes
sur
vérins
hydrauliques
pour
gagner
quelques
centaines
de
mètres
supplémentaires,
pour
s'octroyer
un
sursis
d'un
siècle
ou
deux.
Dans
ma
tour, sur le panneau
d'affichage, une petite annonce.
Quelqu'un
brade
une
paire
de
skis.
Lundi 28 novembre 2011
Une
de
mes
voisines,
un
certain
volume
corporel et
une
voix
de
poissonnière,
clame
le
rouge
aux
joues
qu'elle
égorgera
le
goret
qui
jette
ses
ordures
par
la
fenêtre.
Elle
est
plantée
sur
le
parking,
un
reste
de
salade
dans
les
cheveux.
Elle
menace
les
étages
hauts
perchés.
Une
virtuose
du
vocabulaire
de
salle
de
garde.
J'envisage
une
récidive
pour
entendre
à
nouveau
ce
régal
de
noms
d'oiseaux.
Irréalisable,
nous
sommes
sur
le
même
palier.
Quand
elle
remonte
enfin,
en
bon
hypocrite
que
je
suis, je n'irai
pas compatir.
Je
n'ose
provoquer
un
second
récital
privé.
Mardi 29 novembre 2011
Cette
belle
expression,
toujours
relevée
dans
Sollers
"
liberté
du
cœur
"
, pour
parler
des
aventures
amoureuses
que
son
personnage
se
permet.
Mais
où
se
trouve
la
frontière
entre
un
personnage
et
son
auteur.
Ce
qui
est
scandaleux,
lorsqu'un
cœur
est
pris,
ce
sont
ces
barreaux
qui
l'enferment
si
durement.
Un
jour
ils
cèdent
brusquement
ou
ils
s'érodent
avec
le
temps
et
ce
cœur
libre
ne
sait
plus
vivre
hors
de
sa
prison.
Je
ne
fais
pas
l'apologie
de
l'adultère,
mais
celle
du
pardon,
au
nom
de
cette
liberté
du
cœur.
Pas
de
trucages,
de
rafistolages,
ni
pour
de
fausses
ni
pour
de
vraies
raisons,
l'avenir
incertain,
les
enfants,
le
quand
dira-t-on,
ou
la
maison
qu'il
faudrait
partager,
non,
un
vrai
pardon.
Et
peut-être
un
peu
d'admiration
pour
cette
liberté
que
l'on
se
refuse.
Et
si
la
cage
est
ouverte,
l'oiseau
ne
s'envolera
peut-être
jamais.
Pourquoi
le
ferait-il
si
l'horizon
n'est
plus
une
provocation.
Mercredi 30 novembre 2011
Ici l'on
s'aime
à
toutes
heures.
Ce
pourrait
être
l'enseigne
d'un
hôtel
de
passe,
comme
celui,
plus
narcissique,
d'un
salon
où
l'on
prend
soin
de
soi,
massages,
méditation,
parfums
d'Orient,
...
Mais
dans
ma
tour
pluriel,
tous
ces
enfants
qui
naissent
...
du
studio
au
F5
partout
l'on
s'aime.
Tard
dans
la
nuit,
en
milieu
de
journée,
dans
la
cuisine
au
salon
ou
dans
la
chambre
...
et
qui
grandissent.
9h30,
papa
et
maman
sont
au
travail.
Au-dessus de
ma
tête,
la
sarabande
du
matelas.
On
sèche
les
cours
jeune
homme
!
Qui
est
venu
vous
rejoindre
?
La
belle
et
plantureuse
maman
du
troisième
ou
la
petite
brune
qui
descendait
du
bus
cinq
minutes
plus
tôt.
Parfois
on
retrouve
les
restes
d'une
urgence,
dans
l'ascenseur.
Il
passe
aussi
d'étranges
objets
volants
par
les
fenêtres.
Imaginez
ma
voisine
avec
...
un
bel
orage
en
perspective.
Je
ne
veux
pas
des
drames
qui
se
nouent,
des
ruptures,
des
violences.
J'aime
ma
tour,
vibrante,
écornant
le
ciel
de
son
plaisir,
dressée,
fière
au-dessus de
la
ville.
J'aime
ma
tour,
ruisselante
d'enfants,
de
rires,
d'émotions.
10h45
une
déflagration
étouffée
à
l'autre
bout
de
la
ville,
la
tour
"plein
ciel"
réduite
en
poussière.
Jeudi 1er
décembre 2011
La
raison
nous
impose
de
croire
en
la
version
officielle
:
il
faut
travailler
pour
vivre.
Mais
que
faisais-tu avant
d'aller
au
boulot
:
rien.
À
quoi
rêves-tu pendant
que
tu
bosses
:
à
ne
rien
faire,
c'est
quoi
les
vacances
:
s'allonger
sur
la
plage
et
ne
rien
faire.
Dois
je
développer
?
Je
n'ai
jamais
eu
ce
courage
de
ne
rien
faire.
Souvent
je
le
regrette.
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